Forum Opéra

Adriana Lecouvreur — Nice

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
22 mars 2014
Dans les coulisses de l’histoire

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Francesco CILEA

Adriana Lecouvreur
Opéra en quatre actes(1902)
Livret de Arturo Colautti d’après la pièce d’Eugène Scribe et Ernest Legouvé

Maurizio
Bruno Ribeiro
Prince de Bouillon
Christophoros Stamboglis
Abbé de Chazeuil
Steven Cole
Michonnet
Davide Damiani
Quinault
Alessandro Spina
Poisson
Frédéric Diquero
Adriana Lecouvreur
Cristina Pasaroiu
Princesse de Bouillon
Laura Brioli
Mademoiselle Jouvenot
Gabrielle Philipponet
Mademoiselle Dangeville
Juliette de Bannes Gardonnes

Orchestre Philharmonique de Nice
Chœur de l’opéra de Nice
Direction musicale
Roland Böer

Nice, Opéra, samedi 22 mars 2014, 20h

 

Bonne idée de l ‘opéra de Nice de monter la trop rare Adrienne Lecouvreur de Cilea, seul opéra de ce compositeur à avoir victorieusement franchi la barrière du temps malgré un livret inspiré de Scribe et Legouvé d’une complexité bien peu théâtrale. Pour faire renaître cette comédienne du XVIIIe siècle empoisonnée dit-on par la princesse de Bouillon, sa puissante rivale dans le cœur du maréchal de Saxe, la mise en scène de Francesco Michelli situe l’action dans les coulisses d’un théâtre, évocation de la Comédie Française où officiait Adrienne Lecouvreur. Le triste sort de cette dernière inhumée à la sauvette sans les derniers sacrements comme tous les comédiens de ce temps arracha des cris d’indignation à Voltaire lui-même. Les chanteurs se déplacent dans un espace nu, parfois sur des praticables descendus des cintres. Plus gênant et moins convaincant, la multiplication de projecteurs électriques, dont un mur de réflecteurs dans le fond, qui aveugle sans vraiment éclairer et veut sans doute représenter la salle vue de la scène vient gêner et distraire l’attention…
 

Dans des costumes plus ou moins inspirés du XVIIIe siècle (mais qui a jamais vu le maréchal de Saxe avec une jupette à paniers ?), l’ensemble ne manque cependant pas d’un parti pris esthétisant qui fonctionne plutôt bien pendant les trois premiers actes, beaucoup moins pour le dernier durant lequel la mort d’Adrienne est troublée par le bruyant relèvement d’un panneau lumineux incongru. Dommage car l’émotion de cette conclusion disparaît alors et amoindrit in fine l’impact de l’opéra sur les spectateurs. Musicalement, on passera sans insister sur la fosse, l’orchestre philharmonique de Nice étant ce qu’il est et …rien de plus ! (l’unique solo de violon est une souffrance) tandis que la battue de Rolan Böer, disciple d’Antonio Pappano, efficace mais sans beaucoup d’élan, peine souvent à faire lever la pâte. Elle a du moins le mérite d’assurer la cohésion et de procurer un socle solide aux interprètes. Vocalement, on salue avant tout l’Adriana de Cristina Pasaroiu, héroïne à la fois touchante et passionnée, vibrante incarnation qui fait de cette Adriana une sœur plus fragile de Tosca, saluée comme tel dès son air d’entrée (« Io son l’umile ancilla »). Cette qualité vocale se double d’une présence scénique et d’un engagement physique qui font de la soprano roumaine la triomphatrice de la soirée. Malgré l’impact produit sur le public, la princesse de Bouillon de Laura Brioli, timbre peu agréable et vibrato envahissant, fait trop méchante de convention pour rivaliser avec elle dans le cœur du maréchal de Saxe (ou du moins dans celui des spectateurs). A ce dernier, Bruno Ribeiro assez pâle ne parvient pas à conférer le charisme que, il est vrai, Cilea ne lui a guère prodigué ; ce personnage falot ballotté assez gauchement entre ses deux maîtresses, n’attire aucune sympathie et l’on ne comprend guère qu’il puisse susciter pareilles passions. Parmi les hommes, la palme revient dès lors à Davide Damiani, dont l’émouvant Michonnet, régisseur amoureux éconduit mais fidèle d’Adriana, émeut autant qu’il séduit par son grain vocal chaleureux. Il triomphe dans un rôle difficile car ingrat auquel il confère une grande noblesse de cœur. Le tandem cocasse des deux libertins, le prince de Bouillon (Christophoros Stamboglis) et son âme damnée l’abbé de Chazeuil (Steven Cole) fonctionne à merveille, les deux étant aussi bons acteurs que chanteurs convaincants même si leurs rôles sont évidemment plus gratifiants. Les autres membres de la troupe du théâtre français, tantôt admirateurs d’Adriana tantôt jaloux d’elle comme le chœur de l ‘opéra de Nice n’appellent guère que des éloges et concourent à la réussite globale de cette production dont on peut espérer qu’elle trouvera d’autres opéras pour la reprendre et peut-être l’améliorer.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Francesco CILEA

Adriana Lecouvreur
Opéra en quatre actes(1902)
Livret de Arturo Colautti d’après la pièce d’Eugène Scribe et Ernest Legouvé

Maurizio
Bruno Ribeiro
Prince de Bouillon
Christophoros Stamboglis
Abbé de Chazeuil
Steven Cole
Michonnet
Davide Damiani
Quinault
Alessandro Spina
Poisson
Frédéric Diquero
Adriana Lecouvreur
Cristina Pasaroiu
Princesse de Bouillon
Laura Brioli
Mademoiselle Jouvenot
Gabrielle Philipponet
Mademoiselle Dangeville
Juliette de Bannes Gardonnes

Orchestre Philharmonique de Nice
Chœur de l’opéra de Nice
Direction musicale
Roland Böer

Nice, Opéra, samedi 22 mars 2014, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle