Forum Opéra

Jakub Józef Orliu0144ski – Théâtre des Champs-Élysées — Paris (TCE)

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
19 décembre 2019
Essai transformé

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

F. Cavalli
Sinfonia et air « Erme e solinghe… Lucidissima face » (La Calisto)

G. A. Boretti
« Chi scherza con amor » (Eliogabalo)
Sinfonia & « Crudo amor non hai pieta » (Claudio Cesare)

G. Bononcini
« Infelice mia costanza » (La Costanza non gradita)
Sinfonia (La nemica d’amore fatta amante)

G. F. Haendel
Récitatif et air « Voi che udite » (Agrippina)

F. B. Conti
« Odio, vendetta, amor » (Don Chisciotte)

G. F. Haendel
« Pena tiranna » (Amadigi di Gaula)

Entracte

J. A. Hasse
« Sempre a si vaghi rai » (Orfeo, pasticcio)

G. F. Haendel
« Spera che tra le care gioie » (Muzio Scevola)

L. A. Predieri
« Finche salvo e l’amor suo » (Scipione il giovane)

N. Matteis
Ballo dei Bagatellieri (Don Chisciotte in Siera Morena)

L. A. Predieri
« Dovian quest’occhi piangere » (Scipione il giovane)

G. M. Orlandini / J. Mattheson
« Che m’ami ti prega » (Nerone)

Bis

N. Fago
« Alla gente a Dio diletta » (Il Faraone sommerso)

G. F. Haendel
« Agitato da fiere tempeste » (Riccardo primo)

A. Vivaldi
Il Giustino, « Vedrò con mio diletto » (Anastasio)

G. A. Boretti
Eliogabalo, « Chi scherza con amor » (Eliogabalo)

Jakub Józef Orliński, contre-ténor

Il Pomo d’Oro

Direction musicale clavecin

Francesco Corti

Théâtre des Champs-Elysées, jeudi 19 décembre, 20 heures

Foule des grands soirs et chevelures sensiblement moins grises qu’à l’accoutumée au Théâtre des Champs-Élysées, qui accueillait ce vendredi soir le fringant Jakub Józef Orliński, propulsé au rang de contre-ténor vedette avec une rapidité étourdissante.

Le public de l’avenue Montaigne apprécie les falsettistes et semble bien parti pour faire du Polonais son prochain chouchou. Dès son entrée en scène d’un pas vif, le chanteur est ovationné. Le programme reprend largement celui du disque Facce d’amore, en évitant la très exigeante folie d’Orlando. Dans l’ensemble, interprétation et chant sont au diapason de l’album, avec, au fil de la soirée, le supplément d’âme d’une performance en direct. Soulignons d’emblée combien Il Pomo d’oro contribue à la réussite du concert, sous l’impulsion idéale d’un Francesco Corti qui danse et respire avec la musique derrière son clavecin, impeccable de Cavalli à Hasse. On voudrait citer les nombreux solistes de l’ensemble, du hautbois de Christopher Palameta au premier violon de Zefira Valova

Orliński n’est pas en reste et sait créer de la complicité avec son public, sans en faire trop. Après deux sympathiques airs d’échauffement, il lance en français « merci d’être venu ! ». Au fil de la soirée, il s’amuse de son costume vert, déboutonne ostensiblement sa veste au gré des airs, évoque son premier disque, son plaisir d’être là ou l’anniversaire de sa mère… Mais il sait ensuite parfaitement recentrer l’attention de la salle sur la musique et les affects, fort de gestes mesurés et d’un visage expressif – expérience de la danse et du mannequinat ? La voix est plaisante, pas particulièrement puissante mais toujours audible. Le détail tend parfois à l’emporter sur l’architecture d’ensemble et la ligne, et le soutien trahit quelques fragilités passagères, coquetteries vocales qui ne sauraient remettre en question la bonne tenue d’un chant ciselé. Certes, plus qu’au disque les tessitures les plus graves sentent l’effort, et les coutures et zones de faiblesses de la voix apparaissent avec davantage d’évidence. Cela n’empêche pas la lamento d’Ottone (Agrippina) de séduire particulièrement. Le registre plaintif convient en effet à cette voix feutrée, et « Infelice mia costanza » de Bononcini avait déjà à juste titre fait monter l’intérêt d’un cran. Le premier véritable assaut de virtuosité, signé Conti, est bien enlevé, et la première partie s’achève sur un « Pena tiranna » résigné. On part à l’entracte avec une impression tout à fait agréable mais sans enthousiasme débordant, d’autant que tout musicien qu’il soit, le chanteur donne parfois l’impression de ne pas être tout à fait libéré.

La seconde moitié vient progressivement transformer l’essai. En dépit de discrets accrocs, l’extrait d’Orfeo signé Hasse est accrocheur sans être enivrant, et bien que probe, le Muzio de Haendel est moins dans les cordes du contre-ténor. En revanche les airs galants de Predieri touchent enfin à ce je-ne-sais-quoi qui charme pleinement et rend l’atmosphère plus électrique. « Finche salvo » est superbement interprété : le chant est libre et coule de source, le rubato est naturel, de beaux graves émaillent la ligne. Même succès pour l’autre air tiré de Scipione il Giovane, qui vient après un réjouissant intermède instrumental de Matteis. Le tortueux « Che m’ami » (Nerone) fait lui aussi belle impression. Au départ plus timide qu’au disque, le chanteur séduit par sa caractérisation et met le public dans sa poche avec une ample cadence caracolant du baryton au soprano. Chaque bis vient renforcer le triomphe : un « Alla gente » pudique et inspiré, un redoutable air de bravoure de Riccardo primo qui atteste des progrès réalisés par le technicien, et surtout le cheval de bataille de l’artiste, ce « Vedrò con mio diletto » qui lui a valu tant d’attention. De fait, cet air tombe dans les meilleurs notes d’Orliński, qui le maîtrise sur le bout des ongles et met la salle debout.  

Succès mérité pour un chanteur habile, un fin musicien et un interprète charismatique.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

F. Cavalli
Sinfonia et air « Erme e solinghe… Lucidissima face » (La Calisto)

G. A. Boretti
« Chi scherza con amor » (Eliogabalo)
Sinfonia & « Crudo amor non hai pieta » (Claudio Cesare)

G. Bononcini
« Infelice mia costanza » (La Costanza non gradita)
Sinfonia (La nemica d’amore fatta amante)

G. F. Haendel
Récitatif et air « Voi che udite » (Agrippina)

F. B. Conti
« Odio, vendetta, amor » (Don Chisciotte)

G. F. Haendel
« Pena tiranna » (Amadigi di Gaula)

Entracte

J. A. Hasse
« Sempre a si vaghi rai » (Orfeo, pasticcio)

G. F. Haendel
« Spera che tra le care gioie » (Muzio Scevola)

L. A. Predieri
« Finche salvo e l’amor suo » (Scipione il giovane)

N. Matteis
Ballo dei Bagatellieri (Don Chisciotte in Siera Morena)

L. A. Predieri
« Dovian quest’occhi piangere » (Scipione il giovane)

G. M. Orlandini / J. Mattheson
« Che m’ami ti prega » (Nerone)

Bis

N. Fago
« Alla gente a Dio diletta » (Il Faraone sommerso)

G. F. Haendel
« Agitato da fiere tempeste » (Riccardo primo)

A. Vivaldi
Il Giustino, « Vedrò con mio diletto » (Anastasio)

G. A. Boretti
Eliogabalo, « Chi scherza con amor » (Eliogabalo)

Jakub Józef Orliński, contre-ténor

Il Pomo d’Oro

Direction musicale clavecin

Francesco Corti

Théâtre des Champs-Elysées, jeudi 19 décembre, 20 heures

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle