Forum Opéra

Récital Bernarda Fink – Musée d’Orsay — Paris

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
6 juin 2019
Un chant européen

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Schubert (1797-1828)
Auf dem See, D 543
Strophe aus « Die Götter Griechenlands », D 677
An die Nachtigall, D 196
Auf der Riesenkoppe, D 611

Hugo Wolf (1860-1903)
Extraits du Spanisches Liederbuch et de l’Italienisches Liederbuch

Antonín Dvořák (1841-1904)
V národnim tónu, op. 73, B 146

Joaquín Rodrigo (1901-1999)
Por mayo
Pastorcito santo
Coplillas de Belén
Adela

Alberto Ginastera (1916-1983)
Cinco canciones populares argentinas, op. 10

Bernarda Fink, mezzo-soprano

Roger Vignoles, piano

Paris, Auditorium du Musée d’Orsay, le jeudi 6 juin, 20h

Au fil des ans, le Musée d’Orsay et son petit auditorium sont devenus l’étape parisienne la plus familière pour Bernarda Fink. L’intimité des lieux sied autant à un art tout en sobriété qu’à une voix accusant désormais une certaine fatigue et quelques blancheurs : les pièces de Schubert données en ouverture de programme au lieu de l’Arianna a Naxos de Haydn initialement prévue ménagent d’ailleurs un début en douceur, où l’instrument peut se chauffer sans s’éprouver. « Auf dem See », au contact de cet instrument mûri, ne nous plonge certes pas dans les affres d’un romantisme échevelé, pas plus qu’il ne faudra chercher, dans « Auf der Riesenkoppe », quelque illustration sonore du Voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich. Ce Schubert qui tient la main à Mozart plus fermement qu’il n’ouvre la porte à Schumann s’épanouit dans « An die Nachtigall », superbe pièce de jeunesse qui rayonne ici dans tout l’éclat de son classicisme crépusculaire.

On aurait pu attendre un contraste total avec les pièces de Wolf programmées juste après ; c’est pourtant le mot « classicisme » qui, une fois de plus, s’impose quand il s’agit de décrire les plaintes énamourées de « Wunden trägst du » ou l’éveil sensuel de « Bedeckt mich mit Blumen », interprétés ici avec une économie de moyens sachant éviter toute tiédeur, quand elle révèle avec tellement d’évidence les trésors d’harmonie déployés par cette écriture incomparable. Si la souplesse de la voix est mise à l’épreuve dans les lignes heurtées « Die Ihr schwebet um diesen Palmen », les miniatures extraites de l’Italienisches Liederbuch dévoilent tout sans rien montrer, portées par un sens des mots comme celui-là, qui n’a rien besoin d’appuyer, pas même les effets comiques de « Mein Liebster hat zu Tische mich geladen ». Au piano, Roger Vignoles s’amuse en singeant les arpèges boiteux d’un piètre violoniste, mais qu’on ne s’y trompe : ce pianiste anticipe et épouse la moindre inflexion de la voix, seconde d’instinct chaque moirure du timbre, confirme en somme que les grands accompagnateurs sont inestimables.

Cet art de Bernarda Fink, celui de la sobriété et de l’universalité des œuvres, qui les embarque toutes dans une même esthétique faite de probité rigoureuse, ne risquait-t-il pas d’aplanir les pièces plus typiques prévues en deuxième partie ? Dvorak, Rodrigo et Ginestra, chantés ainsi, pourraient certes ressembler à de lointains cousins, unis par ce mélange de latinité et d’esprit germanique mâtiné d’influences slaves qui est peut-être l’incarnation d’un certain style européen. L’art, si maîtrisé, le goût, tellement exquis, restent incomparables : on guettera la prochaine étape parisienne !

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Schubert (1797-1828)
Auf dem See, D 543
Strophe aus « Die Götter Griechenlands », D 677
An die Nachtigall, D 196
Auf der Riesenkoppe, D 611

Hugo Wolf (1860-1903)
Extraits du Spanisches Liederbuch et de l’Italienisches Liederbuch

Antonín Dvořák (1841-1904)
V národnim tónu, op. 73, B 146

Joaquín Rodrigo (1901-1999)
Por mayo
Pastorcito santo
Coplillas de Belén
Adela

Alberto Ginastera (1916-1983)
Cinco canciones populares argentinas, op. 10

Bernarda Fink, mezzo-soprano

Roger Vignoles, piano

Paris, Auditorium du Musée d’Orsay, le jeudi 6 juin, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle