Comme souvent, tout ne s’est pas passé comme prévu. Après le triomphe du Barbier de Séville, on s’empresse de commander un nouvel opéra à Rossini le jour de son 24e anniversaire pour une création le 26 décembre suivant, jour d’ouverture de la saison, à Rome. Mais le livret de cet opéra, Ninetta à la Cour, soumis à la censure papale reçoit tant de coups de crayon et de ciseaux, qu’il n’en reste rien. C’est le directeur du Teatro Valle qui demande alors au librettiste Jacopo Ferretti de tricoter d’urgence quelque chose sur la base de la fable de Cendrillon. Comme d’habitude, Rossini écrit la partition tambour battant – 3 semaines – et reprend quelques morceaux de ses œuvres précédentes pour faciliter les choses ; notamment la célèbre ouverture, empruntée à La Gazzetta; tout comme son librettiste copie allègrement sur d’illustres devanciers. Nécessité fait loi ! Malgré tout ceci, on prend un bon mois de retard.
Ce 25 janvier 1817 au Teatro Valle, la création de Cenerentola ossa la Bontà in trionfo (Cendrillon ou le Triomphe de la Bonté) se passe très mal. On craint même un fiasco similaire à celui du Barbier. Mais, bis repetita, à chaque reprise, le succès se fait plus grand pour ne plus jamais se démentir. En voici la pyrotechnique scène finale, qui met en valeur l’héroïne, ici chantée par Joyce DiDonato il y a quelques années, dans une mise en scène très colorée. Buon compleanno, Cenerentola !