Courant 1911, Puccini cherche à réitérer le grand succès qu’il avait rencontré avec sa Fanciulla del West à la fin de l’année précédente, et aimerait trouver assez un sujet plutôt léger, voire comique. C’est un peu en désespoir de cause –et faute d’une inspiration très significative- qu’il opte finalement pour l’adaptation d’une pièce espagnole des frères Quintero, Anima alegre. Son éditeur fétiche Giulio Ricordi lui propose d’en confier l’adaptation à celui qui deviendra son librettiste pour ses dernières œuvres – avec Forzano – Giuseppe Adami. Mais l’idée tombe à l’eau.
Ce n’est qu’à l’occasion d’un voyage à Vienne, à l’automne 1913, que Puccini accepte l’offre de deux directeurs de théâtre versés dans les opérettes viennoises. Ils proposent un livret d’Alfred Maria Willner que Puccini trouve absolument mauvais. Une révision par Heinz Reichert trouve meilleure grâce à ses yeux pour le faire adapter par Adami et lui donner le titre de La Rondine, l’Hirondelle. Mais Puccini est aussi motivé que s’il devait aller se faire pendre. Il achève la partition en pleine guerre et l’œuvre est créée avec succès à Monte-Carlo sous la baguette de Giuseppe Marinuzzi, avec Tito Schipa dans le rôle de Ruggero et Gilda dalla Rizza dans celui de Magda. Mais l’œuvre, un peu poussive et derrière laquelle on sent bien que Puccini s’est un peu forcé, ne prend pas. Un échec sévère à Milan le pousse à réviser la partition, mais cette hirondelle ne fera jamais le printemps espéré par le compositeur.
Parmi les grands interprètes récents des reprises de l’oeuvre -qui fait un timide retour ces 20 dernières années- Roberto Alagna et Angela Gheorghiu ont tous deux fortement marqué les rôles principaux, jusqu’à laisser l’un des principaux enregistrements intégraux de l’opéra. Les voici à New York en 2009, dans la scène finale.