Forum Opéra

Attila — Londres (ROH)

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
27 juillet 2022
Attila ou les lauriers féminins

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra de Giuseppe Verdi en un prologue et trois actes

Livret de Temistocle Solera, tiré de la tragédie de Zacharias Werner, Attila, roi des Huns

Créé à Venise, Teatro alla Fenice, 17 mars 1846

Détails

Attila

Ildar Abdrazakov
Odabella

Maria José Siri

Ezio

Simon Keenlyside

Foresto

Stefan Pop

Leone

Alexander Köpeczi

Uldino

Egor Zhuravskii

Chœur du Royal Opera House

Chef du chœur

William Spaulding
Orchestre du Royal Opera House
Direction musicale

Speranza Scappucci

Londres, Royal Opera House, vendredi 22 juillet, 19h30

Le Royal Opera House achevait sa saison sur des notes verdiennes. Pour faire pendant à Otello et son orage d’ouverture, Covent Garden présentait Attila en version de concert. Œuvre encore prisonnière d’une gangue belcantiste en train de céder, elle exige des voix hybrides, à la fois capables de la virtuosité du début du 19e siècle tout en sollicitant fréquemment largeur de voix, sens du phrasé et de la ligne verdienne que l’on trouvera bientôt dans les chefs-d’œuvre de la maturité.

Le plateau réunit à Londres réalise la quadrature du cercle, même après le retrait de Sondra Radvanovksy (affligée par des circonstances personnelles difficiles). Le mérite premier en revient Maria-José Siri. Sa scène du prologue, pourtant crucifiante pour l’interprète, coche toute les cases : mordant des attaques, véhémence de l’expression, aigus dardés et technique belcantiste affirmée. Le soprano uruguayen affiche sa maitrise jusque dans la reprise de la cabalette, qu’elle varie élégamment et dans le style, sans extrapolation à l’aigu cependant. Dès lors, le reste du rôle ne lui pose aucune difficulté particulière et elle brosse un portrait convaincant de cette Judith romaine, déchirée entre amour et devoir. Ildar Abdrazakov se taille l’autre part du lion de la distribution et confère au chef des Huns la morgue du général grâce à son timbre sombre et son endurance, de même que la fragilité de l’homme au moyen de demi-teintes distillées avec intelligence. On retrouve Simon Keenlyside avec plaisir (Ezio), après quelques années de problème de santé. Si la voix s’est nasalisée, le chant n’a perdu aucun de ses autres atouts : phrasé, nuances et puissance vocale. Stefan Pop ferme la marche. Le rôle touche à ses limites vocales et la quinte supérieure se tend sans rompre. Enfin, Egor Zhuravskii (Uldino) et Alexander Köpeczi (Leone) complètent brillament la distribution. Le premier dispose d’un timbre clair et d’une ligne de chant juvénile pour incarner l’aide de camp quand le second s’appuie sur une voix profonde et sonore pour donner chair aux menaces du rêves d’Attila. Les chœurs de Royal Opera House exposent leur homogénéité et leur bonne préparation. Toutefois, en raison du placement en fond de conque scénique leur italien est peu intelligible.

L’ultime atout-maitre de cette version de concert se trouve sans aucun doute sur le podium. Speranza Scappucci embrasse d’un geste clair et précis la partition et son ambivalence. Elle s’autorise les rubati et accelerandi indissociables aux styles du premier Verdi, trouve les bons équilibres et les bons tempi et soigne les couleurs et interventions des pupitres. Son sens théâtral fait le reste et offre une soirée épique au public du Royal Opera House.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra de Giuseppe Verdi en un prologue et trois actes

Livret de Temistocle Solera, tiré de la tragédie de Zacharias Werner, Attila, roi des Huns

Créé à Venise, Teatro alla Fenice, 17 mars 1846

Détails

Attila

Ildar Abdrazakov
Odabella

Maria José Siri

Ezio

Simon Keenlyside

Foresto

Stefan Pop

Leone

Alexander Köpeczi

Uldino

Egor Zhuravskii

Chœur du Royal Opera House

Chef du chœur

William Spaulding
Orchestre du Royal Opera House
Direction musicale

Speranza Scappucci

Londres, Royal Opera House, vendredi 22 juillet, 19h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle