Forum Opéra

Gala Flaubert — La Côte-Saint-André

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
22 août 2021
Un bicentenaire à l’affiche : Flaubert

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Camille Erlanger

La Chasse fantastique, d’après La légende de Saint-Julien l’hospitalier, de Gustave Flaubert

Mel Bonis

Le songe de Cléopâtre (extrait de Femmes de légende, avec Ophélie et Salomé), opus 180 n°2

Hector Berlioz

La mort de Cléopâtre, scène lyrique, H.36, sur un poème de Pierre Ange Vieillard,

Florent Schmitt

Salammbô, opus 76

Jules Massenet

Hérodiade (scènes de ballet)

Richard Strauss

Danse des sept voiles, extrait de Salome, op 54

Véronique Gens

Orchestre National de Metz

Direction musicale

Constantin Trinks

vendredi 20 août 2021, 21 h, La Côte-Saint-André, Château Louis XI, Festival Berlioz

« Je ne sais quelle puissance magique possède la musique ; j’ai rêvé des semaines entières au rythme cadencé d’un air ou aux larges contours d’un chœur majestueux ; il y a des sons qui m’entrent dans l’âme et des voix qui me fondent en délices. J’aimais l’orchestre grondant, avec ses flots d’harmonie, ses vibrations sonores et cette vigueur sonore qui semble avoir des muscles et qui meurt au bout de l’archet… » Quel plus bel hommage lui rendre que ce concert de six œuvres (*), au cœur desquelles La mort de Cléopâtre, du natif de La Côte-Saint-André ?

L’Orchestre National de Metz, en très grande formation (et en habit), est dirigé par Constantin Trinks, qui remplace David Reiland, retenu au Japon par les mesures sanitaires.

De Camille Erlanger, tirée de son opéra Saint Julien l’hospitalier (composé à Rome, après le Prix, en 1888), la suite symphonique La chasse fantastique (1894) ouvre le concert par un grand spectacle, impressionnant – du Dukas avant l’heure, le génie en moins – qui use et abuse des ficelles post-romantiques et frise parfois le grand guignol. L’orchestre et le chef jouent le jeu. Est-ce suffisant pour réhabiliter cette musique exaltée, démonstrative, mais qui sent l’artifice ?

Mel Bonis, condisciple de Debussy dans la classe de Guiraud, sort de l’ombre, et c’est fort heureux. L’écriture est séduisante, aboutie, sensuelle, caressante comme forte, et si le langage diffère peu, malgré les couleurs impressionnistes, l’élégance est raffinée, subtile, renouvelant en permanence l’attention de l’auditeur. L’œuvre était déjà donnée par l’orchestre, chez lui, il y a un an, et il est visible que les musiciens l’aiment, pleinement investis.

Bien que rare au concert, trop audacieuse pour lui permettre de remporter le Prix de Rome en 1829, la scène lyrique de Berlioz, est connue. Véronique Gens, qui en est l’héroïne ce soir, l’avait déjà enregistrée en 2013, à Lyon, avec Louis Langrée. Le livret de La mort de Cléopâtre (H 36) est efficace, permettant toutes les formes d’expression lyrique à travers ses six parties.  La pâte orchestrale convainc dès l’introduction symphonique. Véronique Gens s’y donne avec les qualités vocales et dramatiques que l’on apprécie. Le souci d’intelligibilité est permanent, la conduite de la ligne, les aigus, solides comme le medium sont toujours appréciés. La tragédienne illustre les contrastes expressifs entre les parties sans outrance. Cependant, malgré une complicité manifeste avec le chef, les équilibres sont compromis dès que l’écriture orchestrale se superpose à la voix dans son registre central et grave, particulièrement dans les parties récitatives (ce qui n’était pas perçu au premier rang). Nul doute que l’enregistrement corrigera ce travers.

Les Messins sont chez eux dans la Salammbô de Florent Schmitt. La musique est servie avec engagement, animée, nerveuse, jubilatoire, dramatique, colorée et sensuelle. La phalange l’a dans ses gênes, et la luxuriance de l’écriture, où chaque pupitre est valorisé, des bois aux cuivres, des cordes aux percussions, harpes et célesta, est propre à créer une jouissance sonore singulière.

Massenet, avec la suite du ballet d’Hérodiade (les Egyptiennes, les Babyloniennes, les Gauloises, les Phéniciennes, puis le final), rompt avec cette esthétique postromantique, un peu cinématographique. Les épanchements de cordes – avec de splendides unissons – sont d’un bel effet, même si, parfois, une certaine vulgarité affleure.

La flamboyante Danse des sept voiles de Salomé est un festival orchestral exemplaire, élégant, sensuel, fort et tourbillonnant, viennois, dont les qualités sont magnifiées par un orchestre et sa direction, manifestement heureux de partager leur jubilation. Constantin Trinks aura fait la démonstration – jamais ostentatoire – de son autorité musicale et technique. Le geste est précis, l’attention constante, les phrasés sont modelés avec soin, les équilibres orchestraux savamment dosés. Une belle phalange que l’Orchestre National de Metz, avec de remarquables solistes !

(*)  auquel s’ajoute un colloque international « Berlioz, Flaubert et l’Orient », animé par Peter Bloom, Damien Dauge et Cécile Reynaud, les 22 et 23 août, au Musée Hector Berlioz.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Camille Erlanger

La Chasse fantastique, d’après La légende de Saint-Julien l’hospitalier, de Gustave Flaubert

Mel Bonis

Le songe de Cléopâtre (extrait de Femmes de légende, avec Ophélie et Salomé), opus 180 n°2

Hector Berlioz

La mort de Cléopâtre, scène lyrique, H.36, sur un poème de Pierre Ange Vieillard,

Florent Schmitt

Salammbô, opus 76

Jules Massenet

Hérodiade (scènes de ballet)

Richard Strauss

Danse des sept voiles, extrait de Salome, op 54

Véronique Gens

Orchestre National de Metz

Direction musicale

Constantin Trinks

vendredi 20 août 2021, 21 h, La Côte-Saint-André, Château Louis XI, Festival Berlioz

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle