Forum Opéra

Ein deutsches Requiem — Paris (Philharmonie)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
29 mars 2017
Requiem profane

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano n°22 K 482*

Franz Schubert (1791-1828)
2ème Impromptu D 142*

Johannes Brahms (1833-1897)
Ein Deutsches Requiem op 45

Emanuel Ax (piano)*

Christiane Karg (soprano)
Michael Nagy (baryton)

Choeur de l’Orchestre de Paris
Chef des choeurs
Lionel Sow

Orchestre de Paris

Direction musicale
Thomas Hengelbrock

Paris, Philharmonie, le mercredi 29 mars 2017, 20h30

En remplaçant Christoph von Dohnanyi, souffrant, par Thomas Hengelbrock, l’Orchestre de Paris a infligé un cinglant démenti aux idées reçues voulant qu’une doublure soit forcément une copie, censément pâle. Entre le chef prévu, membre éminent de la confrérie des grands chefs postromantiques, et le chef venu, héritier spirituel de Nikolaus Harnoncourt ou de John Eliot Gardiner, on eut énumérer les différences – d’influences, de répertoire, partant de philosophie : quand le petit-fils d’Ernst von Dohnanyi entend le grand répertoire comme une porte ouverte sur la musique contemporaine, le chef associé de l’Orchestre de Paris l’entend comme un dialogue avec les figures perpétuellement tutélaires que sont Bach ou Schütz.

Voilà, du moins, pour la théorie ; dans la pratique, qu’avons-nous eu ? Un concert qui, dès le concerto K 482 de Mozart donné en première partie, assume les contrastes sans les surligner, sait être dynamique sans être brutal ; les cordes et les percussions ont bien un peu de la sécheresse claironnante, l’harmonie, un peu de la verdeur, auxquelles nous ont habitué les formations sur instruments d’époque dans ce répertoire, mais le style, l’esprit, l’allant, la régularité rythmique aussi, regardent presque ostensiblement vers les souvenirs de Böhm ou de Krips. Le piano sans fioritures d’Emanuel Ax s’y retrouve, qui ose un deuxième mouvement où les hésitations et les langueurs s’expriment sans compromettre l’équilibre général – dommage qu’en bis, le deuxième Impromptu de l’opus 142 de Schubert se soit un peu précipité.

Même forme de classicisme rayonnant et serein après l’entracte, ce qui va bien à ce Requiem Allemand que Brahms a voulu consolateur et humaniste. Même « Denn alles Fleisch, es ist wie Gras » refuse d’être terrifiant : Hengelbrock y impose aux choristes une netteté, une articulation certes implacables, mais jamais sentencieuses. Cette même clarté, dans la fugue du mouvement suivant, qui donna tant de mal à Brahms qu’il eut recours aux conseils de son maître Marxsen pour en venir à bout, fait merveille : l’étagement parfait des plans sonores, la symétrie des équilibres, l’architecture rigoureuse de l’ensemble signalent un chœur à son meilleur, soutenu par un orchestre sans reproche.

Si courtes soient-elles, les parties solistes du Requiem Allemand  sont ardues. Déjà appréciée in loco en PeriChristiane Karg a la longueur de souffle, la qualité de la ligne et la brillante élocution qu’il faut pour faire de « Ihr habt nun Traurigkeit » le cœur battant de l’œuvre. Et Michael Nagy, voix bien projetée depuis le fond de la scène, montre les qualités d’un Liedersänger qu’on attend maintenant dans le Faust Schumannien ; car moins qu’un Requiem, c’est ce soir un oratorio, une cantate profane qui a été jouée, avec pour principe et pour seul Dieu la lisibilité et la clarté de la musique.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano n°22 K 482*

Franz Schubert (1791-1828)
2ème Impromptu D 142*

Johannes Brahms (1833-1897)
Ein Deutsches Requiem op 45

Emanuel Ax (piano)*

Christiane Karg (soprano)
Michael Nagy (baryton)

Choeur de l’Orchestre de Paris
Chef des choeurs
Lionel Sow

Orchestre de Paris

Direction musicale
Thomas Hengelbrock

Paris, Philharmonie, le mercredi 29 mars 2017, 20h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle