Forum Opéra

Récital Julie Fuchs — Versailles

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
3 juillet 2019
Les défis relevés de Julie Fuchs

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Gioacchino Rossini (1792-1868)
La Gazza ladra, Ouverture

Vincenzo Fioravanti (1799-1877)
I Zingari, « Io son la zingara »

Gioacchino Rossini (1792-1868)
La Cenerentola, Il Temporale

La Cenerentola, « Sventurata mi credea »

Il Barbiere di Siviglia, Il Temporale

Gaetano Donizetti (1797-1848)
La Fille du régiment, « Il faut partir »

Pietro Raimondi (1786-1853)
L’Orfana russa, « Amor cagion possente »

Gioacchino Rossini (1792-1868)
Il Barbiere di Siviglia, Ouverture

Hector Berlioz (1803-1869)
Zaïde

Francisco Barbieri (1823-1894)
Mis dos mujeres, « Por qué se oprime el alma »

Gioacchino Rossini (1792-1868)
Valse lente (extrait des Péchés de vieillesse)

Le Comte Ory, « En proie à la tristesse »

Julie Fuchs, soprano

Orchestre National d’Ile-de-France

Paolo Arrivabeni, direction musicale

Versailles, Opéra Royal, le mercredi 3 juillet 2019, 20h

Rendre festif un programme consacré aux orphelines : voilà bien un défi pour Julie Fuchs ! Elle avait crânement relevé le gant avec son album Mademoiselle paru chez Deutsche Grammophon l’hiver dernier. Retrouvant sur scène ses partenaires du disque, les musiciens de l’Orchestre National d’Ile-de-France, mais sans Enrique Mazzola au pupitre, remplacé par Paolo Arrivabeni, elle y donne encore un surplus de vie à ces portraits de femmes dont elle saisit d’un geste les contours et les aspérités.

De Bizet à Verdi en passant par Offenbach, les vocalises à l’espagnole ont souvent excité l’imagination de compositeurs férus de couleur locale et d’effets de surprise. L’extrait de Gli Zingari du compositeur d’opéra-bouffe napolitain Vincenzo Fioravanti permet à Julie Fuchs de dispenser des éclats de voix savamment calculés – et d’esquisser quelques pas de danse. La légèreté reste de mise avec « Sventurata mi credea », air de Clorinda souvent coupé du dernier acte de la Cenerentola rossinienne et dans lequel on perçoit bien que la protagoniste, sommée de présenter des excuses à Angelina, ne s’appesantit pas excessivement sur les tracas que lui cause une telle extrémité, préférant imaginer tous les avantages qu’elle tirera de son futur hypothétique mariage. « Il faut partir » voile, forcément, l’atmosphère insouciante de ce début de récital, d’autant plus que Julie Fuchs donne à sa Marie une pulpe, une chair, une densité vocale assez peu entendues dans ces pages généralement dévolues à des sopranos légers. Car si Julie Fuchs s’inscrit bien dans cette famille vocale, la rondeur et les moirures pourpres du timbre lui autorisent des nuances bienvenues, que des instruments plus limités ne peuvent se permettre.

C’est ce sens des nuances qui donne de la saveur à « Amor cagion possente », douce complainte issue de l’Orfana russa de Pietro Raimondi qui, interprétée avec moins d’inventivité, sans les déambulations de Julie Fuchs au balcon de l’Opéra Royal, semblerait bien terne. Plus caractérisée, plus caractérielle, la « Zaïde » de Berlioz s’impose avec un abattage rageur, et ouvre le chemin au seul air vraiment ibérique de ce programme si hispanisant, « Por que se oprime el alma » extrait de Mis dos mujeres de Francisco Barbieri. Méconnue des mélomanes français (y compris de votre serviteur, soyons lucide), la zarzuela gagnerait à être plus souvent jouée, surtout de cette manière : la longue introduction orchestrale, avec solo de violoncelle obligé, mérite l’écoute à elle seule, et permet enfin d’apprécier l’Orchestre National d’Ile-de-France dans sa meilleure forme, après des extraits rossiniens plus hésitants (La gazza ladra) voire prosaïques (les Temporale du Barbier de Séville et de La Cenerentola sont de biens sages petites brises), malgré l’énergie et la précision de Paolo Arrivabeni. En fermeture officielle de programme, « En proie à la tristesse », pris à un train d’enfer, sème bien, quant à lui, le vent de folie apportant ses tonnerres d’applaudissements et son flot de bis : attendu mais idéalement théâtralisé, « Una voce poco fa » cède la place à une étonnante berceuse islandaise. A cappella dans le noir, accompagnée par le chœur à bouche fermée des musiciens… Déboutonner gentiment les conventions et les rites du récital vocal, un autre défi à la hauteur de Julie Fuchs !

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Gioacchino Rossini (1792-1868)
La Gazza ladra, Ouverture

Vincenzo Fioravanti (1799-1877)
I Zingari, « Io son la zingara »

Gioacchino Rossini (1792-1868)
La Cenerentola, Il Temporale

La Cenerentola, « Sventurata mi credea »

Il Barbiere di Siviglia, Il Temporale

Gaetano Donizetti (1797-1848)
La Fille du régiment, « Il faut partir »

Pietro Raimondi (1786-1853)
L’Orfana russa, « Amor cagion possente »

Gioacchino Rossini (1792-1868)
Il Barbiere di Siviglia, Ouverture

Hector Berlioz (1803-1869)
Zaïde

Francisco Barbieri (1823-1894)
Mis dos mujeres, « Por qué se oprime el alma »

Gioacchino Rossini (1792-1868)
Valse lente (extrait des Péchés de vieillesse)

Le Comte Ory, « En proie à la tristesse »

Julie Fuchs, soprano

Orchestre National d’Ile-de-France

Paolo Arrivabeni, direction musicale

Versailles, Opéra Royal, le mercredi 3 juillet 2019, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle