Forum Opéra

Gillette de Narbonne — Paris

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
11 octobre 2022
Conviés par le plaisir

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en 3 actes d’Alfred Duru et Henri Chivot, d’après le conte de Boccace La femme vaillante

Musique Edmond Audran

Création à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, le 11 novembre 1882

Détails

Mise en scène

Pénélope Driant et Geoffroy Bertran

Chorégraphie

Estelle Danière

Décors

Geoffroy Bertran

Costumes

Marina Ruiz et Geoffroy Bertran

Gillette

Marina Ruiz

Roger de Lignolle

Geoffroy Bertran

Rosita

Lou Benzoni Grosset

Olivier

Xavier Meyrand

Griffardin

Christophe Doînel

Le roi René

Charles Ernould

Caroline Duliège, Guillemette Roy, Chouchane Djergalan, Julie Alcaraz, Hugo Tranchant, Brice Poulot, Pierre de Bodman

Flûte

Jacinthe Moreau

Piano et direction musicale

Romain Vaille

Paris, Auguste Théâtre, dimanche 9 octobre 2022, 16h

Né en 1840, mort en 1901, Edmond Audran est connu pour avoir composé La Mascotte, dont le succès a éclipsé ses autres œuvres. Gillette de Narbonne par exemple, créée deux ans plus tard en 1882 au Théâtre des Bouffes-Pariens. « Prétentieuse et banale », poignarde la critique au lendemain des premières représentations, après avoir reproché à la partition de ne pas avoir « la bonne humeur et l’entrain de La Mascotte ». Le jugement, sévère, doit être replacé dans le contexte d’une époque biberonnée à la musique d’Offenbach dont Audran se pose en successeur. L’hommage à Vénus dans les couplets d’Olivier au premier acte, l’emploi de « Turlututu », « Pan » et autres onomatopées au deuxième trahissent l’influence de l’aîné sur le cadet, la fantaisie en moins. Par son livret inspiré du Décaméron, par son écriture sinon « prétentieuse » du moins ambitieuse, par son esprit sinon « banal » du moins sage, l’ouvrage s’inscrit dans la veine sentimentale qui amorce durant la IIIe république le déclin de l’opéra-comique, genre auquel se rattache encore Gillette de Narbonne.

Sigisbée de ce répertoire, la Compagnie Fortunio en offre la joyeuse démonstration à L’Auguste Théâtre jusqu’au 16 octobre. La sobriété des moyens employés pour exhumer une œuvre qui n’avait pas été représentée depuis 1935 à Paris ne s’exerce jamais au détriment de la qualité du spectacle. A la mise en scène, Geoffroy Bertran et Pénélope Driant ont fait de la belle ouvrage, avec au 3e acte un clin d’oeil savoureux à la Belle au bois dormant façon Walt Disney. Le décor unique, qu’une toile peinte en fond de scène adapte aux différents lieux de de l’intrigue, a été astucieusement pensé pour favoriser les inévitables chassés-croisés. Les costumes respectent le caractère médiéval du livret. La flûte éloquente de Jacinthe Moreau colore le discours instrumental, confié au piano irréprochable de Romain Vaille. Pas un seul décalage, pas un seul écart à déplorer, la pièce va bon train servie par une troupe à la gaité contagieuse.


© Mylène Natour

Aux noms familiers de Christophe Doînel, auquel le rôle sinistre de Griffardin permet de donner libre cours à sa vis comica, et de Xavier Meyrand, lui aussi désopilant en prince Olivier brushé et peroxydé, s’ajoute un chœur de huit voix, essentiel dans les nombreux ensembles. Membre de la Compagnie Fortunio depuis 2018, Lou Benzoni Grosset est une Rosita dont le soprano soyeux se démarque de celui, plus ambré, de Marina Ruiz – le rôle de Gillette était confié lors de la création à la mezzo Marie Montbazon. Et l’on ne sait que plus apprécier : le charme délicat des Couplets du dodo confiés à la première ou l’aplomb crâne de la Chanson du sergent Briquet empoignée par la seconde, non sans quelques duretés imputables à un tempérament généreux. Dommage que la partition, dans un geste rossinien, ne prévoit pas de duo entre les deux interprètes.

Mais Audran semble avoir réservé le meilleur de son inspiration au rôle de Roger de Lignolle, défendu vaillamment par Geoffroy Bertran. Et de la vaillance, il en faut pour s’emparer d’une partition conçue à la mesure de Louis Morlet, baryton star pour lequel Varney ajouta deux airs à ses Mousquetaires au couvent. « Le plaisir nous convie » ou« Rappelez-vous nos promenades », le tendre duo avec Gillette, sont de ces mélodies que l’on fredonne, le cœur en fête, à la sortie du théâtre.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en 3 actes d’Alfred Duru et Henri Chivot, d’après le conte de Boccace La femme vaillante

Musique Edmond Audran

Création à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, le 11 novembre 1882

Détails

Mise en scène

Pénélope Driant et Geoffroy Bertran

Chorégraphie

Estelle Danière

Décors

Geoffroy Bertran

Costumes

Marina Ruiz et Geoffroy Bertran

Gillette

Marina Ruiz

Roger de Lignolle

Geoffroy Bertran

Rosita

Lou Benzoni Grosset

Olivier

Xavier Meyrand

Griffardin

Christophe Doînel

Le roi René

Charles Ernould

Caroline Duliège, Guillemette Roy, Chouchane Djergalan, Julie Alcaraz, Hugo Tranchant, Brice Poulot, Pierre de Bodman

Flûte

Jacinthe Moreau

Piano et direction musicale

Romain Vaille

Paris, Auguste Théâtre, dimanche 9 octobre 2022, 16h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle