Pour la première fois depuis 10 ans, Angela Merkel n’assistera pas à l’ouverture du festival de Bayreuth, en raison d’un emploi du temps trop chargé. L’information aurait valeur d’anecdote si elle ne dissimulait une réalité plus inquiétante analysée point par point par Culturebox. A l’origine du malaise, la production de Tannhäuser qui inaugurera l’édition 2014 de la manifestation, vivement critiquée depuis sa création en 2011. On touche le fond ! » titrait ici-même à son propos Julien Marion avant de conclure sa philippique par « Bayreuth devenu quelconque : triste bilan. ». Il semblerait que la chancelière allemande ne veuille pas cautionner par sa présence pareil fourvoiement. Encore ne s’agirait-il que de la partie visible de l’iceberg…
Les choix artistiques des deux directrices du Festival, Katharina Wagner et Eva Wagner-Pasquier, dont seule la première devrait conserver les rênes à partir de 2015 (voir la brève du 15 juillet), sont vivement contestés. En ligne de mire, le Ring mis en scène l’année dernière par Franck Castorf (voir notre article : « Bayreuth 2013, le crépuscule des lieux ») mais aussi les déclarations lapidaires de ce dernier à l’encontre des deux dirigeantes de la manifestation. « L’enfant terrible du théâtre allemand » envisagerait même une action en justice.
Enfin, par voie de conséquence, la billetterie après s’être enorgueillie des décennies durant des dix années d’attente nécessaires pour accéder au saint des saints, accuserait le coup. Il resterait même des places pour le Ring cet été. La crise économique n’est peut-être pas étrangère à cette soudaine désaffection du public. L’économie allemande est certes florissante mais on ne peut pas en dire autant de celle de ses nations voisines, dont la France. Entre le coût des billets, du transport et de l’hébergement, le pélerinage à Bayreuth n’est pas à portée de toutes les bourses.
Pour faire taire la rumeur menaçante cependant, Angela Merkel devrait gravir la Colline sacrée dans le courant du festival, a assuré le porte-parole de l’événement, Peter Emmerich. Quant à nous, nous mettrons à profit notre présence sur les lieux courant août pour mener l’enquête. A suivre donc…