À seulement 15 km de Paris, au milieu des grands ensembles de Massy où un logement sur deux est au début des années 90 un logement social, construire une salle d’opéra est alors considéré comme un pari fou. Et pourtant, le plus jeune opéra de France est né en 1993, porté par la volonté du député-maire Claude Germon (1974-1995), traité par beaucoup à l’époque de visionnaire et appelé par les mauvaises langues Toutangermon à cause de ses idées pharaoniques. Pourtant, il se plaisait alors à dire au plan local ce que l’on aimerait tant entendre aujourd’hui au niveau national : « On ne fait pas un pôle économique puissant si on ne fait pas aussi un pôle culturel ». Et de conclure : « Finalement, je ne savais pas que c’était impossible, c’est pour cela que je l’ai fait ! »
Adresse : 1 place de France 91300 Massy
Institution lyrique hébergée : Opéra de Massy (officiellement délégation de service public à la SARL « Centre National d’Art Lyrique », dont le gestionnaire responsable est le directeur de l’établissement, Jack-Henri Soumère).
Site Web : www.opera-massy.com
Années de construction : début des travaux en 1989, inauguration le 9 octobre 1993.
Architectes : Arturo Oliveras et Alain Aubert (agence AO2A), en collaboration avec Jacques Tourane (architecte scénographe) et Jean-Louis Martinoty (administrateur général de l’Opéra de Paris, pour la première saison), et avec les conseils de Dominique Rouits (chef d’orchestre) pour la fosse de 80 musiciens.
Style architectural : contemporain.
Répertoire de prédilection : programmation à la fois exigeante et accessible, mêlant harmonieusement le grand répertoire classique à des créations originales. Plus de 150 productions ont été proposées depuis l’ouverture, avec bien sûr de grosses machines (Boris, Aïda, Carmen), des tubes (La Flûte, Nabucco, Traviata), du baroque (Amadis de Lully, Le Retour d’Ulysse dans sa patrie, Le Couronnement de Poppée), des opérettes (viennoises ou d’Offenbach, et même une Zarzuela), mais aussi des œuvres plus recherchées, notamment dans le domaine contemporain (dont Les Sacrifiées de Thierry Pécou, The Knot Garden de Michael Tippett, Temboctou de Mâche, Erzsébet de Báthory-Kitsz, ou Raspoutine de Jay Reise). Certaines productions qui tournent arrivent « clé en main », mais beaucoup sont des productions ou des coproductions où l’Opéra de Massy s’investit pleinement, en donnant leur chance à de jeunes chanteurs.
Activités pédagogiques et culturelles : l’Opéra de Massy affiche clairement sa vocation de favoriser l’accès à l’art lyrique au plus grand nombre. Les actions proposées sont nombreuses : visites guidées de la salle et des installations techniques, dont certaines thématiques ; répétitions générales accessibles aux élèves et étudiants d’Île de France et aux professeurs coordinateurs ; dossiers pédagogiques ; possibilité pour les écoles d’assister à des répétitions avec orchestre ; ateliers : maquillage, voix lyrique, la voix dans tous ses états, théâtre, technique et métiers du théâtre ; mallette pédagogique.
Des actions particulières sont proposées en faveur de publics spécifiques, personnes en situation de handicap, personnes incarcérées, personnes hospitalisées.
Des partenariats particuliers sont développés avec le lycée Gustave Eiffel et avec le conservatoire de Massy.
Histoire : le quartier des Franciades où se trouve l’Opéra de Massy est un vaste ensemble érigé dans les années 60-70 par les architectes Jean Balladur et Jean Duthilleul. C’est au milieu d’immeubles de grande hauteur qu’est construit le nouvel opéra, conçu au centre d’un vaste ensemble culturel regroupant un cinéma et une médiathèque, auquel est adjointe une brasserie. Inaugurée le 9 octobre 1993 par un récital de Teresa Berganza, le nouvel établissement propose une programmation avant tout lyrique, mais également de la danse et du théâtre. La grande salle (799 places), bénéficie d’une fosse d’orchestre pouvant accueillir jusqu’à 80 musiciens (et qui, si elle n’est pas utilisée, peut être couverte pour recevoir des rangées de sièges), et d’un plateau de 500 m2. Il existe également un auditorium de 130 places, une salle de répétition, deux studios de danse et un hall d’exposition.
L’établissement, dès son ouverture, trouve son public, et connaît un immense succès populaire. Il reçoit près de 20 000 spectateurs par an pour le lyrique, dont 1/3 de Massicois. Depuis son ouverture, l’Opéra a son propre orchestre créé en 1989 par Dominique Rouits, mais n’en invite pas moins d’autres orchestres extérieurs.
En 1999, l’Opéra de Massy est la première structure à obtenir le label « Scène nationale Conventionnée pour le lyrique ». Puis il devient membre de la Réunion des Opéras de France et d’Opéra Europa.
Quelques compagnies reviennent très régulièrement à Massy, comme Christian Gangneron et l’ARCAL, Olivier Desbordes et son Opéra éclaté, Dmitri Bertman et l’Opéra-Théâtre Hélikon de Moscou. Olivier Desbordes souligne « Je trouve qu’en 20 ans, l’Opéra de Massy a bien grandi. La qualité globale des chanteurs s’est beaucoup améliorée, Massy est devenu un opéra qui monte et qui compte dans le paysage lyrique français ». Tous les professionnels qui y ont travaillé s‘accordent à reconnaître que le mérite en revient à son directeur Jack-Henri Soumère et à ses collaborateurs.
Les affiches des spectacles présentés, quelle que soit leur origine, sont créées depuis l’ouverture par Michel Bouvet. Très originales, elles constituent une des images de marque de l’établissement.
Premier opéra représenté : Roméo et Juliette de Gounod (23 octobre 1993).
Créations marquantes : aucune œuvre n’a été créée à l’Opéra de Massy, mais sa programmation variée, réalisée avec des moyens financiers limités, est souvent courageuse (voir ci-dessus le paragraphe Répertoire de prédilection).
Meilleures places : le principe architectural est très proche de celui du Théâtre de la Ville à Paris : un gradin en continu, sous lequel se situent les accès et le hall d’entrée, offre des places toutes de face. Le premier tiers, vers le 10e rang, offre le meilleur compromis entre la vision et l’audition.
Acoustique : pas de trou sonore à déplorer, l’acoustique de la salle est considérée par les professionnels comme excellente.
Tarifs 2015-2016 : 24 à 29 euros, 48,50 à 53 euros et 75 à 82 euros selon les productions.
Tarif réduit pour les Massicois, les demandeurs d’emplois, les plus de 60 ans, les groupes de plus de 10 personnes (appliqué uniquement aux réservations téléphoniques 01 60 13 13 13 ou sur place). Les moins de 18 ans bénéficient de 50% de réduction sur tous les spectacles.
Anecdotes : avant la création de l’Opéra de Massy, le conservatoire municipal de Massy et la troupe semi-professionnelle des Tréteaux lyriques de l’Essonne donnaient déjà entre 1975 et 1990 des représentations lyriques au Centre culturel Paul Bailliart (construit en 1969 par l’État dans le cadre de la politique culturelle d’André Malraux). S’y produisaient des chanteurs issus notamment de la classe de chant et d’art lyrique du conservatoire de Massy, animée par Marie-Anne Audi, de l’Opéra Comique, Jacques Potier, ténor de la troupe de l’Opéra de Paris avant l’arrivée de Rolf Liebermann, et Arlette Heudron, organiste et chef de chant à l’Opéra de Paris. Ces activités lyriques de qualité, qui connaissaient un grand succès, ont certainement contribué à l’augmentation de l’appétit culturel des Massicois et conforté le maire Claude Germon dans son projet d’opéra.
Tenue : simple, non guindée, sans être habillée ni négligée.
Vestiaire : au rez-de-chaussée.
Toilettes : pour personnes à mobilité réduite au rez-de-chaussée, pour les autres au sous-sol. Ces dernières sont relativement sous-dimensionnées, et induisent des files d’attente importante, particulièrement chez les dames.
A l’entracte : deux bars sont ouverts pendant les entractes dans le hall et les espaces de circulation du rez-de-chaussée.
Le bémol : le hall d’entrée, qui sert de foyer pendant les entractes, est un peu petit et manque de sièges pour les utilisateurs du bar.
Le dièse : les sourires et l’amabilité de tous les personnels d’accueil, et le confort des fauteuils créés spécialement pour l’Opéra de Massy par la société Quinette Gallay (même si après 22 ans de bons et loyaux services, ils donnent aujourd’hui quelques signes de fatigue).
Accessibilité : L’Opéra est accessible aux personnes à mobilité réduite (l’indiquer lors de la réservation par téléphone).
L’Opéra met à disposition un système d’amplification pour les personnes malentendantes (renseignements au 01 60 13 13 13. Le matériel est fourni en échange d’une pièce d’identité).
Accès :
- En voiture
Depuis Paris, la voiture reste le moyen le plus rapide et le plus direct. Pour la saison 2015-2016, le grand parking de la place de France, réaménagé en souterrain, sera encore en travaux (le plan de rénovation du centre commercial des Franciades et des abords de l’Opéra doit s’achever en 2019). Un certain nombre de parkings de surface entourent le théâtre, mais il convient de prévoir quand même un battement suffisant pour le cas où la place trouvée serait éloignée. Le site Internet de l’opéra donne un plan des parkings et propose d’envoyer la veille du spectacle toutes les infos parking en temps réel.- De Paris
- De la porte d’Orléans, prendre la nationale 20, arrivé à Antony, prendre la direction Massy (D66), puis « place de France » (centre commercial des Franciades)
- De la porte d’Orléans ou d’Italie, prendre l’autoroute du sud (A6) vers Lyon, bifurquer vers « Bordeaux-Nantes », première sortie vers Massy, puis direction Massy-Opéra et direction « Place de France » (centre commercial des Franciades).
- De Province
- De l’A10, prendre sortie « Massy-Palaiseau », direction « Massy-Opéra », puis direction « Place de France » (centre commercial des Franciades).
- De l’A6, prendre sortie « Versailles », direction Palaiseau, sortir à « Massy », puis direction « Place de France » (centre commercial des Franciades).
- De Paris
- En transports en commun
- RER B Descendre à la station « Les Baconnets », puis bus 119, arrêt « Place de France », ou bien aller à pied (depuis la gare, compter une dizaine de minutes, trajet bien fléché sauf à la sortie de la gare où il faut demander la bonne direction). C’est le trajet que nous conseillons, prévoir au total 1 h ½ de transport depuis Paris centre.
- RER B ou C Descendre à la station « Massy-Palaiseau », puis bus 119 ou 319, arrêt « Place de France ».
- BUS 197 Départ « Porte d’Orléans », descendre au terminus.
Boutique : une excellente boutique de CD et DVD est ouverte les soirs de représentations (mais vend également en ligne, accès par le site de l’Opéra). On y trouve un large choix de captations, soigneusement sélectionné, en rapport avec la représentation du jour mais aussi plus large, et souvent des soldes et occasions à saisir.
Où dîner à proximité : la brasserie Les Terrasses de l’Opéra, juste à gauche du théâtre, propose un accueil sympathique, des photos de musiciens au mur, des repas simples mais de qualité (carte de brasserie, pizzas), et une réduction de 10 % sur présentation du billet pour le spectacle du jour. La zone d’activités, assez éloignée du théâtre et inaccessible sans voiture, offre tout l’éventail habituel des chaînes de restaurants.
Où dormir à proximité : le plus proche, Kyriad Hôtel Massy (place de France), n’est pas forcément le mieux. Les autres possibilités de choix comprennent l’Adagio Access, l’Ibis, Résidhôme Paris-Massy, Séjours et Affaires Massy Atlantis, Mercure Paris Massy (gare TGV).
Un livre : Sandrine Frentz, 20 ans de l’Opéra de Massy 1993-2013, Massy, 2013. Malheureusement, si tous les spectacles lyriques y sont listés, manquent les dates des représentations et les distributions, ainsi que les noms des artistes sous les très nombreuses photos non légendées.
Un dossier : Il était une fois l’opéra.