Forum Opéra

Luci mie traditrici

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
5 juillet 2012
Traîtresses oreilles

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en deux actes, livret du compositeur, d’après Il Tradimento per l’onore de Giacinto Andrea Cicognini
Créé au Festival de Schwetzingen le 19 mai 1998

Détails

Mise en scène
Christian Pade
Décor et costumes
Alexander Lintl
Dramaturgie
Agnes Eggers

La Malaspina
Nina Tarandek
Il Malaspina
Christian Miedl
L’Ospite
Roland Schneider
Un Servo
Simon Bode

Ensemble Algoritmo
Direction musicale
Marco Angius

Enregistré au Cantiere Internazionale d’Arte, Montepulciano, juillet 2010

1 DVD EuroArts 2059038 – 69 minutes + bonus (33 minutes)

 

Créé en 1998 sous le titre Die Tödliche Blume, cet opéra de Sciarrino fut donné à Paris dès 2000 dans le cadre du Festival d’Automne, avec l’équipe de la création. En 2001, Trisha Brown le mit en scène à New York et à Bruxelles. En 2007, l’Opéra de Lyon l’avait très intelligemment couplé avec la Tragédie florentine de Zemlinsky (récemment revue lors du festival Puccini Plus), l’intrigue des deux œuvres étant tellement voisine ; dans le même décor, Maria Riccarda Wesseling incarnait le même soir Bianca chez Zemlinsky et la Malaspina chez Sciarrino. Luci mie traditrici a déjà connu deux enregistrements : en 2001 pour Kairos, et en 2003 pour Stradivarius. Et la présente version a déjà été diffusée en disque en 2011, par Stradivarius également ! Il est tentant de penser que cette multiplication des versions reflète l’exceptionnelle qualité d’une œuvre dont le DVD permet une approche différente, notamment en en soulignant l’efficacité scénique.

En effet, à l’écoute seule, l’oreille pourrait être déconcertée, ou lassée, par cette étrange musique qui, après une citation de la superbe élégie « Qu’est devenu ce bel œil ? », de Claude Le Jeune, sur un texte de Ronsard (et dont la mélodie revient régulièrement lors des transitions orchestrales sous une forme dissonante), enchaîne avec un chant à la limite du parlé, au débit souvent très rapide, pour une déclamation répétitive sans rapport ni avec l’art lyrique traditionnel, ni avec le rythme du discours quotidien. Sciarrino déploie un art de superposer les timbres qui n’a rien à voir avec l’opéra habituel, en n’exigeant jamais des chanteurs qu’ils donnent trop de la voix. A peine un mot plus haut que l’autre dans cette sombre histoire de jalousie et de meurtre. Musique envoûtante, qui associe les percussions à l’électronique, avec toutes sortes de bruitages parfois portés jusqu’à des paroxysmes toujours très brefs : grincements, cliquetis, rugissements, gargouillis, frémissements, feulements des cordes, souffle des vents.

L’œil, en revanche, est immédiatement séduit par cette mise en scène élégante, d’une sobriété extrême, loin de tout naturalisme, qui nous transporte dans un monde raffiné, sans ancrage temporel ni géographique précis (malgré quelques éléments clairement japonisants), où l’on joue autant du poignard que de l’éventail. Davantage que la musique, c’est le jeu tout en finesse des acteurs qui nous révèle toutes les menaces sous-entendues, la passion qui couve sous les apparences policées, où l’apparition finale du corps sauvagement amputé de l’amant exécuté par le mari ne produit que plus d’effet. Le décor, composé de simples panneaux mobiles à claire-voie, est magnifié par des éclairages subtils. Mieux qu’une simple représentation filmée, on a ici affaire à un authentique objet cinématographique, multipliant les points de vue, avec quantité de gros plans, sur les visages, mais parfois aussi sur des accessoires significatifs, ce qui contribue évidemment à éviter tout ennui pour l’œil, en proposant une expérience spécifique, sans doute différente de celle que ressent le spectateur en salle.

Quant au long bonus proposé, c’est un modèle du genre, avec interview du compositeur qui présente son œuvre en termes limpides, du chef qui explique la spécificité de cette musique, du metteur en scène, du responsable des décors et costumes, et des principaux chanteurs.

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
luci_dvd

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en deux actes, livret du compositeur, d’après Il Tradimento per l’onore de Giacinto Andrea Cicognini
Créé au Festival de Schwetzingen le 19 mai 1998

Détails

Mise en scène
Christian Pade
Décor et costumes
Alexander Lintl
Dramaturgie
Agnes Eggers

La Malaspina
Nina Tarandek
Il Malaspina
Christian Miedl
L’Ospite
Roland Schneider
Un Servo
Simon Bode

Ensemble Algoritmo
Direction musicale
Marco Angius

Enregistré au Cantiere Internazionale d’Arte, Montepulciano, juillet 2010

1 DVD EuroArts 2059038 – 69 minutes + bonus (33 minutes)

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD