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Japon enchantant — Paris

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Spectacle
14 mai 2019
La colombe s’est envolée

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Philippe Bellenot

Ouverture – mélodrame (Naristé)

Charles Lecocq

Chanson de Ka-o-lin (Fleur-de-Thé)

Pauline Viardot

« La Japonaise »

Aristide Hignard

« Sérénade japonaise »

Carol-Bérard

Haï-Kaï

Antoine Mariotte

« Geisha » (Kakemono)

Charlotte Perrey

« Parfum des pruniers », « Chaque perle » (Eaux d’issa)

Sons d’Issa

Claude Debussy

« Cloches à travers les feuilles » (Images, 2e série)

Claude Delvincourt

« Le saule léger », « Lever de lune », « Les érables rouges » (Ce monde de rosée)

Edward Horsman

« The Dream »

Herman Bemberg

« Naika »

Jules Massenet

« Mousmé »

Camille Erlanger

« Chanson japonaise »

Giacomo Puccini

« Un bel dìvedremo » (Madame Butterfly)

Raymond Hubbell

« Pauvre Butterfly »

Mayuko Karasawa, mezzo-soprano

L’Oiseleur des Longchamps, baryton

Mayuko Ishibashi, piano

Espace Culturel Bertin Poirée, mardi 14 mai, 20h30

Le 26 avril dernier, à Senlis, la compagnie de l’Oiseleur ressuscitait La Colombe de Bouddha de Reynaldo Hahn, opéra en un acte, complété par quelques mélodies pour étoffer la soirée. Le 14 mai, ce concert à thème japonais était redonné à Paris. Hélas, entre-temps, la Colombe hahnienne s’était envolée : reviendra-t-elle jamais, et les mélomanes parisiens pourront-ils un jour l’entendre ? On le souhaite vivement, même si les auditeurs du concert donné au centre culturel japonais de la rue Bertin Poirée, dans le 1er arrondissement de la capitale, ont pu bénéficier d’un programme tout aussi riche bien que différent.

On sait que l’Oiseleur des Longchamps est un infatigable déchiffreur de partitions, et il l’a prouvé une fois de plus en composant pour ce concert « Japon enchantant » un programme émaillé de découvertes illustrant l’art de la mélodie française (avec quelques incursions dans le reste de l’Europe) des débuts de l’ère Meiji, et donc de l’ouverture du Japon sur le monde occidental, jusqu’à nos jours. Oui, car le concert incluait même une création mondiale ! Le public a ainsi pu prendre connaissance, en toute première audition, du cycle Son d’Issa, inspiré par l’art du haïku à la compositrice Charlotte Perrey (née en 1977). Par sa brièveté et sa condensation évocatrice, le court poème japonais semble devoir se prêter idéalement à la mise en musique : c’est bien le cas ici, avec ces quatre pièces où le piano se charge de brosser un paysage tandis que le chant énonce les impressions subjectives de celui qui l’observe.

En remontant un peu dans le temps, on s’aperçoit aussi qu’il y a plusieurs décennies que cet art poétique si particulier fournit matière aux compositeurs occidentaux. La révélation de la soirée est sans doute le cycle Haï-Kaï, justement, treize pièces publiées en 1926 par le peu connu Carol-Bérard (1881-1942), pseudonyme de Charles-Louis Bérard, personnage aux intérêts multiples, puisqu’il fit paraître la même année une « réhabilitation » de Landru (Monsieur de Gambais) et s’intéressa par ailleurs à la chromophonie, c’est-à-dire aux relations entre couleur et musique. Elève d’Albeniz, il trahit aussi une certaine proximité avec Ravel, et l’on est frappé par le raffinement avec lequel il a su s’imprégner de culture japonaise. La pianiste Mayuko Ishibashi souligne à propos la violence percussive de certains passages, qui ne s’en oppose que mieux au côté rêveur d’autres mélodies.

On serait curieux aussi d’entendre tout le cycle Ce monde de rosée, publié en 1925 par Claude Delvincourt (1888-1954), Prix de Rome 1913 ex-aequo avec Lili Boulanger. Ce cycle comprend quatorze utas (« chanson », « poème ») dont trois sont proposés dans ce concert. Autre fascinante découverte, mais non vocale, l’extrait du cycle pour piano seul Kakemono d’Antoine Mariotte (1875-1942), auteur comme Richard Strauss d’une Salomé d’après le texte d’Oscar Wilde.

Evidemment, tous n’ont pas cherché à connaître le Japon de manière approfondie, et se seront contentés d’illustrer les stéréotypes en vigueur à leur époque, parfois avec un certain panache néanmoins : Massenet de sa « Mousmé », Pauline Viardot et sa « Japonaise ». Sans oublier ce qui relève de la franche comédie : Offenbach avait montré de pseudo-Chinois dans Bataclan, la génération suivante s’en prendra aux Japonais, comme Lecocq dans Fleur-de-Thé (1868).

Toutes ces pages sont très équitablement partagées entre Loiseleur lui-même, toujours habile diseur, et la mezzo Mayuko Karasawa à la diction française irréprochable et au timbre chaud. Presque inévitablement, l’artiste sacrifie à Puccini et propose une version émouvante (et transposée) d’ « Un bel dì vedremo », après quoi les deux artistes se réunissent en duo pour une délicieuse chanson de Broadway, « Poor Butterfly » (1916), référence directe à l’opéra, ici interprétée en version française.

Sous les applaudissements chaleureux du public, un bis sera concédé : une chanson japonaise, en version bilingue par les deux chanteurs.

 

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Philippe Bellenot

Ouverture – mélodrame (Naristé)

Charles Lecocq

Chanson de Ka-o-lin (Fleur-de-Thé)

Pauline Viardot

« La Japonaise »

Aristide Hignard

« Sérénade japonaise »

Carol-Bérard

Haï-Kaï

Antoine Mariotte

« Geisha » (Kakemono)

Charlotte Perrey

« Parfum des pruniers », « Chaque perle » (Eaux d’issa)

Sons d’Issa

Claude Debussy

« Cloches à travers les feuilles » (Images, 2e série)

Claude Delvincourt

« Le saule léger », « Lever de lune », « Les érables rouges » (Ce monde de rosée)

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« Naika »

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« Mousmé »

Camille Erlanger

« Chanson japonaise »

Giacomo Puccini

« Un bel dìvedremo » (Madame Butterfly)

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Mayuko Karasawa, mezzo-soprano

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Mayuko Ishibashi, piano

Espace Culturel Bertin Poirée, mardi 14 mai, 20h30

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