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Un jour, une création : 21 juin 1868, le long chemin des Maîtres-Chanteurs

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21 juin 2016

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Ving-deux ans. Il aura fallu ving-deux années à Richard Wagner pour passer des premières esquisses du livret des Maîtres-Chanteurs de Nuremberg à la partition finale. C’est alors qu’il prépare Lohengrin que lui viennent les premiers vers de sa future nouvelle œuvre, inspiré de l’Histoire de la poésie nationale des Allemands de Gervinus. Pourquoi Nuremberg ? Parce que c’est là que, dix ans plus tôt, Wagner, passablement éméché, en vint aux mains avec un artisan local après avoir essayé de rivaliser avec lui sur le terrain du chant. De là naquit l’idée de la folle bagarre de la fin du futur acte II. Puis Wagner oublie ses esquisses pendant plus de quinze ans, avant d’y revenir, depuis Venise. Mais il rencontre bien des difficultés et met quatre ans pour finir le seul premier acte, en pleine tourmente européenne et personnelle. Après un long développement, la partition complète est achevée à l’automne 1867. Déjà, quelques extraits – comme l’ouverture – sont joués ici ou là. Bruckner lui-même, adorateur de Wagner s’il en fut, dirige à Linz la scène finale dès avril 1867, avant que la partition soit totalement terminée. Annoncée à grands renforts de publicité, la création à Munich, ce 21 juin 1868, est l’un des rares triomphes de Wagner, malgré les critiques acides de l’impitoyable critique brahmsien Eduard Hanslick, qui d’ailleurs semble avoir inspiré le très prétentieux Beckmesser dans l’opéra. Hanslick juge l’œuvre « laide et antimusicale » et même « pathologique ».

En voici la scène finale, avec le discours un brin nationaliste de Hans Sachs, dans la belle production de David McVicar à Glyndebourne, avec Gerald Finley dans le rôle de Sachs, qu’il a récemment repris triomphalement à Paris dans la mise en scène magnifiquement inspirée de Stefan Herheim.  

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