Forum Opéra

Pelléas et Mélisande — Paris (TCE)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
15 avril 2011
Question d’équilibre

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Drame lyrique en cinq actes et douze tableaux
Créé à Paris (Opéra Comique) le 30 avril 1902

Détails

Mélisande, Natalie Dessay
Pelléas, Simon Keenlyside
Golaud, Laurent Naouri
Arkel, Alain Vernhes
Geneviève, Marie-Nicole Lemieux
Yniold, Khatouna Gadelia
Le médecin, Nahuel di Pierro
Orchestre de Paris
Chœur de l’Orchestre de Paris
Chef de chœur, Edward Caswell
Direction musicale, Louis Langrée
Théâtre des Champs-Élysées, Paris, vendredi 15 avril, 20h

Ce Pelléas et Mélisande donné en version de concert semblait devoir briller par ses voix (rarement aura-t-on vu distribution aussi alléchante dans cet ouvrage). Contre toute attente, pourtant, ce fut l’Orchestre de Paris le triomphateur de la soirée. D’un bout à l’autre de la représentation, Louis Langrée a imprimé une tension proprement fascinante à la partition. Quelle palette de timbres ! Quelles nuances ! Quels crescendos !

 

Est-ce à dire que les chanteurs ont démérité ? Loin de là ! Familier du rôle de Golaud, Laurent Naouri fait forte impression dès son entrée sur scène. Est-il nécessaire de revenir sur une incarnation à ce point aboutie qu’il semble impossible, à voir et à entendre le baryton-basse français, de distinguer le rôle de son interprète ? D’un timbre légèrement rugueux, Laurent Naouri a su faire un atout, composant un personnage ambigu à souhait, tantôt glaçant, tantôt d’une touchante humanité.

 

La prestation de Simon Keenlyside force le respect. Bien qu’éprouvé par une blessure au bras (à tel point qu’il renoncera à venir saluer le public à l’entracte), le baryton britannique prend la partition à bras le corps. Son chant est fait d’engagement physique et d’intelligence scrupuleuse. Que manque-t-il à son Pelléas pour être enthousiasmant ? Presque rien, davantage de demi-teintes, un peu de hauteur, et aussi, peut-être, un timbre plus lumineux …

 

Nous nous montrerons plus réservée en ce qui concerne la Mélisande de Natalie Dessay. Le concert dessert cette merveilleuse actrice, exposant crûment une voix en petite forme : émission laborieuse (tout particulièrement en début de soirée), soutien parfois insuffisant et, surtout, diction à l’intelligibilité fluctuante, certains passages paraissant plus ciselés que d’autres. Dans ces conditions, l’interprétation, même si elle réserve quelques moments de grâce, n’emporte pas l’adhésion.

 

Les seconds rôles sont excellemment tenus. Alain Vernhes, voix d’airain et articulation miraculeuse de clarté, campe un Arkel mémorable (sans doute est-ce là l’un de ses meilleurs rôles actuels). Marie-Nicole Lemieux est une Geneviève musicale et sensuelle. Khatouna Gadelia (Yniold), jeune soprano géorgienne au timbre fruité, surprend agréablement par son français châtié. Quant à Nahuel di Pierro (le médecin), il livre une prestation irréprochable.

 

Alors, pourquoi cette notation tiède ? Tout simplement parce que, tout occupé à faire chatoyer son ensemble, Louis Langrée en oublie un peu ses chanteurs, contraints de forcer leur voix pour se faire entendre et malgré tout régulièrement submergés par la masse orchestrale. Combien de mots, combien d’inflexions se sont perdus, ce soir-là, dans le bouillonnement de l’orchestre ? On peut que le déplorer tout en concédant que l’équilibre, assurément, n’était pas simple à trouver.

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Drame lyrique en cinq actes et douze tableaux
Créé à Paris (Opéra Comique) le 30 avril 1902

Détails

Mélisande, Natalie Dessay
Pelléas, Simon Keenlyside
Golaud, Laurent Naouri
Arkel, Alain Vernhes
Geneviève, Marie-Nicole Lemieux
Yniold, Khatouna Gadelia
Le médecin, Nahuel di Pierro
Orchestre de Paris
Chœur de l’Orchestre de Paris
Chef de chœur, Edward Caswell
Direction musicale, Louis Langrée
Théâtre des Champs-Élysées, Paris, vendredi 15 avril, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle