Forum Opéra

Ariadne auf Naxos

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
6 mai 2013
Renée Fleming donne beaucoup, mais pas assez

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard Strauss

Ariadne auf Naxos
Prologue et Opéra sur un livret de Hugo von Hofmannsthal
créé le 4 octobre 1916 au Hofoper de Vienne

Mise en scène, décor et lumières
Philippe Arlaud
Costumes
Andrea Uhmann
Prima donna / Ariane
Renée Fleming
Bacchus
Robert Dean Smith
Zerbinetta
Jane Archibald
le Compositeur
Sophie Koch
le Maître de musique
Eike Wilm Schulte
le Majordome
René Kollo

Staatskapelle de Dresde
Direction musicale
Christian Thielemann
Enregistré à la Festspielhaus de Baden-Baden en 2012

1 DVD Decca 074 3809, 135 minutes

 

 

Les emplois straussiens de Renée Fleming font l’objet, chez Decca, d’une véritable collection. Des DVD ont déjà fixé son Arabella, sa Comtesse Madeleine et sa Maréchale, son Ariane vient maintenant clore le bal. Soulevons néanmoins une différence de taille : si la soprano américaine connaît depuis longtemps les héroïnes du Chevalier à la Rose, de Capriccio et d’Arabella, c’est sa toute première incursion chez le personnage éponyme d’Ariane à Naxos, filmée à Baden-Baden il y a un an, qui nous est présentée ici (voir recension). De là point un sentiment d’inachevé. Sentiment tout relatif, s’agissant d’une des grandes spécialistes de ce répertoire, auquel elle prête, une fois de plus, des moyens exceptionnels. Mais avec ses apparitions elliptiques et sa double-personnalité, Ariane est de ces personnages que l’on ne peut tout à fait saisir du premier coup. La Prima Donna du Prologue échappe encore à Renée Fleming, qui force ostensiblement sa nature pour jouer la comédie ; l’héroïne délaissée de l’Opéra lui convient mieux, qui lui donne l’occasion de réussir un « Es gibt ein Reich » voluptueux, à partir duquel la fin de la soirée la montre en grande forme. C’est beaucoup, mais pas assez abouti pour que le spectateur en sorte pleinement convaincu.

Il faut dire que le spectacle de Philippe Arlaud ne pousse pas au dépassement. Si la direction d’acteur est plutôt fluide et habilement orchestrée, elle n’apporte aucun éclairage original sur des personnages qui, pourtant, ne manquent pas de part d’ombre. Se réfugier ensuite dans l’élégance glacée du magasin Roche Bobois qui a de toute évidence inspiré les décors tient davantage du réflexe que de la réflexion esthétique.

Le reste de la distribution, dans ce vide, a pour elle ce qui manque fatalement à Fleming : le précieux atout de l’expérience. Le compositeur fiévreux de Sophie Koch, la Zerbinetta attachante (mais aussi un peu acide de timbre) de Jane Archibald, le Maître de musique impeccable d’Eike Wilm Schulte comptent sur leur métier pour donner vie à leurs personnages, et ça fonctionne, comme fonctionne le beau Bacchus d’un Robert Dean Smith tout en séduction vocale, en maîtrise du souffle, à peine trop sollicité par les aigus meurtriers de son rôle. Pour l’anecdote, le Majordome est incarné par un fringant René Kollo : c’est aussi au luxe de ses comprimarii que l’on reconnaît une distribution de grande classe.

Last but not least, Christian Thielemann suscite curieusement les mêmes enthousiasmes et les mêmes réserves que Fleming : lui aussi est un musicien de tout premier ordre, lui aussi est en terrain conquis chez Strauss, lui non plus n’est pas à son aise dans la nature hybride d’Ariane à Naxos, qu’il pare, deux heures durant, des fastes inestimables prodigués par sa Staatskapelle de Dresde. Le tout ne manque certainement pas de grandiose, ni de chic, mais ne peut se départir non plus d’une certaine raideur. Moins embarrassé à la tête des orchestrations fournies requises par les ouvrages les plus « wagnériens » de Strauss, le chef allemand, à l’image de ce DVD, éblouit totalement, ne convainc qu’à moitié.

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
naxosar

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard Strauss

Ariadne auf Naxos
Prologue et Opéra sur un livret de Hugo von Hofmannsthal
créé le 4 octobre 1916 au Hofoper de Vienne

Mise en scène, décor et lumières
Philippe Arlaud
Costumes
Andrea Uhmann
Prima donna / Ariane
Renée Fleming
Bacchus
Robert Dean Smith
Zerbinetta
Jane Archibald
le Compositeur
Sophie Koch
le Maître de musique
Eike Wilm Schulte
le Majordome
René Kollo

Staatskapelle de Dresde
Direction musicale
Christian Thielemann
Enregistré à la Festspielhaus de Baden-Baden en 2012

1 DVD Decca 074 3809, 135 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD