Forum Opéra

Tosca — Moscou (Bolchoï)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
16 octobre 2021
Cessez d’opératiser !

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Mélodrame en trois actes
Composé par Giacomo Puccini
Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après la pièce de Victorien Sardou
Création le 14 janvier 1900 à Rome, Teatro Costanzi

Détails

Mise en scène, décors, costumes et lumières

Stefano Poda

Assistance à la mise en scène

Paolo Giani Cei

Floria Tosca

Anna Netrebko

Mario Cavaradossi

Murat Karahan

Le Baron Scarpia

Elchin Azizov

Cesare Angelotti

Vladimir Baykov

Le sacristain

Nikolai Kazansky

Spoletta

Vasily Gafner

Sciarrone

Alexander Kolesnikov

Un Geolier

Valery Gilmanov

Orchestre du Théâtre du Bolchoï

Direction musicale

Plácido Domingo

Chef des chœurs

Valery Borisov

Moscou, Théâtre du Bolchoï, mardi 12 octobre 2021, 19h

Voici déjà la sixième critique de Tosca dans les pages de Forum Opéra pour l’année 2021, signe que le drame romain continue d’inspirer les théâtres à travers le monde ! Le théâtre Bolchoï n’a pas choisi cette fois-ci de filer la métaphore révolutionnaire en transposant l’action pendant la Commune de Paris, comme l’évoque Piotr Kaminski à l’entrée correspondante de son dictionnaire. Dans l’air du temps en Russie, la mise en scène, confiée aux Italiens Stefano Poda et Paolo Giani Cei, est un bric à brac néoclassique sans grand intérêt dramatique, ni d’ailleurs esthétique. Les trois actes se déroulent dans une espèce de Musée des Confluences où des morceaux de statues blanches sont exposés dans une pièce noire, entourés de néons. Un dôme avance et recule, parfois se retourne ; une cloche gigantesque descend du plafond, puis remonte ; une brume jaune flotte sur la scène. Soit. Supprimer la géographie si différente des trois actes de Tosca pour en faire un huis clos, au fond, pourquoi pas ? Mais, ici, ce n’est pas au service d’une lecture psychologisante, voire intimiste, c’est l’occasion d’ajouter du faste au brillant, avec pléthore de figurants dont on comprend mal l’apport scénique. A titre d’exemple, le deuxième acte, censément dans le bureau de Scarpia, c’est-à-dire toujours au même endroit, s’ouvre avec un groupe de jeunes femmes dans des robes à panier, étrangement statiques. Dans cette scène, comme dans le Te Deum qui clôt le premier acte, débordant d’or et étrangement orthodoxe, on penserait presque qu’on est venu voir un grand opéra à la Française, et pas une œuvre vériste…


 Te Deum, Acte 1 © Damira Yousoupova

Si la trame se dissipe dans la mise en scène, la direction orchestrale de Plácido Domingo vient lui porter le coup de grâce. A en croire la récente critique d’un confrère, confirmation a priori de l’impression que nous avons nous-mêmes ressentie, la mode est à l’opératisation à outrance de Tosca, pour en faire briller quelques passages clefs (ceux des récitals et des compilations, s’entend), au risque de sacrifier l’élan brusque qui fait pourtant de cet opéra le plus cinématographique de tous (dixit Piotr Kaminski, une fois encore). L’orchestre ralentit exagérément lors des arias, au point de trébucher, voire même de créer des décalages. Les couleurs de l’orchestre ressortent, dira-t-on, et le puccinien transi se délectera (en partie, par moments) de cette lecture au ralenti, mais le suspense, qui demeure le sel de cette œuvre, s’évapore dans ces pizzicati appuyés, ces ondoiements des harpes et autres effets orchestraux destinés à tailler aux solistes un rutilant écrin. L’intention était sans doute bonne, mais de telles voix nécessitaient-elles de si grosses ficelles pour briller ? Il est permis d’en douter. Dans le rôle de Tosca, Anna Netrebko rattrape les errances de la mise en scène et de l’orchestre : charnelle, passionnée, rayonnante, elle s’illustre aussi bien dans les solos que dans les duos, passant avec volupté du soupir à l’éclat. Si les retrouvailles des amoureux au premier acte avec le Mario de Rudolf Karakhan sont relativement ennuyeuses pour les raisons évoquées plus haut, le rythme lascif et appuyé se prête bien à leurs adieux au troisième acte, dans l’atmosphère onirique du lever du jour. Le « Vittoria » de Rudolf Karakhan au deuxième acte, sanguin, flanque des frissons, bien que dans l’ensemble son timbre soit un peu sec. On retiendra également les duos de Tosca et de l’auguste Scarpia campé par Elchin Azizov, puissant et rocailleux. Dommage que ce plateau d’argent ait été si mal servi !

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Mélodrame en trois actes
Composé par Giacomo Puccini
Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après la pièce de Victorien Sardou
Création le 14 janvier 1900 à Rome, Teatro Costanzi

Détails

Mise en scène, décors, costumes et lumières

Stefano Poda

Assistance à la mise en scène

Paolo Giani Cei

Floria Tosca

Anna Netrebko

Mario Cavaradossi

Murat Karahan

Le Baron Scarpia

Elchin Azizov

Cesare Angelotti

Vladimir Baykov

Le sacristain

Nikolai Kazansky

Spoletta

Vasily Gafner

Sciarrone

Alexander Kolesnikov

Un Geolier

Valery Gilmanov

Orchestre du Théâtre du Bolchoï

Direction musicale

Plácido Domingo

Chef des chœurs

Valery Borisov

Moscou, Théâtre du Bolchoï, mardi 12 octobre 2021, 19h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle