Le dernier concert de la saison de l’Instant lyrique, donné Salle Gaveau, nous promettait quelque chose d’extraordinaire : connaître la vérité en amour ! « Tell me the truth of love » – car le titre était en anglais.
Vous voyez l’importance du sujet !
C’est Adèle Charvet qui prit les choses en mains.
Notre belle jeune mezzo nationale, titulaire d’une Victoire de la musique, possède une voix aux graves magnifiques, aux contours colorés, au phrasé musical, au timbre fruité. Ses aigus sont moins affirmés. Elle donne à son chant du caractère, de l’intensité, de la malice.
Le programme de la soirée était franco-anglo-américain. Le résultat fut inégal. Avec un tel sujet, on aurait imaginé une succession d’airs ruisselant de sentiments, de rythmes déhanchés, d’harmonies sensuelles, de mélodies fleuries, bref des musiques qui vous prennent par la main ou vous chavirent le cœur. Ce n’est pas cela qu’on ressentit en entendant certains airs de Britten, Bolcom, ou Heggie. Ces airs-là passèrent de manière indifférente, sans que le public vibre vraiment.
D’autres, au contraire, soulevèrent les bravos. Sans être chauvin, parmi ceux-ci se trouvaient les airs français. Des frissons amoureux passèrent au long de « Je te veux » de Satie ou les « Chemins de l’amour » de Poulenc (donnés en bis). Réputation jamais démentie des french lovers !
Antoine Palloc était au piano. Cet accompagnateur ne ménage ni sa virtuosité, ni ses effets, donne du caractère à sa musique et participe intensément à l’action.
Alors, « do you tell me the truth of love » ? That is the question !