Forum Opéra

Gala verdiano — Parme

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
10 octobre 2018
Antée, Hercule, Stoyanov et les autres

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe Verdi

Simon Boccanegra, « Il lacerato spirito » (Michele Pertusi)

Oberto, Conte di San Bonifacio, « Oh, chi torna l’ardente pensiero » (Nino Surguladze)

Un ballo in maschera, « Eri tu che macchiavi quell’anima » (Vladimir Stoyanov)

Luisa Miller, « Quando le sere al placido » (Antonio Poli)

Aida, « Qui Radamès verrà… O cieli azzuri » (Anna Pirozzi)

Rigoletto, « Quel vecchio maledivami!… Pari siamo » (Michele Pertusi, Vladimir Stoyanov)

La traviata, « Lunge da lei … De’ miei bollenti spiriti » (Antonio Poli)

La traviata, « Di Provenza il mare, il suol » (Vladimir Stoyanov)

I vespri siciliani, « O Patria… O tu, Palermo » (Michele Pertusi)

Don Carlo, « Nel giardin del bello » (Nino Surguladze)

Don Carlo, « Ella giammai m’amò! » (Michele Pertusi)

Don Carlo, « Tu, che le vanità » (Anna Pirozzi)

La traviata, « Libiamo ne’ lieti calici »

Soprano
Anna Pirozzi

Mezzo-soprano
Nino Surguladze

Baryton
Vladimir Stoyanov

Ténor
Antonio Poli

Basse
Michele Pertusi

Piano
Simone Savina

Festival Verdi, Parme, Teatro Regio, mercredi 10 octobre, 20h

Il est à Parme, Piazza Garibaldi, là où bat le pouls de la cité verdienne, accrochée sur la façade de l’hôtel de ville une statue de bronze d’Hercule terrassant Antée. Conformément au récit mythologique, le héros invincible soulève de terre son adversaire et le tient fermement serré dans ses bras pour qu’il ne puisse reprendre des forces au contact du sol.

A moins de cinq cents mètres, le Teatro Regio commémorait ce 10 octobre le jour anniversaire de naissance de Giuseppe Verdi, événement phare du festival consacré à l’enfant chéri du pays, « il Verdi » comme aiment à dire les Italiens pour lesquels l’article défini est marque de respect. Soirée de gala où cinq chanteurs par ailleurs à l’affiche des opéras représentés jusqu’au 21 octobre viennent offrir un bouquet d’airs à un public averti. Le programme peut substituer aux scies verdiennes des pages moins habituelles. Pas d’orchestre – les temps sont durs – mais un pianiste, et des meilleurs – Simone Sabina – dont l’accompagnement, infaillible, sait aussi évoquer les humeurs des partitions interprétées.

Tous les deux ou trois numéros, un récitant – Sergio Basile, acteur, metteur en scène et dramaturge réputé de ce côté des Alpes – interrompt le cours du récital pour raconter Verdi, l’homme, à travers quelques anecdotes. Était-ce nécessaire ? Disons que oui pour donner à la soirée un ton d’apparat, à condition de comprendre parfaitement l’italien – le discours est partiellement surtitré en anglais.

Sur scène défilent les uns après les autres les chanteurs, séparément, à l’exception du duo entre Rigoletto et Sparafucile et de l’inévitable brindisi final. Ce moment attendu, voire redouté tant il est désormais la conclusion obligée de tout concert avec ténor et soprano, réussit à surprendre. Des coupes de prosecco sont distribuées dans la salle à chaque spectateur et deux canons de confettis placés dans les loges de part et d’autre de la scène transforment la soirée en simulacre de Saint-Sylvestre. C’est la fête.

Tout, auparavant, n’a pas été égal d’un interprète à l’autre – évidemment. Il faut à Michele Pertusi le temps de s’échauffer. Peut-être parce que sa voix de basse n’est pas assez profonde pour sculpter dans le marbre noir de la rancœur, de la noblesse outragée ou de la plus mercantile des vilénies, Fiesco, Procida ou Sparafucile. L’art du cantabile, cette manière de dérouler en un ruban ininterrompu la phrase verdienne, demeure admirable. Don Pasquale à Paris au printemps dernier nous avait laissé sur notre faim., On peut penser que Philippe II, en proie au doute, place l’artiste à l’endroit exact de ses questionnements et de son actuelle tessiture. L’émotion suinte enfin.

De Nino Surguladze, mezzo-soprano géorgienne devenue célèbre en 2010 avec Maddalena dans Rigoletto à Mantoue – le film-opéra d’Andrea Andermann –, il y a peu à dire. Non qu’elle ait moins à chanter mais les airs choisis n’exigent pas tant de caractérisation, juste une démonstration de technique qui expose les couleurs variées d’un chant raide non exempt de duretés. 

Benjamin de l’équipe, Antonio Poli illumine la scène d’une voix radieuse et égale de ténor lyrique qui gagnerait à user davantage de la demi-teinte. Anna Pirozzi confirme qu’elle est aujourd’hui une des rares sopranos à pouvoir sans trébucher marcher sur le fil sinueux de l’air du Nil d’Aida puis oser des aigus filés dans un « Tu che le vanità » autrement péremptoire. 

Là où ses partenaires se contentaient de chanter, souvent bien, Vladimir Stoyanov entre dans le vif du sujet. Il ne s’agit plus de faire trois jolis petits tours et de s’en aller mais de saisir la vérité du personnage en un exercice de métempsychose lyrique fascinant : Rigoletto, Germont et surtout Renato du Bal Masqué révélés dans leur complexe humanité par une voix à laquelle rien ne semble résister. Le mordant, le phrasé, l’aigu impératif, sont autant d’éléments constitutifs d’une interprétation radicale où le baryton se voit nouvel Antée puisant en terre verdienne la force d’étreindre des partitions herculéennes.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe Verdi

Simon Boccanegra, « Il lacerato spirito » (Michele Pertusi)

Oberto, Conte di San Bonifacio, « Oh, chi torna l’ardente pensiero » (Nino Surguladze)

Un ballo in maschera, « Eri tu che macchiavi quell’anima » (Vladimir Stoyanov)

Luisa Miller, « Quando le sere al placido » (Antonio Poli)

Aida, « Qui Radamès verrà… O cieli azzuri » (Anna Pirozzi)

Rigoletto, « Quel vecchio maledivami!… Pari siamo » (Michele Pertusi, Vladimir Stoyanov)

La traviata, « Lunge da lei … De’ miei bollenti spiriti » (Antonio Poli)

La traviata, « Di Provenza il mare, il suol » (Vladimir Stoyanov)

I vespri siciliani, « O Patria… O tu, Palermo » (Michele Pertusi)

Don Carlo, « Nel giardin del bello » (Nino Surguladze)

Don Carlo, « Ella giammai m’amò! » (Michele Pertusi)

Don Carlo, « Tu, che le vanità » (Anna Pirozzi)

La traviata, « Libiamo ne’ lieti calici »

Soprano
Anna Pirozzi

Mezzo-soprano
Nino Surguladze

Baryton
Vladimir Stoyanov

Ténor
Antonio Poli

Basse
Michele Pertusi

Piano
Simone Savina

Festival Verdi, Parme, Teatro Regio, mercredi 10 octobre, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle