Forum Opéra

Roberto Devereux — Zurich

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
13 juillet 2014
Gruberova, toujours royale

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Tragédie lyrique en 3 actes

Livret de Salvatore Cammarano

Créé le 29 octobre 1837 au Teatro San Carlo de Naples

Détails

Mise en scène
Giancarlo del Monaco
Décors et costumes
Mark Väisänen
Costumes
Marie-Luise Walek
Éclairages
Jurgen Hoffmann

Elisabeth Ière
Edita Gruberova
Roberto Devereux
Pavol Breslik
Sara
Veronica Simeoni
Le duc de Nottingham
Alexey Markov
Lord Cecil
Dmitry Ivanchey
Sir Gualtiero Raleigh
Dimitri Pkhaladze
Un Page
Uwe Kosser
Un familier de Nottingham
Arjen Veenhuizen

Orchestre Philarmonia de Zürich
Chœurs de l’Opéra de Zürich
Direction musicale
Andriy Yurkevych

Opéra de Zürich, dimanche 13 juillet 2014, 20 h

La Fanciulla del West à 14 h dans une production exceptionnelle, Roberto Devereux à 20 h dans une production non moins éblouissante, est-il en Europe une autre maison d’opéra capable d’afficher le dernier jour de la saison deux œuvres aussi difficiles avec d’aussi prestigieuses vedettes internationales ?

Edita Gruberova est une habituée du rôle d’Élisabeth Ière (voir le compte rendu par Clément Taillia des représentations à Vienne en 2012). Elle s’est prise de passion pour cette femme prisonnière du pouvoir, en même temps qu’elle a emprunté à ses consœurs du cinéma et de la télévision (Flora Robson en 1937, Bette Davis en 1939, Cate Blanchett en 1998 ou Helen Mirren en 2006) une vision un peu caricaturale du personnage. Mais quelle stature scénique ! Alors que d’aucuns critiquent volontiers son jeu un peu stéréotypé, on ne peut ce soir qu’être subjugué par le personnage de souveraine vieillissante arpentant la scène en claudiquant en tous sens, qui lui va comme un gant. Majestueuse sur le trône, de plus en plus aux abois au fur et à mesure du déroulement de l’action, elle nous mène à un fantastique air final où, au centre d’un immense cadre ouvragé, elle arrache sa perruque rousse, et se retrouve en vieille femme aux cheveux blancs ébouriffés. Face à son échec, elle renonce donc au pouvoir, et également à la vie : la « femme sans homme » est ainsi contrainte de choisir un Stuart pour lui succéder.


© Photo Opéra de Zürich

Vocalement, la démonstration est également toujours aussi étonnante. Se jouant par habitude de son manque de graves, elle compense astucieusement et met tout son savoir faire dans des aigus et des vocalises confondants de justesse et de précision. Plus encore, elle habite tellement le personnage que la moindre inflexion de la voix est là pour en augmenter la présence scénique. Musicalité, nuances, puissance dramatique, chacune des interventions d’Edita Gruberova est un véritable coup de poing asséné à tous les spectateurs. Comment, après une telle démonstration, s’étonner de voir des rappels sans fin accompagner une standing ovation de toute la salle : un véritable phénomène assez courant autrefois, mais dont on a aujourd’hui singulièrement perdu l’habitude.

Le beau décor de Mark Väisänen évoque à la fois l’enfermement de la cour, de la prison, et celui, tout aussi artificiel, du théâtre. Les chœurs, habillés en spectateurs de l’époque de la création, sont figés dans de petites loges suspendues tout autour de la scène, et assistent placidement à la représentation ; ils ne s’animent que pour jeter des fleurs à la diva/reine du moment à la fin de son premier air. Une haute structure métallisée les cache par moments. La mise en scène de Giancarlo del Monaco est limpide, avec une bonne utilisation de l’espace scénique et une bonne direction d’acteurs. Il s’agit donc d’une représentation classique, sans grande invention mais solide, qui laisse la part belle aux interprètes en costumes de l’époque élisabéthaine .

Le reste de la distribution est particulièrement solide. Pavol Breslik est un Roberto Devereux juvénile et convaincant, à la voix claire et harmonieuse. Actuellement attaché à la troupe de l’Opéra de Zürich, il ne tardera pas à voler de ses propres ailes : un nom à retenir et à suivre avec attention dans un proche futur. La Sara de Veronica Simeoni est tout aussi attachante. L’actrice a beaucoup de charme, et sa prestation vocale est sans faille. Enfin, le duc de Nottingham d’Alexey Markov a une présence scénique d’une grande efficacité, et assure avec brio vocal le « méchant » de l’histoire. La direction nerveuse et précise d’Andriy Yurkevych confirme les qualités de ce grand chef particulièrement à l’aise dans le domaine lyrique. Une bien belle représentation, de celles qui restent gravées dans les mémoires.

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Tragédie lyrique en 3 actes

Livret de Salvatore Cammarano

Créé le 29 octobre 1837 au Teatro San Carlo de Naples

Détails

Mise en scène
Giancarlo del Monaco
Décors et costumes
Mark Väisänen
Costumes
Marie-Luise Walek
Éclairages
Jurgen Hoffmann

Elisabeth Ière
Edita Gruberova
Roberto Devereux
Pavol Breslik
Sara
Veronica Simeoni
Le duc de Nottingham
Alexey Markov
Lord Cecil
Dmitry Ivanchey
Sir Gualtiero Raleigh
Dimitri Pkhaladze
Un Page
Uwe Kosser
Un familier de Nottingham
Arjen Veenhuizen

Orchestre Philarmonia de Zürich
Chœurs de l’Opéra de Zürich
Direction musicale
Andriy Yurkevych

Opéra de Zürich, dimanche 13 juillet 2014, 20 h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle