Forum Opéra

A Midsummer Night's Dream — Rome

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
24 juin 2012
Presqu’un rêve

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Benjamin BRITTEN

A midsummer night’s dream
Opéra en trois actes
Livret de Benjamin Britten et Peter Pears
d’après l’œuvre éponyme de William Shakespeare

Oberon, roi des Fées
Lawrence Zazzo
Titania, reine des Fées
Claudia Boyle
Puck
Michael Batten
Thésée, duc d’Athènes
Peter Savidge
Hyppolita, reine des Amazones
Natasha Petrinsky
Lysander
Shawn Mathey
Demetrius
Philipp Addis
Hermia
Tamara Gura
Helena
Elle Dehn
Nick Bottom
Peter Rose
Peter Quince
Peter Strummer
Francis Flute
Anthony Dean Griffey
Snug
Filippo Bettoschi
Tom Snout
Saverio Fiore
Robin Starveling
George Humphreys

Voix blanches de l’Opéra de Rome
Elèves de l’école de ballet de l’Opéra de Rome
Orchestre de l’Opéra de Rome

Direction musicale
James Conlon

Teatro dell’Opera, dimanche 24 juin 2012, 17 heures

 

 

Britten devait avoir encore bien des rêves d’enfants en tête lorsqu’il a conçu A midsummer night’s dream, cette œuvre féérique, mûrie plusieurs années avant d’être créée au festival d’Aldeburgh en 1960. Bien que réduisant d’une bonne moitié l’argument de la pièce de Shakespeare, Britten a su en rendre l’atmosphère magique qui faisait écrire au dramaturge :« nous sommes de la même substance dont sont faits les rêves »

 

Treize ans après une première production de ce chef d’œuvre du XXe siècle, l’opéra de Rome a confié à Paul Curran, habitué des univers de Britten, le soin d’exposer sa propre vision de ce Songe.

Nous ne cacherons pas avoir eu quelques craintes lorsque le début de l’opéra montre une réception donnée pour l’inauguration d’une œuvre nouvelle au sein d’un muséum d’histoire naturelle sponsorisé par une compagnie pétrolière, avec attachée de presse (Hermia) stressée par le retard et la maladresse de son photographe (Lysander) ; mécène-magnat en guise de duc d’Athènes et personnel du musée en lieux et places des artisans. Un vaste rideau circulaire blanc, qui servira ensuite régulièrement, masque la fameuse œuvre objet de la petite fête : un large et mystérieux escalier taillé dans la roche.Puis, à peine les convives partis, le jeune page indien objet de la dispute conjugale entre Oberon et Tytania, surgit de la base de cet escalier, suivi bientôt de jeunes fées et autres elfes particulièrement bigarrés.. Et durant tout le spectacle, ces deux mondes vont se mêler et se confondre avec virtuosité, donnant à la vision de Curran une vraie cohérence, à défaut parfois d’une vraie clarté. On a l’impression d’assister à un remake d’ « Une nuit au musée ». Sans doute le metteur en scène aurait-il pu s’abstenir de contraindre les jeunes couples Lysander/Hermia et Demetrius/Helena à se jeter au visage leurs propres habits lors du duel clôturant l’acte II, laissant les hommes en caleçon et leur partenaire en nuisette, faute de goût par ailleurs inutile pour faire ressortir une autre facette, certes plus bestiale, de l’érotisme sous-jacent de l’œuvre.

Mais c’est surtout l’exceptionnelle direction d’acteurs et l’homogénéité de la distribution qui font tout le prix de cette production, alternant moments de grâce et de sensualité  et instants de drôlerie, culminant avec la représentation burlesque de la pièce des artisans (en l’espèce les employés du musée).

L’Oberon un brin autoritaire de Lawrence Zazzo fait honneur au rôle écrit pour Alfred Deller. Le contre-ténor relève le défi sans complexe, avec une voix manquant sans doute un peu de puissance, mais pas de nuances ni de clarté. Sa Tytania (Claudia Boyle) expose un soprano des plus séduisants, idéal pour ce rôle, capable de virtuosité dans les aigus et composant un personnage finalement peu dupe des manigances de son époux. Philipp Addis campe un Demetrius parfaitement idiomatique, un peu métallique mais sonore, qualité à laquelle s’ajoute à une excellente composition d’acteur. C’est un peu moins vrai pour le Lysander de Shawn Mathey, plus falot, mais qui ne démérite nullement. Leurs compagnes respectives ne soulèvent aucune réserve : ni l’Helena volcanique d’Ellie Dehn, ni l’Hermia de Tamara Gura, qui parviennent sans grande difficulté à jouer sur toute l’étendue de leur tessiture. Dans son rôle parlé, le Puck monté sur ressorts de Michael Battem époustoufle par sa grâce et son agilité, proprement phénoménales.

La drolatique équipe des artisans / employés du musée est irréprochable. Peter Rose déploie une voix de baryton-basse pleine d’autorité mais non dépourvue de subtilité, notamment lors de sa transformation en âne prompt à séduire Tytania. Aucun de ses camarades ne démérite, avec une mention particulière pour Anthony Dean Griffey, dont l’air de Tisbée restera l’un des moments les plus drôles et les plus accomplis de la représentation.

Le choeur de voix blanches de l’opéra montre une belle homogénéité, en particulier lors de l’ultime et merveilleux « Now, until the break of day », moment de grâce qu’on n’est pas près d’oublier.

James Conlon connaît son Britten sur le bout des doigts (on se souvient encore d’un Peter Grimes d’anthologie à Bastille il y a plus de 10 ans) et mène sa formation réduite au triomphe, façonnant à merveille les sonorités chambristes, les larges échos de Purcell que Britten aimait tant, mais aussi souvent orientalistes (les percussions !) de cette partition si originale et si ensorcelante, non sans lyrisme parfois. Et les musiciens lui en savent gré, qui lui réservent de vifs applaudissements à l’issue de la représentation.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Benjamin BRITTEN

A midsummer night’s dream
Opéra en trois actes
Livret de Benjamin Britten et Peter Pears
d’après l’œuvre éponyme de William Shakespeare

Oberon, roi des Fées
Lawrence Zazzo
Titania, reine des Fées
Claudia Boyle
Puck
Michael Batten
Thésée, duc d’Athènes
Peter Savidge
Hyppolita, reine des Amazones
Natasha Petrinsky
Lysander
Shawn Mathey
Demetrius
Philipp Addis
Hermia
Tamara Gura
Helena
Elle Dehn
Nick Bottom
Peter Rose
Peter Quince
Peter Strummer
Francis Flute
Anthony Dean Griffey
Snug
Filippo Bettoschi
Tom Snout
Saverio Fiore
Robin Starveling
George Humphreys

Voix blanches de l’Opéra de Rome
Elèves de l’école de ballet de l’Opéra de Rome
Orchestre de l’Opéra de Rome

Direction musicale
James Conlon

Teatro dell’Opera, dimanche 24 juin 2012, 17 heures

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle