Forum Opéra

Un jour, une création : 10 juillet 1920, Malipiero connaît les chansons

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Zapping
10 juillet 2020
Un jour, une création : 10 juillet 1920, Malipiero connaît les chansons

Infos sur l’œuvre

Détails

Gian Francesco Malipiero, (1882-1973) compositeur qu’on peut « classer » dans la catégorie des néo-classiques italiens, dans la veine des Pizzetti ou des Casella, a beaucoup composé pour l’opéra. On lui en doit une quarantaine. Si on l’a un peu oublié aujourd’hui, c’est que sa musique, exigeante et austère, s’est aussi beaucoup épanouie à l’ombre du régime fasciste, dont cet admirateur de D’Annunzio s’est largement accommodé. Il a par ailleurs consacré une large partie de sa vie à l’étude ébahie des baroques italiens comme Frescobaldi ou Vivaldi, alors négligés.

Deux ans après le Triptyque puccinien, aussi éloigné de son propre style qu’un chien peut l’être d’un chat, Malipiero propose sa propre œuvre « à panneaux », comme un retable en musique.  Trois courts opéras composent ce premier ensemble caractéristique de la première manière lyrique  du compositeur : La Morte delle Maschere (la mort des masques), Sette canzoni (Sept chansons) et Orfeo. Ou plutôt s’agirait-il d’un seul opéra en trois parties dont deux peuvent, comme chez Puccini, être jouées indépendamment les unes des autres. D’ailleurs, le second, Sette canzoni, composé en premier, était destiné à rester isolé.  Si le cycle complet sera donné en 1925 sous le nom-chapeau d’Orfeide, c’est à Paris,  à l’Opéra Garnier voici tout juste 100 ans, qu’est créé ce qui en sera donc le deuxième volet.

Dans cette œuvre brève (moins de 45 minutes), Malipiero dresse 7 tableaux, 7 chants  qui lui auraient été inspirés par des faits réels qu’il avait lui-même observés : le Vagabond, histoire d’un musicien des rues aveugle et abandonné par sa jeune guide ; À Vêpres, où un moine impatient de fermer l’édifice chasse de l’église une femme en prières ; Le Retour, dans lequel une vieille femme, devenue folle d’inquiétude parce que son fils est parti à la guerre, ne le reconnaît pas lorsqu’il revient ; L’Ivrogne, où un mari jaloux confond un poivrot bien innocent avec l’amant de sa femme qu’il vient de mettre en fuite, et le roue de coups ; La Sérénade, où un amoureux chante une mélodie passionnée sans savoir que sa belle ne l’écoute pas car elle veille un mort ; Le Sonneur de cloches, qui interprète une chanson pleine d’insouciance alors qu’il sonne le tocsin en raison d’un grave incendie ; et enfin L’Aube du Jour des Cendres, où un convoi funèbre se trouve bloqué par une troupe de clowns, bientôt dispersée par l’apparition d’un homme au masque de mort. Un clown perd son manteau et revient le chercher une fois la procession passée. Là, il rencontre une jeune femme de retour du carnaval et ils partent ensemble.

C’est le portrait déchirant de la vieille mère que je vous propose, dans Le Retour, dans l’un des très rares enregistrements connus de l’œuvre, lors du Mai musical florentin de 1966, dirigé par Hermann Scherchen. Cette captation date du 7 juin et c’est Magda Olivero, dont on vient de fêter le 110e anniversaire de la naissance, qui chante la vieille mère. Cinq jours plus tard, alors que Scherchen s’apprête à diriger la dernière représentation de cet Orfeide, une crise cardiaque le foudroie. Ce document est donc le dernier témoignage de l’art de ce grand chef d’orchestre.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Un jour, une création : 10 juillet 1920, Malipiero connaît les chansons

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Un jour, une création : 7 avril 1923, mettez donc un peu de Ciboulette dans votre opérette.

Un jour, une création : 7 avril 1923, mettez donc un peu de Ciboulette dans votre opérette.
Zapping

Un jour, une création : 6 mars 1853, une Traviata, mais laquelle ?…

Zapping

Un jour, une création : 4 mars 1913, la noble broderie de Fauré…

Zapping

Un jour, une création : 27 février 1833, quand un opéra en masque un autre…

Zapping