Forum Opéra

Le Coq d'or — Nancy

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
14 mars 2017
Qui veut se faire astrologuer ?

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes, un prologue et un épilogue, livret de Vladimir Bielski d’après Pouchkine

Créé au Théâtre Solodovnikov le 7 octobre 1909

Détails

Mise en scène et costumes

Laurent Pelly

Décors

Barbara de Limburg

Lumières

Joël Adam

Chorégraphie

Lionel Hoche

Le tsar Dodon

Vladimir Samsonov

La Reine de Chemakha

Svetlana Moskalenko

L’Astrologue

Yaroslav Abaimov

Le Coq d’Or

Inna Jeskova

Le tsarévitch Gvidon

Roman Shulakov

Le tsarévitch Aphron

Jarosław Kitala

Le général Polkan

Mischa Schelomianski

Amelfa

Marina Pinchuk

Chœur de l’Opéra national de Lorraine

Direction : Merion Powell

Orchestre symphonique et lyrique de Nancy

Direction musicale

Rani Calderon

Opéra de Nancy, mardi 14 mars, 20h

Si Le Coq d’or est une fable, on serait bien en peine de dire quelle en est la morale. Et l’on n’y sera pas forcément aidé par la production de Laurent Pelly, présentée à Nancy après avoir été créée à Bruxelles sous chapiteau pendant les travaux de La Monnaie. L’Astrologue, présent aux deux bouts de l’œuvre dont il semble détenir la clef, est ici inquiétant à souhait, éclatant d’un rire maléfique à la toute fin, mais quel est son rôle ? Que pourrait bien signifier « astrologuer », si l’on nous permet ce néologisme inspiré par le « Chi vuol farsi astrologar ? » des gitanes du Turc en Italie ? Laurent Pelly a choisi de nous montrer un conte dont à peu près tous les personnages sont stupides ou méchants, mais c’est hélas un peu aux dépens de leur possible humanité. Son spectacle ne manque pas d’idées, mais peut-être d’une étincelle pour le transfigurer, et l’on reste extérieur à ce qui se déroule sur scène. Dans cette Russie mythique au sol de caillasse noire qui souille les vêtements des dirigeants et les visages du peuple, parmi ces boyards lourdauds et ces moujiks soumis, la reine de Chemakha fait figure d’extra-terrestre, avec sa tente en forme de structure constructiviste et son allure sortie d’un film de science-fiction comme le fameux Aelita de Protozanov (1924). Après le camaïeu de gris de Béatrice et Bénédict à Glyndebourne, Laurent Pelly traverse décidément une période noir et blanc en tant que costumier. Par son ouverture, le décor de Barbara de Limburg ne va pas sans poser quelques problèmes de projection du son, tout comme le choix de reléguer en coulisses la soprano qui chante les interventions du Coq, celui-ci étant interprété en scène par une danseuse.


© Opéra national de Lorraine

Sur le plan musical, la distribution nancéenne, entièrement venue d’Europe de l’est, n’inclut aucun des artistes réunis à Bruxelles (et le cast prévu à Madrid, troisième coproducteur du spectacle, sera encore bien différent). Vladimir Samsonov est un Dodon un peu monochrome : la voix est solide,  mais l’aigu très couvert, et l’on aurait aimé un tsar fainéant un peu plus expressif, comme pouvait l’être Boris Statsenko à Düsseldorf. Bien connu du public français, Mischa Schelomianski possède des moyens conséquents dont le rôle du général Polkan ne lui permet pas toujours de faire montre. Ces deux crétins que sont les fils du tsar trouvent en Roman Shulakof et Jarosław Kitala des interprètes qui jouent parfaitement le jeu. C’est malgré tout l’Astrologue de Yaroslav Abaimov qui produit la plus forte impression, par sa maîtrise du suraigu, en particulier au dernier acte, lorsqu’il exige du tsar la récompense promise, avec la même insistance que Salomé devant Hérode.

Parmi les dames, Marina Pinchuk est une Amelfa sonore, et Inna Jeskova un Coq un peu privé d’impact par sa relégation hors de la scène. La mise en scène fait de Svetlana Moskalenko une reine de Chemakha plus agressive que séductrice : après un air d’entrée où la voix ne paraît pas toujours suffisamment disciplinée pour se plier à la colorature, l’interprète canalise mieux son énergie, mais le personnage reste bien froid.

A la tête de l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy, Rani Calderon rejoint les options de la mise en scène : direction précise mais un peu sèche, malgré la réussite d’une ouverture pleine de mystère où les échos de Shéhérazade ou du chant hindou de Sadko surgissent des brumes du champ de bataille.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes, un prologue et un épilogue, livret de Vladimir Bielski d’après Pouchkine

Créé au Théâtre Solodovnikov le 7 octobre 1909

Détails

Mise en scène et costumes

Laurent Pelly

Décors

Barbara de Limburg

Lumières

Joël Adam

Chorégraphie

Lionel Hoche

Le tsar Dodon

Vladimir Samsonov

La Reine de Chemakha

Svetlana Moskalenko

L’Astrologue

Yaroslav Abaimov

Le Coq d’Or

Inna Jeskova

Le tsarévitch Gvidon

Roman Shulakov

Le tsarévitch Aphron

Jarosław Kitala

Le général Polkan

Mischa Schelomianski

Amelfa

Marina Pinchuk

Chœur de l’Opéra national de Lorraine

Direction : Merion Powell

Orchestre symphonique et lyrique de Nancy

Direction musicale

Rani Calderon

Opéra de Nancy, mardi 14 mars, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle