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Les dix meilleurs opéras de la saison 2015-2016

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Actualité
14 juillet 2016

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Après un examen serré de la trentaine de spectacles auxquels, durant la saison 2015-2016, nos rédacteurs avaient attribué la note maximale de 4 coeurs, nous avons retenu les dix qui, selon nous, se détachait du peloton. Inventaire, par ordre chronologique de représentation, des dix meilleures productions de ces dix derniers mois (à l’exclusion des festivals).


1. Pascal Dusapin, Penthesilea (direction musicale : Franck Ollu, mise en scène : Pierre Audi, Opéra national du Rhin – septembre 2015)

Les Belges sont décidément très forts. Après nous avoir offert au printemps 2014 ce magnifique cadeau qu’était Au monde, de Philippe Boesmans, La Monnaie récidivait un an plus tard avec cette Penthesilea de Pascal Dusapin, coproduite par l’Opéra national du Rhin qui l’a présentée en septembre 2015, en « création mondiale » bis. Et dans les deux cas, la réussite fut complète… (lire le compte rendu)

2. Gaetano Donizetti, Roberto Devereux (direction musicale : Bruno Campanella, mise en scène : Alessandro Talevi, Madrid – octobre 2015)

En octobre à Madrid, Mariella Devia faisait une entrée spectaculaire dans la production d’Alessandro Talevi, en provenance du Welsh National Opera, qui marquait sa prise de rôle scénique d’Elisabetta aux côtés de Gregory Kunde en Roberto. Attentif aux chanteurs, Bruno Campanella construisait intelligemment une gradation dramatique culminant dans la grande scène finale… (lire le compte rendu)

3. Giacomo Meyerbeer, Le Prophète (direction musicale : Johannes Willig, mise en scène : Tobias Kratzer, Karlsruhe – octobre 2015)

Pour cet opéra rarement représenté, le jeune metteur en scène Tobias Kratzer avait choisi de transposer l’intrigue à l’époque moderne. La réussite de la soirée n’aurait pas été possible sans la direction précise et passionnée de Johannes Willig qui, à la tête d’une formation orchestrale de haut niveau, a su maintenir la tension tout au long de ces 3h15 de musique. Au rideau final, les artistes ont été salués par une ovation d’une douzaine de minutes, ce qui prouve que l’audace paie quand tous les artistes s’investissent à fond… (lire le compte rendu)

4. Claude Debussy, Pelléas et Mélisande (direction musicale : Simon Rattle, mise en scène : Peter Sellars, Londres – janvier 2016)

Dans Pelléas et Mélisande, ce sont bien moins décors et accessoires qui font l’œuvre que les dédales symboliques et psychiques qu’ils évoquent et que les personnages semblent traverser comme des ombres. Aussi la proposition partagée par Peter Sellars, Simon Rattle et les chanteurs réunis à Londres a pu prendre tout son sens. Dérangeante, poignante, glaçante, cette lecture à fleur de peau a surtout été prodigieuse car de presque rien elle a fait un tout… (lire le compte rendu)

5. Alfredo Catalani, La Wally (direction musicale : Maurizio Benini, mise en scène : Cesare Lievi, Monte-Carlo – janvier 2016)

Si Alfredo Catalani avait pu composer davantage, l’école italienne tenait un authentique maître, doté d’un prodigieux talent d’orchestrateur et d’un vigoureux sens du théâtre, auxquels a parfaitement rendu justice l’interprétation dynamique de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo dirigé par un Maurizio Benini qui n’a pas hésité pas à déchaîner les forces de cette formation. On n’a pu qu’adhérer à une mise en scène respectueuse du livret, non sans une pincée de second degré. Quant à la distribution, elle réunissait ce qu’on peut espérer de mieux aujourd’hui dans ce répertoire… (lire le compte rendu)

6. Luigi Rossi, Orfeo (direction musicale : Raphaël Pichon, mise en scène : Letske Mijnssen, Nancy – février 2016)

Alors que tant de spectacles hystériques et saturés de détails confisquent notre imagination, cet Orfeo de Rossi, mis en scène à Nancy puis Versailles par Letske Mijnssen, a réussi à la stimuler tout en subtilité. C’est avec un même sens aigu du théâtre que Raphaël Pichon dirigeait chanteurs et instrumentistes et pétrissait cette matière inouïe, l’affinant jusqu’au murmure, jusqu’au silence, mais un silence chargé et infiniment suggestif. (lire le compte rendu)

7. Toshio Hosokawa, Stilles Meer (direction musicale : Kent Nagano, mise en scène : Oriza Hirata, Hambourg – février 2016)

L’Opéra d’Etat de Hambourg  proposait en création mondiale en ce début d’année 2016 Stilles Meer, la quatrième œuvre lyrique du compositeur japonais Toshio Hosokawa, une œuvre très personnelle, intime et fascinante, magnifiée par la direction ductile de Kent Nagano, la direction d’acteurs hypnotique de Oriza Hirata et une distribution dominée par Bejun Mehta et Mihoko Fujimura. (lire le compte rendu)

8. Wolfgang Amadeus Mozart, Don Giovanni (direction musicale : Mark Shanahan, mise en scène : Moshe Patrice et Leiser Caurier, Nantes –  mars 2016)

Il y avait de l’âpreté dans le traitement de ce Don Giovanni nantais et peu de complaisance en dépit de l’exposition assez frontale des transgressions les plus abjectes. La modernisation de l’oeuvre par Moshe Patrice et Leiser Caurier aurait pu rebuter mais elle était cohérente du début à la fin de l’oeuvre et servait donc le propos. L’Orchestre National des Pays de la Loire, sous la direction de Mark Shanahan se mettait avec précision au service du plateau et plus particulièrement de John Chest qui incarnait le rôle-titre avec un brio exceptionnel de fragilité et de puissance combinées. (lire le compte rendu)

9. Leonard Bernstein, West Side Story (direction musicale : Gustavo Dudamel, mise en scène : Philip William McKinley, Salzbourg –  mai 2016)

Directrice artistique du Festival de Pentecôte de Salzbourg depuis 2012, et confirmée jusqu’en 2021, Cecilia Bartoli a réalisé cette année un coup de maître. Pour cette édition autour du thème de Roméo et Juliette, West Side Story était certes un titre pertinent, mais bien loin du savoir-faire salzbourgeois et surtout des talents musicaux de la diva romaine qui approche la cinquantaine. Sur ce dernier point, la difficulté a été habilement détournée par le metteur en scène Philip William McKinley. Dans ce répertoire où on ne l’attendait pas, la surprise est venue de la charge émotive de son interprétation, d’une grande force et d’une grande justesse. Le choix de Gustavo Dudamel et de l’Orchestre Simón Bolívar a été un autre coup de génie. (lire le compte rendu)

10. Luigi Cherubini, Médée (direction musicale : Nicolas Krüger, mise en scène : Jean-Yves Ruf, Dijon – mai 2016)

Une très grande Médée tant pour la réalisation dijonnaise du chef-d’œuvre de Cherubini, que pour l’interprétation de la magicienne matricide par une jeune cantatrice, Tineke van Ingelgem, dont c’était le premier très grand rôle : une révélation. (lire le compte rendu)

 

 

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