Forum Opéra

La Forza del destino

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
29 mai 2013
Système P

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe VERDI

La Forza del destino


Opéra en quatre actes, livret de Francesco Maria Piave
Créé à La Fenice, Venise, le 17 mars 1846

Mise en scène, décor, costumes et lumières
Stefano Poda

Leonora
Dimitra Theodossiou
Don Alvaro
Aquiles Machado
Don Carlo
Vladimir Stoyanov
Preziosilla
Mariana Pentcheva
Padre Guardiano
Roberto Scandiuzzi
Fra Melitone
Carlo Lepore
Curra
Adriana Di Paola
Il marchese di Calatrava
Ziyan Atfeh
Un alcalde
Alessandro Bianchini
Mastro Trabuco
Myung Ho Kim
Un chirurgo
Gabriele Bolletta

Orchestre et chœur du Teatro Regio de Parme
Direction musicale
Gianluigi Gelmetti

Enregistré au Teatro Regio de Parme, les 2 et 5 février 2011

2 DVD C Major 724408 – 178 minutes

 

Les productions données au Teatro Regio de Parme se caractérisent en général par un traditionalisme de bon aloi, mais cette Force du destin tranche par un relatif radicalisme. De Stefano Poda on connaissait jusqu’ici une invraisemblable Thaïs à Turin en 2008 (DVD Arthaus), transformée en suite de défilés hiératiques, avec accumulation de figurants dénudés et notamment un décor composés de moulages d’oreilles, de bouches et de fesses. Curieusement, la méthode qui avait totalement dénaturé Massenet marche plutôt bien pour Verdi : cela tient peut-être à l’œuvre, elle-même un peu décousue et rocambolesque, ou à notre regard qui s’habitue, à moins que Poda ne se soit assagi. Cet artiste complet, qui assure tout l’aspect visuel de ses spectacles, a évidemment ses tics, qui rendent incompréhensibles les scènes de foule, les deux moments de l’opéra où intervient Preziosilla. Habillée exactement comme Leonora (et comme la suivante de celle-ci) pour sa première intervention, la gitane devient une grande dame qui évolue à pas lents et majestueux au milieu d’une foule de bourgeois en haut-de-forme. La scène où elle chante son « Rataplan » est tout aussi abstraite, inutile de chercher à en identifier les protagonistes. Mais en dehors de ces deux moments, du reste esthétiquement très réussis, le « Système Poda » fonctionne et offre de magnifiques images, notamment dans la représentation extrêmement stylisée des scènes de guerre, mimées de manière très impressionnante par les danseurs-figurants et parfois par les choristes. Le décor, composé de deux immenses panneaux mobiles à l’intérieur d’une vaste salle d’aspect minéral, révèle de beaux effets, formant par instants une grande croix lumineuse. La proposition de Stefano Poda s’avère en fait assez efficace sur le plan théâtral, elle empêche les chanteurs de basculer dans la grandiloquence et le ridicule, et elle est en permanence flatteuse pour l’œil.

Bien sûr, les aspects comiques de la partition risquent fort de passer inaperçus. Carlo Lepore est pourtant un excellent Melitone, dotée d’une riche voix de basse, et l’on a souvent eu l’occasion de souligner les immenses mérites de ce chanteur dans les rôles bouffe, de Pergolèse à Rossini. Pour s’imposer à ses côtés, le Padre Guardiano de Roberto Scandiuzzi doit davantage compter sur l’humanité paternelle du ton que sur les pures ressources vocales, le temps de sa splendeur appartenant désormais au passé. La Preziosilla de Mariana Pentcheva a l’aigu strident, apparemment aussi pénible pour elle que pour nous ; heureusement, elle n’en a pas trop à lancer, et le reste de sa prestation est tout à fait satisfaisant, la production lui interdisant par ailleurs toute vulgarité dans l’allure. En Carlo, Vladimir Stoyanov efface le mauvais souvenir de son Germont, et confirme ses très réels dons de baryton verdien, dont le public parisien a pu juger dans cette même œuvre en novembre 2011. Désormais débarrassé d’une surcharge pondérale qui handicapait autrefois ses incarnations, Aquiles Machado est un bien bel Alvaro (dont il partage les origines sud-américaines), doté de toute la vaillance nécessaire sans que cela exclue le raffinement. Peut-être plus inattendue, Dmitra Theodossiou trouve avec Leonora un rôle adapté à ses moyens actuels : en dehors de Norma, son répertoire se compose à présent exclusivement des rôles verdiens les plus exigeants, Abigaille ou Amelia. Si l’on ajoute que l’orchestre est dirigé de main de maître par le très chevronné Gianluigi Gelmetti, il apparaît que cette Force du destin présente beaucoup d’attraits, à condition bien sûr de ne pas être résolument réfractaire au « Système P ».

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
cmajor724408

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe VERDI

La Forza del destino


Opéra en quatre actes, livret de Francesco Maria Piave
Créé à La Fenice, Venise, le 17 mars 1846

Mise en scène, décor, costumes et lumières
Stefano Poda

Leonora
Dimitra Theodossiou
Don Alvaro
Aquiles Machado
Don Carlo
Vladimir Stoyanov
Preziosilla
Mariana Pentcheva
Padre Guardiano
Roberto Scandiuzzi
Fra Melitone
Carlo Lepore
Curra
Adriana Di Paola
Il marchese di Calatrava
Ziyan Atfeh
Un alcalde
Alessandro Bianchini
Mastro Trabuco
Myung Ho Kim
Un chirurgo
Gabriele Bolletta

Orchestre et chœur du Teatro Regio de Parme
Direction musicale
Gianluigi Gelmetti

Enregistré au Teatro Regio de Parme, les 2 et 5 février 2011

2 DVD C Major 724408 – 178 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD