L’Athénée cultive toujours sa différence ! A la tête de l’une des rares institutions parisiennes à valoriser à égalité patrimoine théâtral et musical, Patrice Martinet poursuit inlassablement son travail d’agitateur des deux univers. Avez-vous déjà entendu un opéra de Reinhard Keiser, maître oublié entre Telemann et Bach ? L’ensemble Diderot montera Crésus (1711), une grande partition pour neuf solistes. Vous connaissez sans doute sur le bout des doigts Pelléas et Mélisande ? On vous en propose un nouveau, venu de Fribourg, sur une musique de Nicholas Stücklin. Aimez-vous Offenbach ? L’ensemble Musica Nigella marie le très rare Les trois baisers du Diable avec l’opéra en un acte Von heute auf morgen de… Arnold Schönberg ! Après de mémorables Enfants terribles en 2012, Philipp Glass rencontre à nouveau Jean Cocteau dans La Belle et la Bête, avec une belle équipe de jeunes chanteurs dirigés par le chorégraphe Alban Richard. Le très scandaleux Powder her face de Thomas Adès connaîtra enfin une reprise en France, après une première série de représentations à Metz en 2004.
L’Athénée réconciliera aussi les contraires : deux productions de l’ensemble contemporain Le Balcon (Au coeur de l’océan, une création sous-marine, et Words and Music, une nouvelle partition sur du Beckett) croiseront deux spectacles de la folle troupe des Frivolités Parisiennes (l’opérette transatlantique de 1936 Normandie et la comédie musicale de Marcel Lattès Le Diable à Paris). Sans oublier la programmation alléchante des Lundis musicaux d’Alphonse Cemin, où défileront Karine Deshayes, Dorothea Röschmann, Julia Kleiter, Marc Mauillon, Lea Trommenschlager. Bon à prendre : les tarifs sont toujours riquiqui et, nouveauté, la possibilité de reporter, d’échanger, ou de vous faire rembourser vos billets jusque trois jours avant le spectacle. Que demander de plus ?
Modification le 20 juin 2020 à 14h : contrairement à ce que nous écrivions initialement, l’opéra Powder her face de Thomas Adès ne sera pas créé en France à l’Athénée ; il a déjà connu une première série de représentations à Metz en 2004, dans une mise en scène de Laurence Dale.