Forum Opéra

Mefistofele — New York

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
19 novembre 2018
L’habit ne fait pas le diable

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Opéra en un prologue, quatre actes et un épilogue

Composé par Arrigo Boito

Livret du compositeur d’après Johann Wolfgang von Goethe

Création à Milan, Teatro alla Scala, le 5 mars 1868

Version révisée : Bologne, Teatro Comunale, 4 octobre 1875

Version définitive : Milan, Teatro alla Scala, 25 mai 1881

Coproduction du Grand Théâtre de Genève, San Francisco Opera et Metropolitan Opera

Détails

Mise en scène

Robert Carsen

Décors et Costumes

Michael Levine

Lumières

Duane Schuler

Chorégraphie

Alphonse Poulin

Reprise

Paula Suozzi

Mefistofele

Christian Van Horn

Faust

Michael Fabiano

Margherita

Angela Meade

Elena

Jennifer Check

Wagner

Raùl Melo

Marta

Theodora Hanslowe

Pantalis

Samantha Hankey

Nereo

Eduardo Valdes

Choeur du Metropolitan Opera

Direction

Donald Palumbo

Orchestre du Metropolitan Orchestra

Direction musicale

Joseph Colaneri

New York, Metropolitan Opera, lundi 19 novembre, 19h30

Après vingt ans d’absence, l’unique opéra d’Arrigo Boito inscrit au répertoire revient au Metropolitan Opera dans la mise en scène de Robert Carsen. Régulièrement reprise outre-Atlantique depuis sa création en 1988, la production a déjà fait l’objet de deux captations à San Francisco, en 1989 avec Samuel Ramey dans le rôle-titre et en 2013 avec Ildar Adbrazakov. Les tableaux spectaculaires et l’effervescence qui règne sur scène justifient aisément la longévité de cette production.

Carsen surmonte brillamment les difficultés posées par l’argument, véritable succession de tableaux aux rythmes et atmosphères particulièrement distincts et en donne une lecture proche du Doctor Faustus de Christopher Marlowe créé en 1592 : on retrouve toute la dimension burlesque du mythe de Faust, qui mêle le sublime et le grotesque, le bachique et l’apollonien. Ne pas prendre trop au sérieux l’histoire et la considérer comme un divertissement présenté par un Mefistofele plus Maître Loyal que démon s’avère un pari gagnant.


Michael Fabiano (Faust) et Christian Van Horn (Mefistofele) © Karen Almond / Met Opera

Le prologue et l’épilogue montrent un théâtre rococo dans lequel une mystique assemblée vient assister à la représentation. Les mouvements simples des chœurs parviennent à catalyser l’intensité de ces épisodes proches de l’oratorio. Plus tard, Carsen rivalise d’inventivité lors de la procession de Pâques du premier acte qui devient un carnaval de débauche. La dynamique retombe rapidement au deuxième acte, qui tourne à vide malgré la présence d’un disque recouvert de gazon artificiel sur lequel viennent gambader les protagonistes. Au lieu des costumes orientaux des danseurs, on aurait apprécié une allusion au fait que cette Hélène n’est qu’un démon travesti avec qui Faust se vautre dans la luxure.

Récemment récompensé du prix Richard Tucker, le baryton-basse Christian Van Horn a la lourde charge de porter de bout en bout l’opéra. Si la projection est exemplaire, il lui manque une vraie identité de basse, une noirceur du timbre essentielle au rôle. Et malgré sa taille imposante, qui pouvait laisser présager une présence scénique naturelle, l’Américain ne semble jamais trouver sa place dans l’immensité de la scène; il peine à s’affirmer dans son personnage comme en témoigne un « Sono lo spirto che nega » trop sage. Face à lui Michael Fabiano démontre une belle maîtrise dans l’ensemble et campe un Faust viril. Le ténor a toutefois tendance à forcer le trait dans les passages dramatiques, ce qui nuit gravement à un timbre qui manque déjà de séduction, d’où un « Sul passo all’estremo » insuffisamment intériorisé.

Régulièrement engagée par le Met dans des rôles belcantistes, Angela Meade se heurte aux difficultés du rôle de Margherita, court certes, mais qui nécessite une maîtrise technique absolue et une expressivité presque vériste. Son grand air « L’altra Notte in fondo al mare » s’avère décevant du fait d’un vibrato très présent, un timbre gris et des aigus souvent aléatoires. L’émission laisse à désirer, on passe d’un grave inaudible à un aigu stratosphérique. La soprano américaine se rattrape dans un « Spunta l’aurora pallida » aux lignes plus affirmées, et gagne en intensité pour terminer avec une magnifique reprise du « Ave signore » à la fin du troisième acte. Déception aussi pour l’Elena de Jennifer Check. Le peu qu’on entend est poussif et sans style, en dépit du soutien gracieux de la Pantalis de Samantha Hankey.

Prenant la suite de Carlo Rizzi, Joseph Colaneri dirige magistralement l’orchestre du Met. Le chef sait mettre en valeur la dimension épique des grands ensembles mais manque souvent d’urgence dans les récitatifs. Ce sont les chœurs de Donald Palumbo qui portent réellement la représentation à son meilleur niveau et laissent une prestation mémorable d’intensité.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en un prologue, quatre actes et un épilogue

Composé par Arrigo Boito

Livret du compositeur d’après Johann Wolfgang von Goethe

Création à Milan, Teatro alla Scala, le 5 mars 1868

Version révisée : Bologne, Teatro Comunale, 4 octobre 1875

Version définitive : Milan, Teatro alla Scala, 25 mai 1881

Coproduction du Grand Théâtre de Genève, San Francisco Opera et Metropolitan Opera

Détails

Mise en scène

Robert Carsen

Décors et Costumes

Michael Levine

Lumières

Duane Schuler

Chorégraphie

Alphonse Poulin

Reprise

Paula Suozzi

Mefistofele

Christian Van Horn

Faust

Michael Fabiano

Margherita

Angela Meade

Elena

Jennifer Check

Wagner

Raùl Melo

Marta

Theodora Hanslowe

Pantalis

Samantha Hankey

Nereo

Eduardo Valdes

Choeur du Metropolitan Opera

Direction

Donald Palumbo

Orchestre du Metropolitan Orchestra

Direction musicale

Joseph Colaneri

New York, Metropolitan Opera, lundi 19 novembre, 19h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle