Forum Opéra

L'elisir d'amore — Paris (Bastille)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
25 octobre 2018
Jeunes et enthousiastes

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Melodramma giocoso en deux actes de Donizetti

Livret de Felice Romani d’après Le Philtre d’Eugène Scribe

Créé à Milan au Teatro della Canobbiana, le 12 mai 1832

Détails

Mise en scène, costumes

Laurent Pelly

Décors

Chantal Thomas

Lumières

Joël Adam

Dramaturgie

Agathe Mélinand

Adina

Lisette Oropesa

Nemorino

Vittorio Grigolo

Belcore

Étienne Dupuis

Il Dottor Dulcamara

Gabriele Viviani

Giannetta

Adriana Gonzalez

Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris

Chef des Chœurs

Alessandro Di Stefano

Direction musicale

Giacomo Sagripanti

Paris, Opéra Bastille, jeudi 25 octobre 2018, 19h30

Créée en 2006, la production de L’Elixir d’amour signée Laurent Pelly n’a pas pris une ride, sans doute parce qu’elle s’inscrit dans la nostalgie d’une époque révolue, l’Italie des années 50 en plein miracle économique, incarnée par une jeunesse insouciante, éprise de plaisirs simples, telle que nous la montrent les comédies de l’époque et telle que nous la restitue le metteur en scène français grâce aux décors signés Chantal Thomas qui place l’action au cœur de l’été à la campagne, avec ici des meules de foin, là une trattoria au bord d’une petite route fréquentée par de joyeux jeunes gens à pied ou en deux roues, et, au dernier tableau, des planches sur des tréteaux pour un accueillir un banquet campagnard bon enfant. Il n’est pas jusqu’au rideau de scène – orné d’affiches publicitaires – qui ne rappelle ceux des cinémas d’autrefois.

Pour cette reprise la distribution a été entièrement renouvelée et confiée à une nouvelle génération de chanteurs aussi doués qu’enthousiastes, un véritable régal pour l’oreille et pour les yeux.

Ainsi, le personnage épisodique de Giannetta confié à Adriana Gonzalez, issue de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris, ne passe pas inaperçu grâce au timbre frais et lumineux de la jeune soprano.

Gabriele Viviani incarne un Docteur Dulcamara haut en couleur, malicieux et roublard juste ce qu’il faut pour être crédible sans tomber dans la caricature ou les excès auxquels se livrent quelquefois les chanteurs en fin de carrière à qui l’on confie habituellement ce rôle dont ils esquivent parfois les difficultés. Une fois n’est pas coutume, le personnage est interprété par un baryton jeune, doté d’une voix sonore et bien timbrée, qui chante avec goût et un style soigné toutes les notes de sa partie.


© Guergana Damianova / ONP

C’est dans le même esprit qu’Étienne Dupuis aborde Belcore, dont il minimise le côté prétentieux et fat pour en faire un séducteur invétéré, sûr de lui et de son ascendant sur les femmes, incapable d’en croiser une sans tenter de la séduire, un « tombeur » qui jouit de l’instant présent et se remet bien vite du revirement d’Adina, bref un personnage qui préfigure le Don Giovanni qu’il interprètera in loco en juin 2019. Le timbre du baryton canadien n’est pas dépourvu de charme, sa ligne de chant élégante et nuancée est un réel plaisir.

En véritable bête de scène, Vittorio Grigolo, qui évolue sur le plateau avec une aisance confondante, se glisse sans difficulté dans la peau de Nemorino dont il exprime avec sens aigu du théâtre tous les états d’âme, non sans excès parfois, mais après tout on est dans une comédie. Son timbre ensoleillé, sa large palette de nuances, son insolence vocale enfin culminent dans une « Furtiva lagrima » troublante, saluée par une longue ovation de la part du public. Ses duos avec Adina sont de véritables moments de grâce tant la voix de la soprano s’accorde idéalement avec la sienne. Lisette Oropesa accomplit là un véritable exploit : hier encore elle incarnait une éblouissante Marguerite de Valois dans Les Huguenots et ce soir elle campe une Adina piquante et mutine à souhait sans aucune trace de fatigue dans la voix si ce n’est peut-être un aigu légèrement tendu en fin de soirée, peccadille au regard d’une incarnation en tout point captivante servie par un timbre radieux et une remarquable agilité vocale.

Les Chœurs, très convaincants en villageois festifs, et l’orchestre de l’Opéra en grande forme sont placés sous la direction alerte et subtile de Giacomo Sagripanti

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Melodramma giocoso en deux actes de Donizetti

Livret de Felice Romani d’après Le Philtre d’Eugène Scribe

Créé à Milan au Teatro della Canobbiana, le 12 mai 1832

Détails

Mise en scène, costumes

Laurent Pelly

Décors

Chantal Thomas

Lumières

Joël Adam

Dramaturgie

Agathe Mélinand

Adina

Lisette Oropesa

Nemorino

Vittorio Grigolo

Belcore

Étienne Dupuis

Il Dottor Dulcamara

Gabriele Viviani

Giannetta

Adriana Gonzalez

Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris

Chef des Chœurs

Alessandro Di Stefano

Direction musicale

Giacomo Sagripanti

Paris, Opéra Bastille, jeudi 25 octobre 2018, 19h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle