Forum Opéra

Sauvons la caisse/Faust & Marguerite — Noisiel

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
10 mars 2020
Ah ! je ris…

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Charles Lecoq (1832-1918), Sauvons la caisse

Fréderic Barbier (1829-1889), Faust et Marguerite

Détails

Mise en scène, décors et costumes
Lola Kirchner

Fille de l’air/Marguerite
Lara Neumann, soprano

Cruchinet/Faust
Flannan Obé, ténor

Pierre Cussac, accordéon et arrangements

Noisiel, Ferme du Buisson, mardi 10 mars 2020, 20h45

Production du Palazzetto Bru Zane jouée pour la première fois en juin dernier au Théâtre Marigny, Sauvons la caisse/Faust & Marguerite assemble deux très courtes opérettes, la première de Charles Lecocq et la seconde de Frédéric Barbier. Outre l’époque de leur création, ces deux pièces n’ont en commun que leur légèreté dramatique et l’étrange écho contemporain du sujet abordé. Le Palazzetto ne s’y est pas trompé en confiant leur interprétation à la compagnie Les Brigands, dont le nom est désormais bien identifié à un savoir-faire certain en la matière. 

La mise en scène très sobre de Lola Kirchner a pris le parti de reprendre une ambiance d’époque. Les artistes se déplaçaient dans un espace délimité par un petit rideau rouge, une table de maquillage et un sceau contenant divers balais et serpillères.   

Mais ce décor parcimonieux a permis de concentrer toute son attention sur le jeu des trois artistes, dont la présence scénique était remarquable. A la fois musiciens et comédiens, ils ont joué avec maîtrise des ressorts comiques et dramatiques des deux pièces. Le ténor Flannan Obé s’est particulièrement distingué dans ses rôles de Cruchinet, valet amoureux et docile et Faust, chanteur « de province » trouvant davantage de malheur dans ses bretelles cassées que dans la salle désertée par le public. Il a déployé une diction claire, un engagement physique important et une sagacité dans son chant aux multiples tons. La soprano Lara Neumann était admirable dans son rôle d’une Marguerite à la parole franche et à l’accent titi parisien, composant alors pour la pièce de Barbier un couple véritablement pétillant avec son amant. Disposant également une belle maîtrise dans sa voix, elle a mêlé une technique plus « comédie musicale » dans les graves à une technique lyrique certaine. Le troisième larron était accordéoniste : Pierre Cussac tenait solidement la partition d’orchestre entre ses mains, et devenait ponctuellement un personnage participant activement aux effets comiques, par exemple avec les reprises de cadences interminables de Cruchinet béat ou les motifs parodiques du Faust de Gounod.

L’opérette de Lecocq met en scène la domination d’une cavalière-acrobate qui profite d’un valet godelureau pour se venger de son maître qui l’avait autrefois insultée. Loin de toute position victimaire, elle incarne un personnage féminin revanchard, mais qui punit finalement le serviteur plutôt que le maître. Bien qu’amusante, cette pièce souffre davantage du passage des années, la caricature du hongrois relevant d’un folklore légèrement tisonnier. L’œuvre de Barbier offre en revanche une grinçante acuité contemporaine sur la question de la diffusion des artistes : Faust et Marguerite sont les personnages parodiques de l’opéra de Gounod, qui chantent à Fouilly-les-Mouches ; là-bas le public les délaisse, fatigué d’être servi par des versions économes des grandes œuvres jouées à Paris.

Cette pièce ironique trouvait ainsi une pertinence réelle à être jouée dans une Scène nationale, dont la mission est aussi de diffuser du lyrique malgré des coûts – et des goûts reconnaissons-le aussi – pouvant s’avérer discriminatoires. La Ferme du Buisson, qui a l’avantage d’être aussi un cinéma, propose notamment tout au long de sa saison des diffusions d’opéras filmés. Toutefois, à l’image de l’opérette, le public fut, d’apparence du moins, également une caricature dans l’âge. Mais à l’heure de l’émergence de l’expression « Ok boomer », comment ne pas se réjouir aussi que des jeunes musiciens arrivent à égayer avec talent leurs aînés ?   

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Charles Lecoq (1832-1918), Sauvons la caisse

Fréderic Barbier (1829-1889), Faust et Marguerite

Détails

Mise en scène, décors et costumes
Lola Kirchner

Fille de l’air/Marguerite
Lara Neumann, soprano

Cruchinet/Faust
Flannan Obé, ténor

Pierre Cussac, accordéon et arrangements

Noisiel, Ferme du Buisson, mardi 10 mars 2020, 20h45

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle