Forum Opéra

Gianni Schicchi — Dijon

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
12 avril 2017
Ah, quel homme !

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra en un acte sur un livret de Giovacchino Forzano

Créé au Metropolitan Opera de New York, le 14 décembre 1918

précédé de Memento Mori, pour 11 voix et piano

Collage macabre d’après Puccini de Mathieu Bonilla

Détails

Mise en scène

Benoît Lambert

Scénographie et lumières

Antoine Franchet

Costumes

Violaine L. Chartier

Gianni Schicchi

Pierre-Yves Pruvot

Lauretta

Sandrine Buendia

Rinuccio

Samy Camps

Zita

Salomé Haller

Gherardo

David Ghilardi

Nella

Ainhoa Zuazua Rubira

Simone

Ronan Nédélec

Marco

Virgile Frannais

La Ciesca

Aurélia Legay

Le médecin / le notaire

Olivier Naveau

Direction musicale – piano

Emmanuel Olivier

Les mêmes interprètes donnaient, en guise de prologue

Memento mori, création pour onze voix et piano de Mathieu Bonilla

Dijon, Opéra, Grand-Théâtre, 12 avril 2017, 20h.

Sans rien connaître de la distribution, sinon le nom du metteur en scène, et la présence d’un piano au lieu de l’orchestre, aller à l’opéra est pari un peu fou mais qui mérite parfois d’être tenté. D’abord pour l’ouvrage, Gianni Schicchi, trop rare à la scène, car difficile à coupler avec une autre œuvre si on le sort du Trittico. Ensuite pour la qualité exemplaire de cette production, fruit de la collaboration entre « les 2 scènes » (Besançon), les Scènes nationales de Quimper comme de Dunkerque et le Théâtre Impérial de Compiègne. Elle y achèvera sa tournée  les 26 et 27 avril. Entretemps l’Opéra de Dijon a la chance de l’accueillir pour deux soirs.

En prélude à l’opéra, Memento mori a été commandé pour la circonstance à Mathieu Bonilla. Ecrite à partir d’emprunts judicieusement choisis dans l’œuvre de Puccini (y compris le Requiem), d’un langage à la fois contemporain et parodique, cette pièce réunit tous les chanteurs dont elle permet la présentation, rondement menée par Gianni Schicchi lui-même (Pierre-Yves Pruvot).  Elle offre en outre l’avantage de nous familiariser avec le piano d’Emmanuel Olivier, chef de chant et artisan du projet.  Si on n’oublie pas l’orchestration raffinée de l’original, il faut reconnaître l’efficacité surprenante cette version réduite. Avec la suppression des témoins du notaire (le cordonnier Pinellino et le teinturier Guccio), dont les répliques sont confiées à ce dernier, ce sont les seules libertés prises par le projet, sans qu’il en souffre. En effet, la mise en scène, le décor, les costumes très caractérisés, une direction d’acteur millimétrée, tout concourt à faire de cette farce caustique un moment de bonheur. La connivence avec l’auditeur est constante. La plus grande fidélité au livret et aux didascalies n’interdit pas, ô combien, les clins d’œil, les références qui participent à une jubilation permanente. Ainsi, à la recherche du testament, un seau de florins étincelants et sonores est-il renversé d’une étagère, ainsi  le pianiste interpellé par Rinuccio lui cède son clavier, pour aller quérir Gianni Schicchi, et apparaît en culottes courtes  puisqu’il est Gherardino, âgé de sept ans dans  le livret… La mise en scène, efficace et  inventive à souhait, ne tombe jamais ni dans la facilité, ni dans la trivialité.


© Simon Gosselin

De la partition, où les ensembles dominent, toujours animés, toniques, vifs, souvent de caractère récitatif, nous retiendrons les trois airs, un pour chacun des principaux protagonistes. Celui de Rinuccio, confié à Samy Camps, pour commencer, où il brosse le portrait de Gianni Schicchi. Loin de l’air de ténor traditionnel, il n’en a pas les séductions habituelles mais la justesse du ton, l’intelligence du texte et les qualités vocales. Lauretta, Sandrine Buendia,  chante son célèbre « O mio babbino caro » de façon exemplaire. La voix est fraîche, longue, la conduite et les couleurs sont bien là. La jeunesse, la vivacité du jeu emportent la conviction. Pierre-Yves Pruvot campe un grand Gianni Schicchi, avec la palette expressive la plus large. Nous chanterions bien avec le notaire « Ah, quel homme ! »  Sa large tessiture de baryton est enrichie des émissions les plus surprenantes : voix parlée, nasale, contrefaite, falsetto, râle, sifflement… C’est par ailleurs un excellent comédien à la verve et à l’autorité rares. « Addio Firenze » est un morceau d’anthologie, suivi du beau chœur à l’unisson, consterné. Retenons aussi le beau trio des femmes (Nella, La Ciesca et Zita) lorsqu’elles habillent et couchent Giovanni Schicchi à la place du défunt. Les voix s’accordent à merveille pour exprimer toute l’hypocrisie de la séduction vénale.  L’équilibre du chant et la caractérisation de chacune d’elles y sont parfaitement réussis. Chacun devrait être cité, Simone (Ronan Nédélec, très belle basse) tout particulièrement.  La distribution ne comporte aucune faiblesse. L’ensemble est d’une cohérence, d’une vie que l’on rencontre rarement.  Il serait dommage que cette production  exceptionnelle s’arrête à Compiègne. Souhaitons-lui la plus large diffusion.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en un acte sur un livret de Giovacchino Forzano

Créé au Metropolitan Opera de New York, le 14 décembre 1918

précédé de Memento Mori, pour 11 voix et piano

Collage macabre d’après Puccini de Mathieu Bonilla

Détails

Mise en scène

Benoît Lambert

Scénographie et lumières

Antoine Franchet

Costumes

Violaine L. Chartier

Gianni Schicchi

Pierre-Yves Pruvot

Lauretta

Sandrine Buendia

Rinuccio

Samy Camps

Zita

Salomé Haller

Gherardo

David Ghilardi

Nella

Ainhoa Zuazua Rubira

Simone

Ronan Nédélec

Marco

Virgile Frannais

La Ciesca

Aurélia Legay

Le médecin / le notaire

Olivier Naveau

Direction musicale – piano

Emmanuel Olivier

Les mêmes interprètes donnaient, en guise de prologue

Memento mori, création pour onze voix et piano de Mathieu Bonilla

Dijon, Opéra, Grand-Théâtre, 12 avril 2017, 20h.

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle