Forum Opéra

Porgy and Bess — Massy

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
29 mars 2015
Harlem à Massy

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra sur un livret d’Ira Gershwin et d’Edwin DuBose Heyward,
basé sur la nouvelle d’Edwin DuBose Heyward, Porgy (1925)
Créé à Boston (Colonial Theatre) le 30 septembre 1935

Détails

Mise en scène
Baayork Lee
assisté de
Larry Marshall
Décors
Michael Scott
Costumes
Christina Giannini
Lumières
Peter Bracilano

Porgy
Patrick Blackwell
Bess
Ebony Preston Woods
Sportin’ Life
Luther Lewis III
Crown
Michael Redding
Serena
Mari-Yan Pringle
Maria
Marjorie Wharton
Clara
Brandie Sutton
Jake
John Fulton
Robbins
Bernard Holcomb
Mingo
Elias Hendricks
Daddy Peter
Calvin Lee
Annie
Jeanette Blakeney
Lily
Catherine Daniel
Strawberry Woman
Karmesha Peake
Crabman
Taiwann Norris
Jim
Savoy McIlwain
Undertaker
Justin Lee Miller
Detective
Michael Scott Ferris

Orchestre, solistes et chœurs
du New York Harlem Theatre
Direction musicale
Richard Cordova

Massy, Opéra de Massy, dimanche 29 mars 2015, 16 h

Porgy and Bess est plus un opéra qu’une comédie musicale, la chose est entendue. Mais quelle est la part relative des solistes par rapport à la troupe ? La question se pose d’autant plus quand il s’agit d’une tournée, où malgré la solide présence des chœurs et des rôles secondaires, la démultiplication des rôles principaux en quatre, voire cinq distributions, peut risquer de déséquilibrer l’ensemble. Aujourd’hui, c’est la cohésion qui l’emporte sur le vedettariat.

Le New York Harlem Theatre a parcouru avec ce spectacle une grande partie du globe entre 2007 et 2015. Bien sûr, la distribution change quasiment tous les jours et, à lire nos confrères d’autres pays, nous avons eu aujourd’hui beaucoup de chance. En tous cas le spectacle est hyper professionnel, malgré les décors peu originaux mais efficaces de Michael Scott. La direction de Richard Cordova est peu inventive et, malgré un orchestre de qualité, engendre un démarrage difficile et une fin un peu poussive (plombée il est vrai par l’arrêt du spectacle au milieu de la scène 4 de l’acte II à cause d’une fausse alerte d’évacuation du théâtre). Fort heureusement, la vitesse de croisière est rapidement atteinte, et l’entrain communicatif des interprètes fait le reste. Des surtitres surréalistes en termes de traduction, de fins de phrases escamotées et d’orthographe, et des coupures dans la partition d’une bonne demi-heure, dont une partie du pique-nique dans l’île de Kittiwah, sont regrettables, mais n’ont pas d’incidence majeure sur la qualité du spectacle.


© Photo New York Harlem Theatre

Car le plateau est de très grande qualité, tout particulièrement pour les rôles secondaires. On est subjugué, dès le départ, par la Clara de Brandie Sutton (« Summertime »), voix aérienne et impalpable, légère et frémissante : une magnifique interprétation. Vient peu après la Serena de Mari-Yan Pringle, qui fait entendre dans ses lamentations devant le corps inerte de son époux Robins tué par Crown, une voix chaude, charnue et puissante qui vous donne le frisson. La Maria de Marjorie Wharton est elle aussi exceptionnelle pour d’autres raisons ; avec des lambeaux de voix, cette vétérante du rôle (que l’on a vue par le passé à Paris) glapit et vocifère plus qu’elle ne chante, mais pour un résultat théâtralement irrésistible. Sans pouvoir citer tous les rôles secondaires, tous excellents, citons encore la Strawberry Woman de Karmesha Peake, et le Crabman de Taiwann Norris : ici, nul cabotinage, un chant exemplaire, des voix parfaitement adaptées, un rare régal.

Du côté des premiers rôles, rien d’exceptionnel, mais de solides interprétations. Ebony Preston Woods (Bess), surjoue d’une manière un peu vulgaire au début, mais trouve des accents touchants dans ses duos avec Porgy, et déploie, lors des éclats avec Crown, une voix de grand opéra correspondant à sa formation lyrique et aux autres rôles qu’elle interprète habituellement. Patrick Blackwell  (Porgy), sans avoir une voix très forte, campe un personnage naturel et humain, jamais outré, dont on suit avec sympathie le parcours difficile. Michael Redding (Crown), belle bête sauvage, rend particulièrement plausible le magnétisme sexuel qu’il exerce sur Bess, tout en chantant fort bien le rôle. Quant à Luther Lewis III (Sportin’ Life), il a l’élégance et le bagout de Larry Marshall (qui a marqué le rôle pendant près de trente ans et est l’assistant à la mise en scène de Baayork Lee pour la présente production), sans en avoir cependant la voix claironnante. Au total, une belle représentation, bien chantée (et totalement juste, ce qui aujourd’hui n’est plus si courant), justifiant la longue ovation qui est adressée par toute la salle à l’ensemble des interprètes, déjà partis en pensée vers la prochaine étape de leur tournée.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra sur un livret d’Ira Gershwin et d’Edwin DuBose Heyward,
basé sur la nouvelle d’Edwin DuBose Heyward, Porgy (1925)
Créé à Boston (Colonial Theatre) le 30 septembre 1935

Détails

Mise en scène
Baayork Lee
assisté de
Larry Marshall
Décors
Michael Scott
Costumes
Christina Giannini
Lumières
Peter Bracilano

Porgy
Patrick Blackwell
Bess
Ebony Preston Woods
Sportin’ Life
Luther Lewis III
Crown
Michael Redding
Serena
Mari-Yan Pringle
Maria
Marjorie Wharton
Clara
Brandie Sutton
Jake
John Fulton
Robbins
Bernard Holcomb
Mingo
Elias Hendricks
Daddy Peter
Calvin Lee
Annie
Jeanette Blakeney
Lily
Catherine Daniel
Strawberry Woman
Karmesha Peake
Crabman
Taiwann Norris
Jim
Savoy McIlwain
Undertaker
Justin Lee Miller
Detective
Michael Scott Ferris

Orchestre, solistes et chœurs
du New York Harlem Theatre
Direction musicale
Richard Cordova

Massy, Opéra de Massy, dimanche 29 mars 2015, 16 h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle