Forum Opéra

Elektra — Aix-en-Provence

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
3 août 2020
On se lève tous pour Electre (streaming)

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en un acte de Richard Strauss

Livret de Hugo von Hofmannsthal d’après Sophocle

Créé à Dresde le 25 janvier 1909

Détails

Richard Strauss

Elektra
Tragédie en un acte (1909)
Livret de Hugo von Hofmannsthal

Mise en scène
Patrice Chéreau
Collaboration artistique à la mise en scène
Thierry Thieû Niang
Décors
Richard Peduzzi
Lumière
Dominique Bruguière
Costumes
Caroline de Vivaise
Perruques, coiffures
Campbell Young

Elektra
Evelyn Herlitzius
Klytämnestra
Waltraud Meier
Chrysothemis
Adrianne Pieczonka
Orest
Mikhail Petrenko
Aegisth
Tom Randle
Der Pfleger des Orest
Franz Mazura
Ein junger Diener
Florian Hoffmann
Ein alter Diener
Sir Donald McIntyre
Die Aufseherin / Die Vertraute
Renate Behle
Erste Magd
Bonita Hyman
Zweite Magd / Die Schleppträgerin
Andrea Hill
Dritte Magd
Silvia Hablowetz
Vierte Magd
Marie-Eve Munger
Fünfte Magd
Roberta Alexander

Coro Gulbenkian
Orchestre de Paris
Direction musicale
Esa-Pekka Salonen

Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence,
samedi 13 juillet 2013, 17h

 

A l’occasion de la rediffusion en streaming de Elektra au Festival d’Aix-en-Provence (visible jusqu’au 5 août 2020), nous vous proposons de retrouver ci-après le compte rendu de la représentation du 13 juillet 2013. 


C’est debout,comme le soir de la première, que le public salue la deuxième représentation d’Elektra au Festival d’Aix-en-Provence. Passée l’émotion, desserrée l’étreinte qui, le spectacle durant, prend à la gorge, demeure le souvenir d’un de ces miracles d’opéra où interprétation musicale, vocale et théâtrale se rencontrent puis se confondent au même niveau d’accomplissement.

On se doutait que la tragédie de Sophocle décapée au Kärcher psychanalytique par Hofmannsthal inspirerait Patrice Chéreau, lui dont le travail n’aime rien tant qu’exacerber la violence des sentiments. Sa mise en scène, illustrative, reste fidèle à l’esprit du livret plus qu’elle ne lui obéit. En phase avec notre époque éprise de paradoxe, elle se plaît à ne rien cacher tout en suscitant l’interrogation. Les assassinats de Clytemnestre puis d’Egisthe ont lieu sous nos yeux. A la fin de l’opéra, Elektra ne meurt pas, ou du moins ne semble pas mourir, mais reste assise, les yeux grands ouvertes, comme pétrifiée. De joie ? D’horreur ? De douleur ? Peu importe. Ces quelques libertés prises avec un synopsis qui laisse peu de place à l’implicite relèvent de l’anecdote. L’essentiel est ailleurs, dans l’étude du geste réglé sur les mots et la musique jusqu’à ne former qu’un, dans la sculpture du mouvement qui fait du drame lyrique de Richard Strauss un vaste ballet mortifère. La force de ce travail tient à la manière dont il est entrepris, non pas indépendamment des interprètes mais en intégrant leur personnalité à la composition afin que rien ne semble artificiel.

 


© IPTC P. Victor

Aurait-on pu envisager Clytemnestre séduisante si elle avait été confiée à une autre que Waltraud Meier ? La mezzo-soprano allemande lui prête sa beauté froide, sa silhouette élégante sanglée dans une robe noire et une voix dont l’aigu encore tranchant contraste avec le grave moins évident, utilisé pour insinuer plutôt qu’asséner, à l’opposé de ces reines au masque d’épouvante que l’on a coutume de distribuer dans le rôle. Aurait-on pu faire d’Elektra cette furie adolescente sans une soprano de l’envergure d’Evelyn Herlitzius ? Possédée, la soprano allemande ne se contente pas d’incarner la princesse avec la longueur et la puissance vocales inhumaines que requiert la partition. Elle l’habite avec l’opiniâtreté et l’énergie qui caractérisent le personnage tandis que le chant supporte sans flancher les coups de boutoir d’une écriture meurtrière. Moins investie scéniquement parce qu’il est impossible de faire autant, Adrianne Pieczonka, l’aigu inépuisable, épouse de la même façon, sans faillir, tous les contours vocaux de Chrysothemis. Seul face à ces trois mégères non apprivoisées, Mikhail Petrenko en Oreste tempère d’un timbre de bronze les excès de ses partenaires, faisant de son duo avec Elektra un moment de répit salvateur.
Les seconds rôles ne déparent pas les premiers, qu’il s’agisse des cinq servantes, de l’Egisthe de Tom Randle ou des glorieux vétérans que sont Donald McIntyre et Franz Mazura, déjà à l’affiche du Ring légendaire mis en scène par Patrice Chéreau à Bayreuth, et dont les noms tracent entre le passé et le présent comme un arc de triomphe.

A la tête d’un Orchestre de Paris transcendé, Esa-Pekka Salonen est l’autre triomphateur de la représentation. A l’instar de la mise en scène et des chanteurs, sa direction prend aux tripes, équilibrée, précise et, alors que l’on pense avoir atteint les limites du maelström sonore, capable de pousser l’intensité un cran plus loin, jusqu’à nous laisser, à la fin de l’opéra, pantelant et debout.

Voir la vidéo

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en un acte de Richard Strauss

Livret de Hugo von Hofmannsthal d’après Sophocle

Créé à Dresde le 25 janvier 1909

Détails

Richard Strauss

Elektra
Tragédie en un acte (1909)
Livret de Hugo von Hofmannsthal

Mise en scène
Patrice Chéreau
Collaboration artistique à la mise en scène
Thierry Thieû Niang
Décors
Richard Peduzzi
Lumière
Dominique Bruguière
Costumes
Caroline de Vivaise
Perruques, coiffures
Campbell Young

Elektra
Evelyn Herlitzius
Klytämnestra
Waltraud Meier
Chrysothemis
Adrianne Pieczonka
Orest
Mikhail Petrenko
Aegisth
Tom Randle
Der Pfleger des Orest
Franz Mazura
Ein junger Diener
Florian Hoffmann
Ein alter Diener
Sir Donald McIntyre
Die Aufseherin / Die Vertraute
Renate Behle
Erste Magd
Bonita Hyman
Zweite Magd / Die Schleppträgerin
Andrea Hill
Dritte Magd
Silvia Hablowetz
Vierte Magd
Marie-Eve Munger
Fünfte Magd
Roberta Alexander

Coro Gulbenkian
Orchestre de Paris
Direction musicale
Esa-Pekka Salonen

Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence,
samedi 13 juillet 2013, 17h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle