Forum Opéra

Guntram

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
5 novembre 2008
Une belle réussite pour le premier Richard Strauss

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard Strauss (1864-1949)

GUNTRAM
« Action en trois actes » Op. 25, sur un livret du compositeur
Créée le 10 mai 1894 à Weimar, remaniée en 1934 et recréée le 29 octobre 1940 à Weimar

Mise en scène, Gustav Kuhn
Décors, Folko Winter
Costumes, Lenka Radecky
Lumières, Gustav Kuhn, Christian Eder

Le vieux Duc : Andrea Martin
Freihild, sa fille : Elena Comotti d’Adda
Le Comte Robert, son époux : Raphael Sigling
Guntram, un ménestrel : Gianluca Zampieri
Freihold, un ménestrel : Thomas Gazheli
Le Bouffon du Duc : Christian Brüggemann
Une vieille femme : Monika Waeckerle
Un vieil homme : Stephan Zelck
Un jeune homme / un vassal : Michael Doumas
Un jeune homme / un vassal : Johannes Wimmer
Un vassal / un moine : Thomas Hay
Un messager / un moine : Michael Kupfer
Un moine : Sergio Briziarelli
Un moine : Drummond Walker

Männerchor der Tiroler Festspiele Erl
Chef de Choeur, ?
Orchester der Tiroler Festspiele Erl
Direction musicale, Gustav Kuhn

Enregistré durant le mois d’août 2005
Durée : 1h. 45mn.
Textes de présentation des artistes et synopsis en allemand et anglais ; sans sous-titres

Dvd Col Legno (2007) WWE 1DVD 80004

 

Un avertissement nous prévient que ce document « était initialement destiné à la seule utilisation interne ; en publiant l’enregistrement sous cette forme, les organisateurs du Festival répondent à la demande populaire et ce faisant rendent les exécutions musicales des répétitions accessibles à un public plus vaste. » Voilà expliquée l’absence de sous-titres et peut-être une prise de son avantageant l’orchestre, reléguant un peu les chanteurs au second plan. Cette tendance s’accepte par la beauté de l’orchestration d’un pourtant débutant mais nommé Richard Strauss, et par la belle sonorité de l’orchestre du Festival, aux cuivres chaleureux comme les souhaitait Verdi (par ailleurs curieusement dédicataire de l’œuvre). La beauté de l’orchestre de Strauss, disions-nous, fait accepter sa prédominance mais le fait est rehaussé par un élément d’importance : la lecture attentive et fort belle de Gustav Kuhn qui tout simplement fait vivre la musique. On le voit — et l’entend — attentif à laisser éclore la poésie des moments intimistes dans lesquels le compositeur réduit considérablement les instruments, ou maîtrisant le lancement des moments-fleuves, autant que les déchaînements de la masse orchestrale qui emporte le drame sur ses ailes puissantes. Il faut dire que le Maestro doit particulièrement affectionner l’œuvre, la dirigeant plusieurs fois et assurant même sa création en Italie ! (au Teatro Bellini de Catane en 2005).
En Guntram, Gianluca Zampieri trompe son monde tant, malgré son nom, il se fond dans le ténor germanique : timbre clair mais solide, prononciation sans accent. Il assume sans fatigue ce rôle lourd aux écarts difficiles, maîtrisant le chant en force comme les moments plus nuancés, de poésie ou de doute du personnage. On apprécie le beau timbre corsé de Elena Comotti d’Adda qui se plie également avec honneur aux courbes en force du chant de Richard Strauss.
La basse sombre et solide de Thomas Gazheli fait un pendant impressionnant au ménestrel ami de Guntram, tandis que le baryton Andrea Martin campe un Vieux Duc à la présence certaine. Dans un rôle un peu en retrait, Raphael Sigling, de son timbre de ténor plus aigu et froid, personnifie efficacement le tyran qui ne veut rien entendre, les autres solistes étant à la hauteur des valeureux chanteurs des parties principales.

La présentation en version semi-scénique ne nuit pas à l’œuvre, du reste pratiquement toujours donnée en concert lors de ses rares reprises. Alors que l’orchestre occupe le fond, les chanteurs évoluent sur une scène disposant de plusieurs niveaux. Les costumes sont contemporains avec ce qu’il faut de recherche (et de couleur locale ! le Vieux Duc paraissant au premier acte avec veste et chapeau de cet inimitable vert tyrolien ). La gestuelle et les attitudes se situent dans la convention du théâtre d’opéra, simplement évocatrice : Gustav Kuhn qui règle la « semi-mise en scène » n’ayant d’autre souci que de servir l’oeuvre. C’est essentiel pour le spectateur, le livret ne semblant pas repérable sur Internet ; mais avec un résumé de l’intrigue sur les genoux, on peut facilement suivre action et musique, d’autant que chef et artistes donnent une lecture musicale enthousiaste et investie, on ne se lasse pas de le dire.

Véritable « maestro concertatore », selon l’expression consacrée et encore en usage lors des retransmissions de la R.A.I., Gustav Kuhn insuffle en effet une tendresse et une chaleur remarquables, comme s’il se souvenait ou était imprégné des raretés donizettiennes et verdiennes qu’il a enflammées de son art alliant si bien l’attention à la poésie et l’expression dramatique. C’est être au service du compositeur, de la Musique, et le Maestro mérite en cela un hommage particulier et le souhait de le voir —ou l’entendre !— servir encore nombre d’opéras…

Yonel Buldrini

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Guntram_Kuhn_Col_Legno

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard Strauss (1864-1949)

GUNTRAM
« Action en trois actes » Op. 25, sur un livret du compositeur
Créée le 10 mai 1894 à Weimar, remaniée en 1934 et recréée le 29 octobre 1940 à Weimar

Mise en scène, Gustav Kuhn
Décors, Folko Winter
Costumes, Lenka Radecky
Lumières, Gustav Kuhn, Christian Eder

Le vieux Duc : Andrea Martin
Freihild, sa fille : Elena Comotti d’Adda
Le Comte Robert, son époux : Raphael Sigling
Guntram, un ménestrel : Gianluca Zampieri
Freihold, un ménestrel : Thomas Gazheli
Le Bouffon du Duc : Christian Brüggemann
Une vieille femme : Monika Waeckerle
Un vieil homme : Stephan Zelck
Un jeune homme / un vassal : Michael Doumas
Un jeune homme / un vassal : Johannes Wimmer
Un vassal / un moine : Thomas Hay
Un messager / un moine : Michael Kupfer
Un moine : Sergio Briziarelli
Un moine : Drummond Walker

Männerchor der Tiroler Festspiele Erl
Chef de Choeur, ?
Orchester der Tiroler Festspiele Erl
Direction musicale, Gustav Kuhn

Enregistré durant le mois d’août 2005
Durée : 1h. 45mn.
Textes de présentation des artistes et synopsis en allemand et anglais ; sans sous-titres

Dvd Col Legno (2007) WWE 1DVD 80004

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD