Maurice Ravel était très désireux d’adapter une pièce signée Franc-Nohain, qui avait remporté un grand succès à l’Odéon au début du XXe siècle et avait proposé l’argument au patron de l’Opéra-Comique, Albert Carré. Ce dernier eut quelques difficultés à accepter cette histoire d’épouse qui trompe son ennui avec tout ce qui bouge pendant que son mari va inspecter les horloges municipales… La partition piano-chant était prête depuis 1907, mais Ravel dut attendre que Carré se décide enfin pour l’orchestrer en 1910. Anecdote amusante : comme l’œuvre dure une petite heure et qu’on l’accole généralement à une autre (souvent l’Enfant et les sortilèges d’ailleurs, écrit bien après), cette pochade pleines de sous-entendus très appuyés a été présentée ce 19 mai 1911 en duo avec le nettement moins amusant Thérèse de Massenet. On ne pouvait faire plus mal assorti. Depuis, les choses ont bien changé !
Voici la quintette final de cette grosse farce où Ravel s’est à l’évidence bien amusé, dans la mise en scène foisonnante et bien connue de Laurent Pelly, dont la production est d’ailleurs reprise un peu partout.