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Un jour, une création : 16 mars 1938, voici la clé…

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16 mars 2019
Un jour, une création : 16 mars 1938, voici la clé…

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Alors qu’il se trouve à Paris depuis plusieurs années, Bohuslav Martinů prend connaissance du texte de la pièce de Georges Neveux, Juliette ou la clé des songes, bien qu’on ne sache pas s’il l’a vue ou non. Il faut dire que cette oeuvre avait fait beaucoup de bruit, de par son atmosphère proprement surréaliste, au sens littéral comme artistique. Au milieu des années 30 (la pièce avait été créée en 1930), Martinů demande au poète français l’autorisation d’adapter sa pièce pour en faire un opéra. Mais Neveux avait déjà négocié les droits avec Kurt Weill qui souhaitait monter une comédie musicale à Broadway. La musique du Tchèque convainc cependant davantage Neveux que celle de l’Allemand et il lui cède donc les droits. Martinů  peut dès lors poursuivre son travail de composition, pour ce qui deviendra l’un de ses plus grands chefs d’œuvre.

Juliette ou la clé des songes, c’est l’histoire d’un jeune libraire, Michel, qui débarque dans une ville où tout le monde a perdu la mémoire de ce qui s’est passé au-delà des 10 minutes précédentes. Si bien que lorsque le jeune homme explique à un commissaire de police avec qui il engage la conversation qu’il se souvient de son enfance, ce dernier n’en croit pas ses oreilles et proclame qu’avec un tel don, il peut et même doit devenir le maire de la ville, ce qui lui donnerait droit aux attributs du pouvoir : un chapeau officiel, un perroquet qui pourrait répéter tout ce qui s’est passé et un revolver pour mater toute contestation… Michel trouve la ville bien bizarre et souhaite surtout mettre les voiles. Pas de chance, on lui explique qu’il n’y a plus de train. D’ailleurs, il n’y a pas de gare non plus. Il n’a donc pas le choix et on prépare les festivités pour son accession au poste de chef de la ville. Michel explique alors qu’il se trouve là car 3 ans auparavant, il  avait rencontré dans cette ville une jeune femme dont il rêve sans cesse depuis et qu’il est donc revenu chercher. Soudain, il l’entend. C’est Juliette qui, le voyant, semble très amoureuse de lui. Elle lui donne rendez-vous dans la forêt. Celle-ci ressemble davantage à une gare qu’à une forêt tant elle est pleine de personnages en tous genres. Une cartomancienne, qui comme les autres a tout oublié, met quand même Michel en garde. Juliette arrive et demande à Michel de lui raconter leur vie en commun, puisqu’elle l’a oubliée et qu’elle est persuadée l’avoir vécue. Michel lui dit qu’il n’en est rien et elle se fâche. Furieux, il lui tire dessus avec le revolver. Michel évite le lynchage en racontant aux habitants ses souvenirs. Il retourne dans la maison où il avait rencontré Juliette et entend de nouveau sa voix : elle est vivante, mais Michel ne la reconnaît plus. Dans le dernier acte, Michel est brusquement réveillé par un fonctionnaire du bureau des songes: tout ceci n’était qu’un rêve. D’autres personnes parlent elles-mêmes de rêves garnis de nombreuses Juliette. Le fonctionnaire a beau le mettre en garde, Michel veut retourner dans le sien et revoir sa Juliette.

L’opéra est créé au Théâtre national de Prague voici 81 ans aujourd’hui. Il remporte un vif succès, grâce à cette histoire féérique et bien sûr à la musique aux mille influences et nuances de Martinů, qui illustre à merveille le foisonnement de personnages et de situations. Georges Neveux lui-même déclarera que l’opéra était supérieur à sa pièce, compliment qu’on n’entend pas tous les jours dans la bouche des créateurs, il faut bien le dire. 

Comme il s’agit presque d’un film, voici une sorte de bande-annonce réalisée par l’opéra de Zurich en 2015, pour une production joliment mise en scène par Andreas Homoki, sous la direction de Fabio Luisi, avec Annette Dasch dans le rôle titre et Joseph Kaiser en Michel. Le tout dans la traduction française, ici très intelligible.

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