Par ordre chronologique, 10 productions (et même 11) qu’il serait dommage de manquer en 2021-22.
Hans Abrahamsen, La Reine des neiges, Opéra national du Rhin, 15 septembre – 3 octobre 2021 (plus d’informations)
Après le succès mondial de son Let me tell you, Hans Abrahamsen transforme l’essai vocal avec La Reine des neiges, d’après le célèbre conte d’Andersen. Créé en 2019 à l’Opéra de Copenhague, le spectacle est donné jusqu’au 3 octobre à l’Opéra national du Rhin (Strasbourg et Mulhouse). Les quelques images disponibles sur le site de la maison laissent deviner une mise en scène poétique et sensible, à l’image de la musique délicate du compositeur danois. [Alexandre Jamar]
Philip Glass, Akhnaten, Opéra Nice Côte d’Azur, 12 – 16 novembre 2021 (plus d’informations)
Créé à Stuttgart en 1984, Akhnaten (comprendre : Akhenaton) permet à Philip Glass de clore une trilogie d’opéras consacrés à des figures qui changèrent le monde, à la suite d’Einstein on the Beach et de Satyagraha (sur la vie de Gandhi). Vingt ans après la première française de l’œuvre à Strasbourg, Nice relève le gant, avec une impressionnante distribution réunissant notamment, autour de Fabrice Di Falco dans le rôle-titre, Patrizia Ciofi et Vincent Le Texier. Eminente figure du minimalisme, la chorégraphe Lucinda Childs a accepté de mettre en scène ce qui s’annonce déjà comme un des événements de la saison lyrique française. [Clement Taillia]
Georg Friedrich Haendel, Partenope, Madrid, Teatro Real, 13 – 23 nov. 2021 (plus d’informations)
En 2009, Partenope dans la mise en scène de Christopher Alden recevait le Prix Laurence Olivier de la meilleure production lyrique. A défaut de surprise, sa reprise à Madrid cette saison s’impose en raison d’une double distribution d’où se détachent certains chanteurs best in class – comme aurait dit Haendel à Londres lors de la création de l’opéra en février 1730 –, Franco Fagioli (en Arsace) n’étant pas le moindre [Christophe Rizoud]
Luigi Cherubini, Lo sposo di tre e il marito di nessuna, Maggio musicale fiorentino, 22 janvier – 8 février 2022 (plus d’informations)
Une nouvelle saison, c’est aussi l’occasion de découvrir une rareté passée au travers des radars lyriques depuis des décennies. Le Maggio florentin s’est ingénié à aller déterrer le seul opéra bouffe de Luigi Cherubini. Exit Médée et les tragédies, place aux héros hauts en couleurs de la commedia dell’arte ! Diego Fasolis dirige une jeune distribution qui comprend des talents déjà confirmés comme Mattia Olivieri. Une parfait excuse, au passage, pour retourner aux Offices ! [Yannick Boussaert]
Benjamin Britten, Peter Grimes, Wiener Staatsoper, 26 janvier – 8 février 2022 (plus d’informations)
Britten ne reçoit pas toujours les faveurs des programmateurs qu’il devrait. Qu’à cela ne tienne ! Il suffit que Jonas Kaufmann fasse sien le rôle de Peter Grimes pour que le titre devienne un événement. Entouré de Lise Davidsen et de Bryn Terfel, la série viennoise se transforme même en must de la saison 2021-22. N’oubliez pas la petite chaise pliable en prévision des longues heures de queue pour les places debout… [Yannick Boussaert]
Jules Massenet, Thaïs, Milan, Teatro alla Scala, 10 février – 2 mars 2022 (plus d’informations)
Monte-Carlo en début d’année faisait carton plein ; nul doute que Milan, dans une mise en scène d’Olivier Py, renouvelera l’exploit : Marina Rebeka et Ludovic Tézier, l’un et l’autre au sommet de leur art, dans Thaïs, un opéra qui leur offre, ensemble ou séparément, d’innombrables occasions de faire des étincelles. Est-il nécessaire, pour convaincre, d’en écrire plus ? [Christophe Rizoud]
Christoph Willibald Gluck, Iphigénie en Tauride, Opéra de Rouen Normandie, 25 février – 1er mars 2022 (plus d’informations)
Quand la mezzo française numéro un, fraîchement auréolée d’un nouveau succès à Pesaro, s’apprête à ajouter un rôle iconique à son répertoire, c’est un petit événement en soi. Rendez-vous dans la médiévale et impressionniste Rouen pour suivre Karine Deshayes donner vie à l’un des deux Iphigénie de Gluck. [Yannick Boussaert]
Leonard Bernstein, A quiet Place, Opéra national de Paris, 7 – 30 mars 2022 (plus d’informations)
Une première à l’Opéra de Paris d’un ouvrage d’un compositeur de premier plan ne saurait passer inaperçue. Ultime œuvre scénique de Leonard Bernstein, A Quiet Place benéficie pour cette création parisienne d’une affiche prestigieuse où se disputent les noms de Krzysztof Warlikowski (mise en scène), Kent Nagano (direction musicale) et, parmi les interprètes, Patricia Petibon. The – quiet – place to be en mars prochain, assurément ! [Christophe Rizoud]
Trilogie Mozart / Da Ponte, Opéra national de Bordeaux, 20 mai – 6 juin 2022 (plus d’informations)
Les opéras de la trilogie Mozart / Da Ponte – Le nozze di Figaro, Don Giovanni, Cosi fan tutte – envisagés par le tandem Ivan Alexandre / Marc Minkowski, non comme trois chefs d’œuvres distincts mais comme un tout, une saga lyrique où l’on suivrait d’un ouvrage à l’autre les tribulations des mêmes personnages sous différents visages : une expérience à tenter avec d’autant plus d’intérêt qu’elle s’accompagne de prises de rôles significatives, Alexandre Duhamel en Don Giovanni puis en Don Alfonso, pour n’en citer qu’un. [Christophe Rizoud]
Giacomo Meyerbeer, Les Huguenots, Bruxelles, La Monnaie, 12 juin – 2 juillet 2022 (plus d’informations)
2011 fut une année splendide pour le Théâtre de la Monnaie. L’institution bruxelloise reçut en effet du jury de la revue allemande Opernwelt le prestigieux prix de la meilleure maison d’opéra tandis que l’une de ses productions phares, Les Huguenots mis en scène par Olivier Py, recevait celui du meilleur spectacle de l’année. Cette rare reprise affichera l’enthousiasmant Enea Scala dans le rôle particulièrement difficile de Raoul de Nangis. Pour une fois que l’histoire repasse les plats, le rendez-vous est à ne pas manquer. [Jean Michel Pennetier]
Et en bonus…
Giacomo Puccini, Turandot, Rome, Accademia Nazionale di Santa Cecilia, 12 mars 2022 (plus d’informations)
Après Tristan à Munich et bientôt Peter Grimes à Vienne, Jonas Kaufmann effectuera une nouvelle prise de rôle à Rome avec une Turandot en version concert qui se fera dans la foulée d’un enregistrement pour Warner. Le ténor allemand sera particulièrement bien entouré, avec les débuts dans le rôle-titre de Sondra Radvanovsky et la Liù d’Ermonela Jaho. Les forces de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia seront confiées à Antonio Pappano. [Jean Michel Pennetier]