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Lulu — Bruxelles (La Monnaie)

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Spectacle
12 novembre 2021
Comme Proust a sa madeleine

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Opéra en 3 actes d’Alban Berg

Livret du compositeur d’après Wedekind créé à Zurich le 2 juin 1937 (version en deux actes) puis à Paris le 24 février 1979 (version en trois actes complétée par Friedrich Cerha)

Détails

Mise en scène
Krzysztof Warlikowski
Décors et costumes
Malgorzata Szczesniak
Eclairages
Felice Ross
Dramaturgie
Christian Longchamp
Chorégraphie
Claude Bardouil
Vidéo
Denis Guéguin
Réalisation
Myriam Hoyer

Lulu
Barbara Hannigan
Gräfin Geschwitz
Natascha Petrinsky
Theatergarderobiere / Gymnasiast / Groom
Lilly Jorstad
Maler / Neger
Rainer Trost
Dr. Schön / Jack the Ripper
Bo Skovhus
Alwa
Toby Spence
Schigolch
Pavlo Hunka
Tierbändiger / Athlet
Martin Winkler
Prinz / Kammerdiener / Marquis
Wolfgang Ablinger-Sperrhacke
Theaterdirektor / Bankier
Georg Festl
Mutter
Mireille Capelle
Kunstgewerblerin
Beata Morawska
Journalist
Lucas Cortoos
Medizinalrat / Professor
Gerard Lavalle
Polizeikommissar / Diener
Kris Belligh
Eine fünfzehnjährige
Julie Mathevet

Orchestre Symphonique de la Monnaie
Direction musicale
Alain Altinoglu

Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, mardi 9 novembre 2021, 18h30

Quel choc que cette Lulu en 2012 ! Après la très judicieuse gravure DVD en 2014, on pensait ces représentations uniques, passées à la postérité. On s’était donc réjoui de voir la production reprogrammée cette saison à la Monnaie et comme Proust a sa madeleine, on y retournait déjà ivre du goût du thé et du mariage parfait avec le sucre et le moelleux du biscuit. Oui mais Proust nous le dit bien : à chaque bouchée le souvenir évanescent se refuse encore davantage. Une légère pointe d’amertume nous gagne pendant la représentation.

Est-ce la direction précise, subtile et élégante d’Alain Altinoglu qui nous paraît aussi un rien alanguie ? La narration orchestrale, une partie de l’ironie et du mordant du texte musical se refusent ce soir malgré un orchestre toujours aussi bien préparé par le directeur musical.

Est-ce la performance de Barbara Hannigan qui nous sidère moins ? Son engagement scénique est au moins équivalent à celui qui était le sien… pourtant il nous a semblé plus outré, plus ostentatoire que vécu et incarné qu’en 2012. L’extrême aigu aussi s’est amenuisé, de même que la précision chirurgicale qui était la marque de fabrique du soprano canadien. Lulu, surtout dans cette production, reste bien sûr un de ses rôles fétiches et elle reçoit une ovation, à juste titre, aux saluts. De même que le reste du cast n’a rien à lui envier : Dr. Schön torturé de Bo Skovhus ; Alwa à l’endurance héroïque de Toby Spence ; Rainer Trost réussissant avec un bonheur égal les rôles du Peintre et du Nègre ; Martin Winkler grinçant à souhait dans son portrait du gymnaste, Pavlo Hunkla (Schigloch) inquiétant et mystérieux comme il sied… même le remplacement de Florian Hoffmann par Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, en scène avec la partition, passe inaperçu et s’insère avec naturel dans la production. Chez les femmes, Lilly Jorstad est époustouflante dans les trois rôles qu’elle incarne. Natascha Petrinsky se coule dans les traits de la Geschwitz avec un naturel tout félin et un joli élégant timbre cuivré.


© Simon van Rompay
 

Peut-être enfin faut-il chercher la raison de notre amertume dans la production elle-même. Dix ans après, cet univers qui nous fascinait et nous repoussait tout à la fois nous apparaît maintenant par trop familier. Krzysztof Warlikowski en dix années tous azimuts nous a ravi ou déçu avec sa patte bien à lui, qui trouvait ici ces racines. Peut-être s’est-on lassé de ces robes, lamées ou échancrées, de cette image de femme fatale présente dans beaucoup de ses productions, de ses références intertextuelles toujours pertinentes mais dont le procédé ne se renouvelle guère, de ce sous-texte ultra-sexualisé par la danse (quelle performance de Claude Bardouil !). Aussi ce n’est pas tant que cette Lulu a vieilli que nous qui l’avons usée à la fréquentation du théâtre, de l’esthétique du metteur en scène polonais et de son équipe. 

 

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Opéra en 3 actes d’Alban Berg

Livret du compositeur d’après Wedekind créé à Zurich le 2 juin 1937 (version en deux actes) puis à Paris le 24 février 1979 (version en trois actes complétée par Friedrich Cerha)

Détails

Mise en scène
Krzysztof Warlikowski
Décors et costumes
Malgorzata Szczesniak
Eclairages
Felice Ross
Dramaturgie
Christian Longchamp
Chorégraphie
Claude Bardouil
Vidéo
Denis Guéguin
Réalisation
Myriam Hoyer

Lulu
Barbara Hannigan
Gräfin Geschwitz
Natascha Petrinsky
Theatergarderobiere / Gymnasiast / Groom
Lilly Jorstad
Maler / Neger
Rainer Trost
Dr. Schön / Jack the Ripper
Bo Skovhus
Alwa
Toby Spence
Schigolch
Pavlo Hunka
Tierbändiger / Athlet
Martin Winkler
Prinz / Kammerdiener / Marquis
Wolfgang Ablinger-Sperrhacke
Theaterdirektor / Bankier
Georg Festl
Mutter
Mireille Capelle
Kunstgewerblerin
Beata Morawska
Journalist
Lucas Cortoos
Medizinalrat / Professor
Gerard Lavalle
Polizeikommissar / Diener
Kris Belligh
Eine fünfzehnjährige
Julie Mathevet

Orchestre Symphonique de la Monnaie
Direction musicale
Alain Altinoglu

Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, mardi 9 novembre 2021, 18h30

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