Forum Opéra

Récital — Paris

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
18 mars 2011
Printemps des poètes

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Concert dans le cadre du Festival 2011 des « Voix du printemps »
Thierry Escaich (né en 1964)
Visions nocturne

Johannes Brahms (1833-1897)
Zwei Gesänge op. 91 pour voix, alto et piano

Robert Schumann (1810-1856)
Quatuor avec piano en mi bémol majeur
Karine Deshayes, mezzo
Carole Petitdemange, Olivia Hugues (violon)
Arnaud Thorette (alto)
Joëlle Martinez (violoncello)
François Lemoine (clarinette)
Julien Gernay (piano)
Johan Farjot (direction, piano)
Paris, Réfectoire des Cordeliers de la Sorbonne, le 18 mars

Le deuxième concert du Festival 2011 des « Voix du Printemps » avait de faux airs de Victoires de la Musique Classique. Outre Thierry Escaich, compositeur central de cette nouvelle édition, il mettait en effet à l’honneur une autre récente primée, Karine Deshayes, que l’on se réjouissait d’entendre dans un répertoire quelque peu inhabituel par rapport à ce qu’elle chante régulièrement sur les planches de l’Opéra National de Paris.

Programmée initialement dans les seuls Zwei Gesänge de Brahms, la mezzo française s’emploie également à remplacer une collègue dans les Visions Nocturnes de Thierry Escaich données en ouverture de programme. Créée à Lille en 2004, cette œuvre d’une douzaine de minutes, composée sur une compilation d’extraits de plusieurs œuvres poétiques (on y retrouve Cendrars, Huysmans, Claudel entre autres) fait entendre la voix sous toutes ces formes : chantée, en recto tono lancinants au début, plus loin de façon beaucoup plus lyrique, parlée, parfois criée. Le chant épouse chaque inflexion du texte pour rendre le plus saisissant possible le spectacle de Jésus sur la croix –et pour rendre chaque mot réellement intelligible. L’accompagnement n’est pas moins varié, qui consiste en une formation originale (un quintette, plus une clarinette), multipliant là aussi, par la diversité des jeux, les modes d’expression.

C’est peut-être la relative singularité de la composition de l’accompagnement qui rapproche le plus ces Visions Nocturnes et les Zwei Gesänge de Brahms. Composées sur deux décennies, publiées juste après la 3e Symphonie (qui porte le numéro d’opus précédent, c’est-à-dire le 90), ces deux mélodies enveloppent la voix non seulement par le piano, mais aussi par l’alto. Johan Farjot et Arnaud Thorette, non content d’être les maîtres d’œuvre du Festival, sont également des accompagnateurs attentifs et passionnés. Karine Deshayes, dans le Lied, déploie une voix chaleureuse et rayonnante portée par une diction précise et un style sensible. Son art, dénué comme on le sait de toute ostentation, même dans des répertoires et dans des styles où certaines de ses consœurs peuvent avoir tendance à extrapoler et à vocaliser ad nauseam, semble fait pour la mélodie : dans cette quintessence de chant concentré, la musique est tout naturellement portée par le simple soin apportée aux mots, par la délicatesse des nuances, par les couloirs moirées du timbre.

Le Quatuor avec piano en mi bémol majeur de Schumann, qui concluait le concert, a quant à lui confirmé l’excellence des instrumentistes déjà éprouvée avec brio par les exigences des deux œuvres précédentes. Dès l’imposant mouvement initial, Carole Petitdemange, Joëlle Martinez, et les altiste et pianiste des Zwei Gesänge, Arnaud Thorette et Johan Farjot, enveloppent le Réfectoire des Cordeliers de sonorités généreuses, fermement amples, mais pas imperméables pour autant aux nuances et à la sensibilité, à chaque instant prégnantes. Une conclusion idéale pour un concert qui, en variant au maximum les styles et les époques, ne tombe jamais dans le didactique ou dans l’explication de textes : de Thierry Escaich à Robert Schumann en passant par Johannes Brahms, l’émotion, la poésie et le simple plaisir musical n’étaient jamais bien loin.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Concert dans le cadre du Festival 2011 des « Voix du printemps »
Thierry Escaich (né en 1964)
Visions nocturne

Johannes Brahms (1833-1897)
Zwei Gesänge op. 91 pour voix, alto et piano

Robert Schumann (1810-1856)
Quatuor avec piano en mi bémol majeur
Karine Deshayes, mezzo
Carole Petitdemange, Olivia Hugues (violon)
Arnaud Thorette (alto)
Joëlle Martinez (violoncello)
François Lemoine (clarinette)
Julien Gernay (piano)
Johan Farjot (direction, piano)
Paris, Réfectoire des Cordeliers de la Sorbonne, le 18 mars

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle