Forum Opéra

Les Pêcheurs de perles — New York

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
20 novembre 2018
Bizet façon bel canto

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes

Composé par Georges Bizet

Livret d’Eugène Cormon et Michel Carré

Création à Paris au Théâtre lyrique le 30 septembre 1863

Détails

Mise en scène

Penny Woolcock

Décors

Dick Bird

Costumes

Kevin Pollard

Lumières

Jen Schriever

Reprise

Stephen Pickover

Zurga

Mariusz Kwiecień

Alexander Birch Elliott

Nadir

Javier Camarena

Leila

Pretty Yende

Nourabad

Nicolas Testé

The Metropolitan Orchestra and Chorus

Direction

Emmanuel Villaume

New York, Metropolitan Opera, le 20 novembre 2018 à 20h

Souvent critiqué pour son livret un peu bateau, Les Pêcheurs de perles connaît depuis quelques années un retour en grâce spectaculaire. En témoignent la multiplication de nouvelles productions et un excellent enregistrement en 2017 qui met à l’honneur la nouvelle génération de chanteurs français. Rarement présenté à New York, l’opéra de Bizet avait déjà été monté au Met en 2016 dans la mise en scène de Penny Woolcock, inaugurée en 2010 à l’English National Opera. La transposition dans un Sri Lanka moderne où mondialisation se mêle aux traditions permet d’éviter intelligemment l’écueil orientaliste.


Pretty Yende (Leila) Mariusz Kwiecien (Zurga) et Javier Camarena (Nadir) © Marty Sohl / Metropolitan Opera

La metteuse en scène britannique revient à ce qui constitue l’essence-même de l’intrigue, c’est-à-dire la mer et offre d’éclairantes clés de lecture. La présence de Leila est le fragile maillon sur lequel repose l’équilibre du village. La rupture des vœux de la prêtresse entraîne logiquement le chaos et le déluge. En faisant de Zurga le parrain de la mafia locale, on comprend mieux pourquoi ce dernier est unanimement désigné chef par les villageois. Les costumes chatoyants et les éclairages subtils forment de somptueux tableaux qui rendent le spectacle très attrayant.

A défaut de francophones, le Metropolitan Opera reprend l’intégralité de la distribution des Puritains de Bellini, donné en octobre au Liceu de Barcelone. Le duo formé par Javier Camarena et Pretty Yende fait merveille dans une interprétation assurément belcantiste de l’œuvre. Le timbre brillant du ténor mexicain est à l’opposé des Alain Vanzo, Henry Legay ou Cyrille Dubois, aux voix pâles et aux aigus proches du falsetto. Javier Camarena délaisse le côté fleur bleue pour incarner un Nadir solaire, qui impressionne par la pureté des lignes et la tendresse de son chant. Le ténor est cependant mis à mal par les piannissimi de « Je crois entendre encore », difficiles à soutenir sans considérablement alléger la voix. Le timbre argenté, presque lunaire de Pretty Yende convient  au rôle de la prêtresse de Brahma. Drapée dans un sari flamboyant, la soprano sud-africaine irradie tout au long de la représentation. De son premier « Je le veux » éthéré et délicat, à ses supplications bouleversantes, Pretty Yende s’approprie complètement le rôle. On aimerait entendre encore et encore cette voix tendre aux vocalises envoûtantes.

Le Zurga de Mariusz Kwiecień est en petite forme dès le début de la représentation. Le beau legato du baryton polonais ne cache pas un timbre voilé. Au terme d’un honorable « Au fond du temple saint », Kweicien se retire définitivement de la production, mettant fin aux spéculations sur son maintien. Son remplaçant, Alexander Birch Elliott, convainc dès le début de sa grande scène. La violence presque adolescente de son interprétation est catalysée par un timbre d’un noir intense. La prononciation reste perfectible mais est compensée par un engagement scénique total. L’Américain faisait ses débuts au Metropolitan Opera et assurera le reste des représentations. Seul francophone de la distribution, Nicolas Testé dispose de l’autorité nécessaire au rôle du grand prêtre, même si son Nourabad aurait pu se faire encore plus terrifiant.

Emmanuel Villaume dirige avec générosité l’orchestre du Metropolitan Oprea et exploite totalement la luxuriante palette de couleurs de la partition. Le tempo est cependant trop uniforme et trop rapide dans les moments tendres. Si l’on entend la houle gronder dans « O nuit d’épouvante », on aurait voulu goûter un peu plus longtemps ces moments où le temps suspend son vol l’instant d’une note.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes

Composé par Georges Bizet

Livret d’Eugène Cormon et Michel Carré

Création à Paris au Théâtre lyrique le 30 septembre 1863

Détails

Mise en scène

Penny Woolcock

Décors

Dick Bird

Costumes

Kevin Pollard

Lumières

Jen Schriever

Reprise

Stephen Pickover

Zurga

Mariusz Kwiecień

Alexander Birch Elliott

Nadir

Javier Camarena

Leila

Pretty Yende

Nourabad

Nicolas Testé

The Metropolitan Orchestra and Chorus

Direction

Emmanuel Villaume

New York, Metropolitan Opera, le 20 novembre 2018 à 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle