Forum Opéra

Un jour, une création : 19 mars 1859, pas de bijoux pour Gounod

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Zapping
19 mars 2016

Infos sur l’œuvre

Détails

Contrairement à une idée très répandue parmi ceux qui s’intéressent à l’art lyrique, le fameux Faust de Gounod, qui tenait encore il y a peu la première place des opéras les plus joués au monde, n’est pas une adaptation directement inspirée de Goethe. Le livret est puisé dans la pièce d’un des deux habituels librettistes de Gounod, Michel Carré, Faust et Marguerite, que le complice de celui-ci, Jules Barbier, a transformé en texte pour l’opéra. Au théâtre-lyrique, le directeur – le célèbre Carvalho – hésite, puisque l’Opéra de Paris avait écarté le projet. Et pourtant, Gounod, en besogneux appliqué, avait progressé dans son travail, achevé au printemps 1858. Lorsqu’enfin les répétitions sont lancées, les ennuis continuent pour le fragile compositeur (qui sortait d’une violente dépression). Carvalho lit la partition avec de gros ciseaux, une corbeille à papiers et un tube de colle… On avait choisi un ténor qui chantait comme une crécelle, puis, pour le remplacer, le vieux Barbot. La création, ce 19 mars 1859, est un triomphe, jamais démenti depuis, repris partout et usé nulle part, malgré ses longueurs et ses invraisemblances (les ciseaux de Carvalho ont fait quelques dégâts). Flairant le bon coup, d’ailleurs, l’éditeur Choudens acheta les droits pleins et entiers de l’œuvre pour la France et la Belgique quelques semaines après la première, sans vraiment couvrir Gounod d’or… C’est bien Choudens qui fit fortune…

Ce n’est sans doute pas par hasard si l’oeuvre est devenue la bête noire des contempteurs de l’art lyrique, à force de la rabâcher. L’un –dit-on – des plus célèbres réfractaires à l’opéra, Hergé, mit donc dans la bouche de l’insupportable Castafiore le fameux air des bijoux que tout le monde connaît pour le lire dans les aventures de Tintin, mais qui l’a déjà entendu, ce si célèbre « ah, je ris de me voir si belle en ce miroir » ?… Le voici ici, avec quelques petits effets, non pas dans la voix qui décoiffait le capitaine Haddock, mais plutôt celle de Monserrat Caballé qui, réflexion faite, aurait très bien pu inspirer le personnage…

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Un jour, une création : 19 mars 1859, pas de bijoux pour Gounod

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Un jour, une création : 7 avril 1923, mettez donc un peu de Ciboulette dans votre opérette.

Un jour, une création : 7 avril 1923, mettez donc un peu de Ciboulette dans votre opérette.
Zapping

Un jour, une création : 6 mars 1853, une Traviata, mais laquelle ?…

Zapping

Un jour, une création : 4 mars 1913, la noble broderie de Fauré…

Zapping

Un jour, une création : 27 février 1833, quand un opéra en masque un autre…

Zapping