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Salome

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DVD
6 juin 2014
Service minimum

Note ForumOpera.com

1

Infos sur l’œuvre

Opéra en un acte (1905), livret livret de Hedwig Lachmann d’après O. Wilde

Créé au Hofoper de Dresde, le 9 décembre 1905

Détails

Mise en scène

Gabriele Lavia

Décor

Alessandro Camera

Costumes

Andrea Viotti

Lumières

Daniele Naldi

Chorégraphie

Sara Di Salvo

Salome

Erika Sunnegårdh

Jochanaan

Mark S. Doss

Herodes

Robert Brubaker

Herodias

Dalia Schaechter

Narraboth

Mark Milhofer

Le Page

Nora Sourouzian

Cinq Juifs

Gabriele Mangione, Paolo Cauteruccio, Daio Di Vietri, Ramtin Ghazavi, Maashi Mori

Deux Nazaréens

Rainer Zaun, Paulo Paolillo

Deux Soldats

Cesare Lana, Rainer Zaun

Un Esclave

Edoardo Milletti

Orchestre du Teatro Comunale di Bologna

Direction musicale

Nicola Luisotti

Enregistré au Teatro Comunale di Bologna, le 16 janvier 2010

1 DVD Arthaus 101 699 – 109 minutes

Il arrive qu’en regardant un DVD, on songe qu’un CD aurait suffi, si grande est la vacuité des images qui nous sont proposées. Cette Salomé en est un bon exemple, comme on pouvait s’en douter en découvrant le nom du metteur en scène. Gabriele Lavia est en effet responsable de deux des spectacles immortalisés dans l’intégrale « Tutto Verdi » de C Major, et le moins qu’on puisse dire est qu’il ne méritait pas vraiment cet honneur. Une Giovanna d’Arco regardable et des Masnadieri sans intérêt, voilà qui aurait dû faire comprendre à l’industrie du disque qu’il n’était pas indispensable de capter les productions de monsieur Lavia, qui sévit surtout en Italie mais pas seulement. La Salomé qu’il propose est extrêmement respectueuse des indications du livret, ce qui peut être une vertu, mais comme dirait Platée, « Qu’il est langoureux, ce respect ! Hélas, qu’il est suspect ! » On ose à peine parler de transposition en découvrant cette cour royale de la Belle-Epoque, avec officiers en uniforme. Echappant au tout-1900, Jokanaan est nu, vêtu d’un simple pagne. Et il ne se passe à peu près rien pendant un peu plus d’une heure et demie. Les personnages entrent et sortent, vont et viennent, avec plus ou moins d’habileté, selon leurs talents naturels d’acteur. Salomé fait très bien la gamine coquette, mais lorsqu’il s’agit de passer à la danse des sept voiles, on s’aperçoit plus que jamais du manque absolu d’idée de ce spectacle. Enfin, on pourrait dire qu’il y a deux ou trois idées, mais elles sont à chaque fois le fait du décorateur, Alessandro Camera, et non du metteur en scène : pendant sa danse, Salomé passe à plusieurs reprises derrière une énorme lentille grossissante, ce qui permet au public du dernier rang de la voir mieux, mais n’apporte vraiment pas grand-chose. Et à la fin, ce n’est pas sur un plateau d’argent qu’est livré le chef décollé de Jean-Baptiste, mais sur ce vaste plateau qu’est la scène, une tête gigantesque surgissant à travers le sol rouge que les éclairages font paraître baigné de sang, tête que Salomé escaladera et sur laquelle elle se posera pour interpréter son monologue final. Bref, ce n’est pas laid, ça ne choquera personne, mais c’est à peine le service minimum.

Au moins le son mérite-t-il qu’on y prête une oreille, et même deux. Enfin un Hérode qui jouit de tous ses moyens vocaux ! Le ténor américain Robert Brubaker, habitué aux rôles les plus inhumains du répertoire du début du XXe siècle, ne parle, ni ne braille, ni ne glapit : il chante vraiment le rôle du tétrarque, qui retrouve du même coup un peu de dignité, si veule que soit le personnage. Et son épouse bénéficie de l’opulence vocale de Dalia Schaechter, qu’un vrai metteur en scène aurait aidée à composer un personnage doté de plus de relief théâtral, mais dont les seules ressources sonores sont déjà très appréciables. Le Narraboth de Mark Milhofer est un peu trop nasillard, tendance grelot, et la princesse de Judée a déjà eu des admirateurs plus robustes et tout aussi enamourés. Nora Sourouzian prête en revanche au page une voix d’une belle pâte. Mark S. Doss est un prophète auquel son physique lui permet d’apparaître quasi-nu, mais la voix, dénuée de tout charisme, chevrote un peu. Avec Erika Sunnegårdh, le Comunale de Bologne avait dégoté une perle rare : une chanteuse qui ait la voix et le physique du rôle, deux qualités qu’on ne trouve pas toujours réunies. Cette soprano scandinave a une allure d’adolescente, elle joue les petites filles capricieuses, se dénude en partie à la fin de sa danse. Le timbre a une certaine fraîcheur juvénile, ce qui évite le côté Walkyrie toujours gênant pour Salomé ; paradoxalement, c’est dans l’aigu qu’apparaissent surtout des signes de fatigue vocale, surtout dans le monologue final, où le vibrato se fait plus lourd. Malgré tout, on espère retrouver cette artiste dans une production qui justifierait autrement la captation. L’orchestre de Bologne fait bien ce qu’il a à faire, dirigé par Nicola Luisotti, mais tout cela ne suffit pas à justifier l’acquisition de ce DVD.

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Opéra en un acte (1905), livret livret de Hedwig Lachmann d’après O. Wilde

Créé au Hofoper de Dresde, le 9 décembre 1905

Détails

Mise en scène

Gabriele Lavia

Décor

Alessandro Camera

Costumes

Andrea Viotti

Lumières

Daniele Naldi

Chorégraphie

Sara Di Salvo

Salome

Erika Sunnegårdh

Jochanaan

Mark S. Doss

Herodes

Robert Brubaker

Herodias

Dalia Schaechter

Narraboth

Mark Milhofer

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Enregistré au Teatro Comunale di Bologna, le 16 janvier 2010

1 DVD Arthaus 101 699 – 109 minutes

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