Forum Opéra

Requiem — Paris (Bastille)

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
10 juin 2013
Plaidoyer pour le chant verdien

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe Verdi

Requiem
Créé le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan

Soprano
Kristin Lewis
Mezzo-soprano
Violeta Urmana
Ténor
Piotr Beczala
Basse
Ildar Abdrazakov

Chœur de l’Opéra national de Paris
Chef du Chœur
Patrick-Marie Aubert

Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction musicale
Philippe Jordan

Opéra national de Paris, Opéra Bastille, lundi 10 juin 2013, 20h

 

Requiem pour qui, pourquoi ? Pour le bicentenaire de la naissance de Verdi ? Pour la fin d’une saison douce-amère à l’Opéra de Paris ? Ou pour le chant verdien que certains prennent un malin plaisir à dire moribond et auxquels les solistes à l’affiche ce soir offrent un vibrant démenti ? Chacun dans sa catégorie plutôt que réunis d’ailleurs. Appariées, les voix se contrarient quand séparées, au contraire, elles sont sources de multiples satisfactions.

Ildar Abdrazakov avait déjà montré à Paris il y a quelques semaines le Philippe II qu’il savait être. Il propose ici un chant sculpté dans la même matière. Ni pierre, ni métal mais glaise pétrie d’intentions, nourrie d’humanité. Ses « Mors stupebit » ne sont pas sentences mais supplications, son « Confutatis » bien moins malédiction que supplication. Le ton reste noble, l’étoffe royale. Violeta Urmana renoue avec une tessiture de mezzo-soprano qu’elle n’aurait jamais dû abandonner si l’on en croit l’équilibre des registres, le medium généreux, l’aigu certain puisqu’il n’est ni trop haut, ni trop sollicité. Kristin Lewis trouve elle aussi une partition à la dimension d’un chant qui ne semble jamais mieux s’épanouir que dans le Verdi de la maturité. Sa Leonora du Trouvère avait déçu, son Aida ébloui. C’est la seconde que dévoilent ces notes fuselées dont la lumière rappelle celle du Nil. A l’image de Leontyne Price,  avec laquelle elle ne partage pas que le velours, les ressources du medium rachètent un grave plus artificiel. Surtout le tracé est droit, le souffle long, la ligne pure. Des quatre chanteurs, Piotr Beczala semble le plus tendu, au bord du précipice lors d’un Ingemisco qui n’en parait que moins artificiel. Reste pour qui le connaît d’abord au disque (on pense à son dernier récital Verdi), la surprise de découvrir un chant dont la plastique n’exclut ni les nuances, ni la sobriété.

Du Chœur de l’Opéra national de Paris, on était convaincu qu’il offrirait le meilleur et c’est lui qui nous comble le moins. La masse est impressionnante mais on voudrait certaines attaques mieux tranchées et dans les fugues, le discours moins confus.

Philippe Jordan aborde Verdi comme Wagner, sans effet de manche mais avec une logique implacable qui n’exclut pas les sensations fortes. Si les premiers coups du Dies Irae n’ébranlent pas autant que d’autres fois, c’est pour que les suivants marquent davantage. Les amateurs de contrastes trouveront à redire. Ceux qui apprécient une lecture plus intérieure seront comblés. L’orchestre trébuche parfois, à l’exemple d’une des trompettes, pourtant judicieusement placées dans les loges du balcon sur le côté, qui rate son entrée. Mais le résultat demeure de haute volée. C’est debout que le public salue une interprétation qui ne veut pas tant réveiller les morts que leur rendre hommage. Verdi, lorsqu’il décida de composer un requiem à la gloire d’Alessandro Manzoni, n’avait pas d’autres intentions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe Verdi

Requiem
Créé le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan

Soprano
Kristin Lewis
Mezzo-soprano
Violeta Urmana
Ténor
Piotr Beczala
Basse
Ildar Abdrazakov

Chœur de l’Opéra national de Paris
Chef du Chœur
Patrick-Marie Aubert

Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction musicale
Philippe Jordan

Opéra national de Paris, Opéra Bastille, lundi 10 juin 2013, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle