Forum Opéra

Concert Matthias Goerne (Philharmonie) — Paris

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
5 novembre 2019
Les States, c’est aussi Pittsburgh

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Mason Bates (né en 1977)
Resurrexit, pour orchestre (création française)

Franz Schubert (1797-1828)
« Pilgerweise »
« Im Abendrot »
« Tränenregen »

Richard Strauss (1864-1949)
« Ruhe, meine Seele ! »
« Morgen ! »

Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie n° 5

Matthias Goerne, baryton
Pittsburgh Symphony Orchestra
Direction musicale
Manfred Honeck

Philharmonie de Paris, Grande Salle Pierre Boulez, mardi 5 novembre à 20h30

*/

Masqués par les mastodontes que sont le Chicago Symphony ou le Philharmonique de Los Angeles, des phalanges symphoniques américaines moins prestigieuses au premier abord passent trop souvent inaperçues en Europe. C’est le cas du Pittsburgh Symphony, qui était de passage à la Philharmonie, en compagnie de Matthias Goerne, dans un programme consacré à Schubert, Strauss et Chostakovitch, ainsi qu’une découverte de Mason Bates.

Si ce dernier est un véritable phénomène outre-Atlantique, sa musique peine à se faire connaître en France. Après l’audition de ce Resurrexit donné en création française, on se dit que ce n’est peut-être pas si grave. Il faut reconnaître que la partition est admirablement instrumentée, mais cela ne suffit pas pour rattraper une imagination un peu en panne. On nous ressort les éternels accords majeurs parallèles, usés jusqu’à la corde dans le monde du cinéma, la même mélopée pseudo-arabisante qui est à ranger à côté des autres essais ratés d’appropriation culturelle, et (comme il se doit) un tonitruant final en ré majeur, à grand renfort cloches, cymbales et tout le tralala. Avec tous ses travers, Chostakovitch, lui, à au moins le mérite de faire preuve de second degré.

L’orchestre étant chauffé, nous pouvons passer aux choses sérieuses. Matthias Goerne proposait ce soir six lieder de Strauss et de Schubert. Si l’on regrette avant tout la brièveté de ce cycle apocryphe, on en savoure d’autant plus l’équilibre. Alternant la sérénité la plus complète (« Im Abendrot ») aux tuttis orageux (« Ruhe, meine Seele ! »), le baryton se présente sous toutes ses facettes. Sa tendance à alléger les aigus pour obtenir un réel piano s’avère terriblement efficace chez Schubert. Pour Strauss, la voix se fait volontiers plus profonde, allant jusqu’à faire trembler les murs de la Philharmonie. Manfred Honeck suit son partenaire de scène attentivement, et dévoile l’excellent pupitre de cordes de l’orchestre, comme le prouve la conclusion de « Tränenregen » au bord du silence. « Morgen » conclut le cycle sur une extase mélancolique, et il n’y a que le violon solo un peu sirupeux de Zenas Hsu pour nous arracher à notre rêverie.

Aux Etats-Unis plus qu’ailleurs dans le monde (à l’exception de la Russie), la musique de Chostakovitch rencontre un enthousiasme sincère chez le public. Est-ce grâce à Leonard Bernstein, qui défendit le compositeur durant toute sa carrière, ou est-ce que les antécédents de guerre froide se font encore ressentir dans la programmation des concerts ? Nul ne le sait, mais on peut constater ce soir que la musique du compositeur russe sied tout à fait au Pittsburgh Symphony. Nous parlions de la robustesse de la section de cordes : elle fait toutes ses preuves dans cette Symphonie n° 5, surtout dans le Moderato introductif et dans le mouvement lent. Il faut dire que l’orchestre obéit au doigt et à l’œil aux souhaits de son directeur musical, qui n’hésite pas à pousser ses musiciens au confins de l’audible ou aux limites du supportable. Le troisième mouvement est également l’occasion de noter les excellentes solistes à vent de l’orchestre, notamment et surtout Lorna McGhee à la flûte et Cynthia Koledo DeAlmeida au hautbois.

Récoltant des applaudissements tonitruants, l’orchestre gratifie le public d’un charmant « Matin » de Peer Gynt, et d’un ébouriffant extrait de Roméo et Juliette de Prokofiev.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Mason Bates (né en 1977)
Resurrexit, pour orchestre (création française)

Franz Schubert (1797-1828)
« Pilgerweise »
« Im Abendrot »
« Tränenregen »

Richard Strauss (1864-1949)
« Ruhe, meine Seele ! »
« Morgen ! »

Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie n° 5

Matthias Goerne, baryton
Pittsburgh Symphony Orchestra
Direction musicale
Manfred Honeck

Philharmonie de Paris, Grande Salle Pierre Boulez, mardi 5 novembre à 20h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle