Forum Opéra

Amore Siciliano — Dijon

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
26 juin 2021
Toccanda Cecilia [émouvante Cecilia]

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Cecilia

Ana Vieira Liete

Donna Isabella

Lucía Martin Carton
Santino

Filippo Mineccia
Don Lidio

Mathias Vidal
Giuseppe (Peppino)

Matteo Bellotto

Cappella Mediterranea

Orgue, clavein et direction

Leonardo García Alarcón

Opéra de Dijon, Auditorium, le 20 juin 2021, 17 h

Ecouté il y a quinze jours, au Festival de Froville (une Tosca baroque et populaire), ce pasticcio connaît une distribution renouvelée : Mathias Vidal (Don Lidio) a succédé à Valerio Contaldo, Mónica Pustilnik retrouve une formation qui lui est chère, et Diana Vinagre est au violoncelle. C’est surtout le cadre qui a changé : à l’intimité du chœur d’une église romane s’est substituée la nef de l’Auditorium, d’une jauge dix fois plus ample, même si les restrictions sanitaires et la distanciation s’appliquent naturellement.

Outre les problèmes de compréhension de la langue, les madrigaux de la Renaissance et du premier baroque, le plus souvent chantés de façon statique, a cappella, sont d’une approche difficile pour un public non averti. Insérés judicieusement à la trame dramatique du pasticcio, joués autant que chantés, ils se présentent ici en habits colorés, vivants et recèlent une séduction bienvenue. La vaste nef de l’Auditorium autorise une dimension musicale et dramatique amplifiée. L’espace scénique permet à chacun de déployer toute sa gestique comme son chant. A l’acoustique généreuse, les lumières renforcent l’intensité de l’histoire de Cecilia.

La naissance de ce pasticcio, créé à Ambronay, est connue : Francesca Aspromonte, qui participait à une représentation de l’Elena de Cavalli, que dirigeait Leonardo García Alarcón à Montpellier, chanta, au cours du repas qui suivit, une chanson traditionnelle calabraise ou sicilienne, héritée de son père, qui narrait la vie malheureuse de Cecilia, en 17 couplets. La mélodie se mémorise aisément, et le chef-compositeur s’en empara pour développer et illustrer cette narration à l’aide de pièces appropriées empruntées au répertoire baroque, mais aussi élargi à la chanson populaire. Quito Gato réalisa l’orchestration, particulièrement réussie. Trois musiciens pour les cordes pincées (archiluth, théorbe ou guitare, harpe, avec parfois l’épinette), trois pour les cordes frottées (violon, violoncelle et contrebasse), trois pour les vents (flûtes, cornet, basson et positif) : les combinaisons renouvellent les couleurs, et l’union des voix et des instruments est un régal, tout comme les voix féminines a cappella. Chaque interprète, chanteur comme instrumentiste, mériterait d’être cité pour son engagement et ses qualités propres. Lucia Martin Carton, noble espagnole joue son rôle tout en étant la narratrice. Sa voix chaude se marie idéalement à celle d’Ana Vieira Liete, émouvante Cecilia, à la singulière pureté d’émission et au jeu convaincant. Mathias Vidal déborde d’énergie et nous vaut un Don Lidio puissant, tout comme le Santino campé par Filippo Mineccia, impressionnant de force, de projection et d’agilité, au timbre riche comme au jeu dramatique abouti.  Peppino, le détenu promis à l’exécution (Matteo Bellotto) est évidemment moins exubérant : la basse est sonore, et son soutien aux nombreux ensembles est apprécié (madrigaux et fugue, écrite par le chef pour la circonstance). L’ensemble instrumental se montre aussi jubilatoire (la saltarelle) qu’empreint de gravité et de tristesse. Ce fut un constant régal. En oubliant la longue parenthèse de la pandémie, il y a bien longtemps que le public qui emplissait l’auditorium n’avait manifesté aussi longuement sa gratitude aux artistes. La salle est survoltée, insatiable : rien moins que trois grands bis, offerts par des interprètes profondément heureux, ont été la récompense. Une soirée mémorable, qui augure bien du retour à la vie. Rendez-vous est pris pour la saison prochaine, où la Cappella Mediterranea nous vaudra des émotions renouvelées.

 

 

 

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Cecilia

Ana Vieira Liete

Donna Isabella

Lucía Martin Carton
Santino

Filippo Mineccia
Don Lidio

Mathias Vidal
Giuseppe (Peppino)

Matteo Bellotto

Cappella Mediterranea

Orgue, clavein et direction

Leonardo García Alarcón

Opéra de Dijon, Auditorium, le 20 juin 2021, 17 h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle