Forum Opéra

La fida ninfa — Baden-Baden

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
29 octobre 2015
Entre concert champêtre et tempête

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Dramma per musica en trois actes

Livret de Scipione Maffei

Créé le 6 janvier 1732, pour l’ouverture du Teatro Filarmonico de Vérone

Détails

Morasto/Osmino

Roberta Invernizzi

Licori

Maria Espada

Elpina

Franziska Gottwald

Osmino/Tirsi

Carlos Mena

Narete

Topi Lehtipuu

Oralto

Robin Adams

Giunone

Francesca Ascioti

Eolo

Ismael Arróniz

La Cetra Barockorchester Basel

Direction musicale

Andrea Marcon

Baden-Baden, Festspielhaus

Jeudi 29 octobre 2015, 19h

Il est bien courageux, pour un théâtre aussi grand que celui du Festspielhaus de Baden-Baden, de proposer un opéra aussi peu connu que cette Nymphe fidèle de Vivaldi, qui plus est en version de concert. On ne peut que s’en réjouir, au même titre que ceux qui avaient fait le déplacement, assez nombreux, tout de même, et enthousiastes, à en juger d’après les applaudissements. Compliquée à souhait, l’intrigue offre surtout la possibilité à chacun des six personnages de rivaliser de virtuosité, avec des airs où ils expriment tour à tour la passion ou le désespoir amoureux, la fureur ou la liesse. On comprend cependant très vite de quoi il retourne et il ne reste plus qu’à se laisser aller au plaisir des joutes vocales successives. Pour résumer, la Fida Ninfa met en présence deux frères enlevés enfants, séparés et qui ignorent tout l’un de l’autre. Il s’agit Osmino, qui répond à présent au nom de Morasto, et Tirsi, qu’on a rebaptisé Osmino, une homonymie à l’origine de tous les quiproquos à venir. En effet, la nymphe Licori avait juré fidélité à Osmino et le retrouve sur l’île de Naxos, où elle est, ainsi que sa sœur Elpina et son père Narete, captive du corsaire Oralto. Loyale à son serment, la nymphe croit devoir renoncer à celui qu’elle aime, et qui nourrit des sentiments similaires à son égard, Morasto. Pour pimenter le tout, Oralto et Tirsi sont eux aussi amoureux de Licori, au grand dam d’Elpina, mais grâce à l’intervention de Junon et la complicité d’Éole, tout va rentrer dans l’ordre, Morasto se révélant être Osmino.

Dans une belle cohésion, le plateau vocal excelle, notamment dans le superbe finale. Roberta Invernizzi irradie en Morasto, se joue des difficultés d’airs aux vocalises bien périlleuses et convainc tout particulièrement dans son lamento, ample, solennel et émouvant. Si l’émotion est au rendez-vous, on reste parfois sur son quant-à-soi, car la voix passe moins bien la rampe au fil de la soirée. Fatigue passagère ? Maria Espada force le respect et l’admiration en Licori, tant son interprétation est habitée et autoritaire. Dotée d’une belle palette de couleurs, le timbre est pur, la science du legato remarquable. Robin Adams est lui aussi très à l’aise en Oralto dont le baryton exalte la puissance et le caractère menaçant dans des pyrotechnies sonores et percutantes, nettes et propres. Franziska Gottwald minaude délicieusement dans le rôle de faire-valoir d’Elpina et tire fort habilement son épingle du jeu. Carlos Mena propose une vision tout en ambiguïté du personnage de Tirsi, jouant avec élégance de sa voix androgyne particulièrement caressante. Un peu moins brillant, Topi Lehtipuu déçoit en père berger plutôt fade et vocalement peu à l’aise. Enfin, si son intervention est brève, Francesca Ascioti ne manque pas de panache voire de glamour, tant dans l’apparence que dans l’émission, condensé virtuose et incandescent dont on aurait aimé profiter davantage. Quant à Ismael Arróniz, impeccable Éole, il déploie un bel échantillonnage de savoir-faire ou la fureur de la tempête le dispute à la délicatesse de la brise.

Dirigée avec enthousiasme et précision par Andrea Marcon dont on connaît la passion pour les œuvres rares et oubliées du répertoire baroque, La Cetra Barockorchester Basel séduit par une richesse de couleurs et une harmonie d’ensemble qui évoque la peinture vénitienne d’un Giorgione ou d’un Titien : frémissements, effets de moire, voile mordoré ou contrastes éclatants, l’oreille est à la fête et l’imaginaire se délecte. Plaisante, la soirée laisse pourtant quelque peu sur sa faim : une mise en scène aurait été la bienvenue, pour clarifier le propos et donner un équivalent visuel à tout ce foisonnement sonore…

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Dramma per musica en trois actes

Livret de Scipione Maffei

Créé le 6 janvier 1732, pour l’ouverture du Teatro Filarmonico de Vérone

Détails

Morasto/Osmino

Roberta Invernizzi

Licori

Maria Espada

Elpina

Franziska Gottwald

Osmino/Tirsi

Carlos Mena

Narete

Topi Lehtipuu

Oralto

Robin Adams

Giunone

Francesca Ascioti

Eolo

Ismael Arróniz

La Cetra Barockorchester Basel

Direction musicale

Andrea Marcon

Baden-Baden, Festspielhaus

Jeudi 29 octobre 2015, 19h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle