Bien avant que Rossini ne vienne tout balayer avec sa propre adaptation de la pièce de Beaumarchais, c’est un autre italien, pugliese celui-ci, qui remporta un succès phénoménal avec la sienne. Giovanni Paisiello avait en effet mis en musique les aventures de Figaro, de Rosine et d’Almaviva dès 1782 sur un livret de Petrosellini. Un peu oublié aujourd’hui, Paisiello était alors très célèbre et avait été appelé auprès de la cour impériale de Saint-Pétersbourg par Catherine II. C’est donc à l’Ermitage que son œuvre fut créée ce 15 septembre 1782. Elle fit rapidement le tour de l’Europe et, il faut bien le dire, ne démérite nullement face à sa future devancière. On raconte même que son succès et sa qualité conduisirent Mozart à imaginer la suite avec les Noces, sans oser s’attaquer au Barbier. Près de 34 ans plus tard, l’œuvre de Rossini viendra finalement détrôner celle de son aîné, qui mourut d’ailleurs la même année, comme un symbole.
L’extrait du jour pourrait être rapproché du légendaire « Largo al factotum », sans qu’il puisse y être comparé puisqu’ici Figaro raconte son passé et ses voyages, comme dans la pièce. Mais la musique de Paisiello, en écho aux opéras bouffes de son temps, tient très dignement son rang. Ici chanté par Pietro Spagnoli, un habitué de Figaro (l’autre).