Forum Opéra

Il campanello — Wexford

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
30 octobre 2016
Maladie de la jeunesse

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Opera buffa en un acte sur un livret du compositeur d’après La sonnette de nuit de Léon Lévy Brunswick, Mathieu-Barthélemy Troin et Victor Lhérie

Créé à Naples, Teatro Nuovo, le 1er juin 1836

Détails

Mise en scène

Roberto Recchia

Décors et costumes

Robbie Sinnott

Lumières

Rory Beaton

Serafina

Rachel Croash

Don Annibale

Pietro di Bianco

Spiridione

Aidan Coburn

Madama Rosa

Michaela Parry

Enrico

Michele Patti

Orchestra of Wexford Festival Opera

Directeur musical

Tina Chang

Wexford Festival Opera, Clayton Whites Hotel, Dimanche 30 octobre, 11h

A quoi tient le destin d’un opéra ? Il Campanello de Donizetti serait sans doute régulièrement affiché s’il comportait un premier rôle de ténor. On ne voit pas pourquoi sinon cette partition, créée à Naples en 1836, demeure confidentielle tant elle contient tous les ingrédients qui ont fait le succès d’autres œuvres comiques : d’un côté un livret pétillant avec son barbon, sa fausse ingénue et son amoureux éconduit dont la jeunesse des interprètes ici renouvelle le rapport ; de l’autre, des mélodies gouleyantes prétextes à autant de facéties vocales, le chant syllabique n’étant pas la moindre.

La création fut un tel triomphe que Donizetti s’empressa de transformer les dialogues parlés en récitatifs et d’abandonner le dialecte napolitain alors en vigueur dans ce genre de farce, pour que l’opéra puisse partir à la conquête d’autres scènes.

D’une courte durée, moins d’une heure, la pièce conte l’histoire d’un apothicaire, Don Annibale, incessamment dérangé durant sa nuit de noces, par son rival, Enrico, décidé à l’empêcher sous divers déguisements de consommer son mariage. Il parviendra à ses fins après s’être fait passer pour un jeune excentrique français fiévreux, un chanteur aphone puis enfin un vieillard hypocondriaque, il campanello étant la sonnette actionnée par l’importun chaque fois que Don Annibale pense enfin pouvoir se glisser dans le lit de son épouse.

Représenté au Wexford festival Opera dans la salle de conférence du Clayton Whites Hotel, un des établissements les plus modernes de la ville, l’ouvrage a été adapté aux contraintes du lieu : pas d’orchestre mais un piano en guise d’accompagnement et  une scène de fortune savamment agencée pour comporter son lot de portes qui claquent. L’enseigne lumineuse de la pharmacie sert d’écran aux sous-titres. Tout est intelligemment pensé pour répondre aux exigences de l’intrigue avec un minimum de moyens et tout fonctionne admirablement par la conjonction de la mise en scène – signée Roberto Recchia – et l’engagement de jeunes interprètes décidés à mouiller leur chemise pour emporter la partie. Chacun aura d’ailleurs droit à son aria di baule, cet air qu’aux XVIIIe et XIXe siècles les chanteurs apportaient dans leurs malles afin de les insérer, sans souci de dramaturgie, dans les opéras qu’ils interprétaient pour mieux se mettre en valeur.


© Paula Malone Carty

Que la comédie prenne le pas sur le chant s’avère alors inévitable, chacun ayant tendance à en faire le maximum pour tirer la couverture à lui dans le peu de temps imparti, quitte à flirter dangereusement avec la justesse, pianiste – Tina Chang – et chœur – un chanteur par pupitre – compris.

C’est ainsi que Rachel Croash, Serafina – l’épouse – se fait griller la première place par Michaela Parry – sa mère. Ni l’une, ni l’autre ne détiennent les clés d’une école qui voudrait chaque intention assortie d’effets vocaux mais leur bonne humeur est contagieuse, tout comme l’est celle d’Aidan Coburn en Spiridione – le majordome –, de Pietro Di Bianco en Don Annibale et de Michele Patti en Enrico, chacun forçant sa voix plus que de raison avec l’enthousiasme inconscient de la jeunesse dans une surenchère d’investissement certes comique mais à la longue éprouvante. Cadences approximatives, pauvreté du vocabulaire, volume outré entre mezzo forte et forte sont le prix d’un engagement inconditionnel qui, chez les deux premiers rôles – Don Annibale et Enrico – balaye la critique tant les deux barytons rivalisent de verve scénique. Que l’on canalise leur énergie, que l’on discipline leur émission et ces deux-là pourraient faire parler d’eux.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opera buffa en un acte sur un livret du compositeur d’après La sonnette de nuit de Léon Lévy Brunswick, Mathieu-Barthélemy Troin et Victor Lhérie

Créé à Naples, Teatro Nuovo, le 1er juin 1836

Détails

Mise en scène

Roberto Recchia

Décors et costumes

Robbie Sinnott

Lumières

Rory Beaton

Serafina

Rachel Croash

Don Annibale

Pietro di Bianco

Spiridione

Aidan Coburn

Madama Rosa

Michaela Parry

Enrico

Michele Patti

Orchestra of Wexford Festival Opera

Directeur musical

Tina Chang

Wexford Festival Opera, Clayton Whites Hotel, Dimanche 30 octobre, 11h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle