Forum Opéra

La Belle et la Bête — Paris (Philharmonie)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
15 février 2015
En faveur de la clarté

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra pour film, voix et ensemble

Film de Jean Cocteau

Détails

La Belle

Hai-Ting Chinn

Félicie, Adélaïde

Marie Mascari

La Bête, L’Officier du Port, Avenant, Ardent

Gregory Purnhagen

Le Père Ludovic

Peter Stewart

Philip Glass Ensemble

Direction, claviers

Michael Riesman

Paris, Philharmonie 2, dimanche 15 février, 18h

Interrogé à propos de son film-opéra La Belle et la Bête, présenté pour la première fois en Sicile en 1994, Philip Glass expliquait « je vais prendre La Belle et la Bête (ndlr : le long-métrage réalisé en 1946 par Jean Cocteau avec Josette Day et Jean Marais dans les rôles-titres), en éliminer la bande-son originale, composer une nouvel partition d’opéra, et la synchroniser avec le film ». Puis le compositeur racontait le travail de fourmi nécessaire à la réalisation du projet, du chronométrage précis de chaque mot à l’enregistrement de la partition pour qu’une fois terminée et juxtaposée à la pellicule, un décalage l’oblige à reprendre l’ensemble, de manière à synchroniser parfaitement les voix avec le mouvement des lèvres. En version de concert, à la Philharmonie 2 (ex Cité de La Musique), cette synchronisation idéale de l’image et du son s’avère mission impossible. L’écran est accroché en hauteur au-dessus de la scène, chanteurs et musiciens interprètent en direct une partition que Michael Riesman, le directeur musical historique de l’ouvrage, essaie tant bien que mal d’ajuster à la projection du film de Cocteau. Peine perdue ! Les mécanismes d’horlogerie ravéliens sont jeux d’enfants à côté de la précision exigée par l’exercice. Quelques répliques en place donnent furtivement l’idée du résultat recherché. La magie opère cependant, à condition de s’accrocher au sous-titrage, d’autant plus indispensable que le français des chanteurs n’est pas toujours parfait et que le débit du chant n’est pas celui de la parole.

A Paris déjà, dans la même salle il y a douze ans, Marie Mascari cumulait Félicie et Adélaide, Peter Stewart ajoutait Ludovic au Père, et Gregory Purnhagen chantait, en plus de la Bête, l’officier du port, Avenant et Ardent. Seule, Hai-Ting Chinn remplace Alexandra Montano dans le rôle de Belle mais la mezzo-soprano faisait partie de la reprise d’Einstein on the Beach en octobre 2013. Le langage de Philippe Glass lui est aussi familier. Si l’orchestre puise sa limpidité chez Debussy, c’est Haendel, de l’aveu même du compositeur, qui a servi de modèle à l’écriture vocale. La parenté saute moins aux oreilles. Surtout, les interprètes ne s’apprécient pas selon tous les critères habituellement utilisés lors d’une représentation d’opéra. Sonorisée, leur performance n’apparait pas tant physique que mentale. L’exactitude rythmique, plus présente chez certains que chez d’autres, l’articulation, la recherche de couleur selon le personnage interprété l’emportent sur la projection, le souci des nuances  et bien évidemment sur la virtuosité.

Dans un texte liminaire, projeté après le générique du film, Jean Cocteau invoquait le droit à la naïveté. Magnifiée par une récente restauration, débarrassée d’une bande-son inévitablement datée même si non dépourvue de charme, agrémentée d’une musique à l’enchantement obsessionnel, La Belle et la Bête dépasse les frontières du conte de fée pour toucher aux rivages de la poésie. « Je trouve que c’est le contrepoint ainsi créé entre les chanteurs et l’image qui est merveilleux », commente Glass. Si son langage s’accorde à celui de Cocteau, c’est qu’il repose sur une même volonté de lisibilité. N’a-t-on pas assez reproché à l’un comme à l’autre d’être trop simples, voire simplistes. L’accessibilité n’était pas une vertu pour un XXe siècle obscurantiste à force d’abstraction. Le XXIe tolérera-t-il davantage de clarté ? Les applaudissements nourris à la fin du concert le laissent espérer.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra pour film, voix et ensemble

Film de Jean Cocteau

Détails

La Belle

Hai-Ting Chinn

Félicie, Adélaïde

Marie Mascari

La Bête, L’Officier du Port, Avenant, Ardent

Gregory Purnhagen

Le Père Ludovic

Peter Stewart

Philip Glass Ensemble

Direction, claviers

Michael Riesman

Paris, Philharmonie 2, dimanche 15 février, 18h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle