Forum Opéra

Atys — La Chabotterie

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
5 août 2015
sAtysfecit

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Tragédie en musqiue en cinq actes et un prologue, livret de Philippe Quinault

Créé à Saint-Germain-en-Laye, le 10 janvier 1676

Détails

Atys

Romain Champion

Sangaride

Gaëlle Méchaly

Cybèle

Anna Reinhold

Célénus

Aimery Lefèvre

Stéphanie Paulet, Guillaume Humbrecht, violons

Julie Dessaint, viole de gambe

Jérôme Vidaller, violoncelle

André Henrich, théorbe

Yannick Varlet, clavecin

Hugo Reyne, François Nicolet, flûte

Direction musicale

Hugo Reyne

Saint-Sulpice-le-Verdon, Logis de la Chabotterie, mercredi 5 août 2015, 21h

Faut-il imaginer qu’en 2047, on reverra Atys dans la production Christie-Villégier, financée cette fois par un  milliardaire chinois ou indien ? Si la résurrection de « l’opéra du roi » fut un événement en 1987, l’entreprise aurait-elle en même temps rendu l’œuvre intouchable par d’autres ? Non, fort heureusement. Si l’on attend encore la mise en scène concurrente qui saurait imposer une autre vision d’Atys, une deuxième intégrale au disque est venue en 2010 rejoindre l’enregistrement des Arts Florissants : elle était directement liée au concert donné en 2009 en clôture du festival de la Chabotterie et dirigé par Hugo Reyne, lui-même un des protagonistes du premier Atys. Pour l’édition 2015, consacrée à Louis XIV, tricentenaire oblige, il a semblé naturel de reproposer l’opéra préféré du monarque, mais de manière un peu différente. La tragédie lyrique pâtit aujourd’hui de son faste, qui en rend l’interprétation particulièrement coûteuse : nombreux solistes, chœur, orchestre fourni… La solution pourrait donc bien être la version de chambre, ou de salon, pour laquelle a opté Hugo Reyne cette année, non sans recourir à la sonorisation pour rendre chanteurs et instrumentistes parfaitement audibles au milieu des jardins du logis de la Chabotterie.

Bien sûr, il faut quelques instants pour s’habituer à ce dépouillement, quand on a à l’oreille l’opulence sonore d’une formation plus nombreuse, mais cet allègement permet aussi de mettre en valeur certains traits, certains effets expressifs ; pour la scène du sommeil, on perçoit d’abord à peine la différence, bercé par les deux flûtes, dont bien sûr celle du chef. Et naturellement, aucune perte pour les récitatifs, dont on sait l’importance chez Lully. La plupart des danses et divertissements ont été coupés, pour réduire le drame à l’essentiel, et plus précisément à ses quatre principaux protagonistes. Les confidents ont disparu, ce qui supprime plusieurs scènes dialoguées, mais les plus beaux moments demeurent : le sommeil, évoqué plus haut, a été préservé, les titulaires d’Atys et de Célénus se partageant les différentes divinités qui visitent alors les songes du héros. Quelques pages chorales ont également survécu : l’entrée de Cybèle, la salutation au nouveau sacrificateur, et surtout l’extraordinaire déploration finale, même si l’on regrette qu’elle s’interrompe avant les airs de danse. Tout s’enchaîne sans le moindre temps mort, l’action avance implacablement, et l’œuvre se termine sur un « Ah, quel malheur ! », sans « Que tout sente ici-bas l’horreur d’un si cruel trépas » qui clôt normalement la partition. Dans cette version légèrement mise en espace, les solistes chantent par cœur, devant les pupitres, quand ils jouent leur personnage, et se rassoient pour devenir momentanément choristes.

Doté d’un timbre chaud et solide, déjà Célénus en 2009, Aimery Lefèvre est malgré tout un roi un peu uniforme, et l’on aimerait qu’il varie davantage les couleurs pour mieux refléter les états d’âme de ce souverain contrarié, privé de tout sauf de la couronne. En Sangaride, Gaëlle Méchaly a conservé cette fraîcheur qui lui avait valu de camper plusieurs héroïnes de tragédie lyrique pour William Christie (Amélite de Zoroastre), succédant ainsi à Agnès Mellon, la Sangaride de 1987 ; elle campe une nymphe touchante malgré le vibrato qui affecte certaines notes. Chez Romain Champion, on admire avant tout le naturel confondant avec lequel le ténor affronte la tessiture du rôle-titre, qui semble ne lui poser de difficulté à aucun moment ; également héros de l’intégrale enregistrée en 2009, il offre un Atys poétique et noble. Après son passage par le Jardin des Voix, Anna Reinhold s’était vu proposer par William Christie d’être Cybèle en 2012, à Versailles et à New York : grâce à son somptueux timbre de mezzo et à sa réelle présence scénique (même pour une version de concert), cette jeune artiste n’a pas à rougir de la comparaison avec Stéphanie d’Oustrac, l’autre Cybèle de la reprise par les Arts Florissants. Elle est une déesse impérieuse et insinuante, alternant magistralement cruauté et désarroi dans les dernières minutes de l’œuvre. On suivra désormais avec intérêt cette chanteuse dans ses futures incarnations, notamment l’Isabella de L’Italienne à Alger qu’elle sera à Tourcoing et au TCE en mai-juin prochain.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Tragédie en musqiue en cinq actes et un prologue, livret de Philippe Quinault

Créé à Saint-Germain-en-Laye, le 10 janvier 1676

Détails

Atys

Romain Champion

Sangaride

Gaëlle Méchaly

Cybèle

Anna Reinhold

Célénus

Aimery Lefèvre

Stéphanie Paulet, Guillaume Humbrecht, violons

Julie Dessaint, viole de gambe

Jérôme Vidaller, violoncelle

André Henrich, théorbe

Yannick Varlet, clavecin

Hugo Reyne, François Nicolet, flûte

Direction musicale

Hugo Reyne

Saint-Sulpice-le-Verdon, Logis de la Chabotterie, mercredi 5 août 2015, 21h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle